****
Dylan (22), grâce à qui j'ai entendu parler, pour la première fois, de l'endroit où je vivais, avec une vision sans fioritures et réelle à mes yeux. Dans les années 50 et 60, lorsque vous étiez jeune, partout où vous alliez, tout semblait faux. Mais vous ne saviez pas comment l'exprimer. Il n'y avait pas de langage pour ça, à cette époque-là. Tout semblait merder, vous comprenez ? Mais vous n'aviez pas les mots pour le dire. Bob est apparu et nous a donné ces mots, il nous a donné ces chansons. Et la première fois qu'il nous a posé une question, c'était : "Qu'est-ce que tu ressens ? Mec, qu'est-ce que tu ressens quand tu es tout seul ?" (23). Et lorsque vous étiez un gamin en 1965, vous étiez seul, à cause de vos parents, Dieu les bénisse, car ils ne pouvaient pas comprendre les changements qui se produisaient. Vous étiez seul. Sans toit. Il nous a donné les mots pour comprendre nos cœurs.
Il ne vous traitait pas comme un enfant. Il vous traitait comme un adulte. Il prenait du recul et il assimilait tous les enjeux pour lesquels nous jouions, il les a posés devant nos yeux. Je ne l'ai jamais oublié, et Bob est le père de mon pays musical, maintenant et à jamais. Et je le remercie.
La grande astuce que Bob m'a apprise - si c'était possible - c'est qu'il fait toujours une chose que personne, personne ne sait faire. Il chante vers, après vers, après vers, et sans être ennuyeux. C'est presque - c'est quasiment impossible. Mais Dylan n'a pas écrit sur quelque chose, il a écrit sur tout ce qui avait de l'importance, d'un seul coup, dans chacune de ses chansons. C'est l'impression qu'il donnait.
Il a réussi à le faire. Je me suis dit, "Oui, j'aime ça. Je vais essayer ça". A ce moment-là, j'ai presque 30 ans, et je me préoccupe, évidemment, de vieillir. Je veux écrire des chansons que je me vois chanter sur scène à un âge avancé, à 40 ans peut-être ? Je voulais grandir. Je voulais transformer la forme que j'aimais en quelque chose qui répondrait à mes inquiétudes d'adulte. Et j'ai alors trouvé mon chemin vers la musique country.
Il ne vous traitait pas comme un enfant. Il vous traitait comme un adulte. Il prenait du recul et il assimilait tous les enjeux pour lesquels nous jouions, il les a posés devant nos yeux. Je ne l'ai jamais oublié, et Bob est le père de mon pays musical, maintenant et à jamais. Et je le remercie.
La grande astuce que Bob m'a apprise - si c'était possible - c'est qu'il fait toujours une chose que personne, personne ne sait faire. Il chante vers, après vers, après vers, et sans être ennuyeux. C'est presque - c'est quasiment impossible. Mais Dylan n'a pas écrit sur quelque chose, il a écrit sur tout ce qui avait de l'importance, d'un seul coup, dans chacune de ses chansons. C'est l'impression qu'il donnait.
Il a réussi à le faire. Je me suis dit, "Oui, j'aime ça. Je vais essayer ça". A ce moment-là, j'ai presque 30 ans, et je me préoccupe, évidemment, de vieillir. Je veux écrire des chansons que je me vois chanter sur scène à un âge avancé, à 40 ans peut-être ? Je voulais grandir. Je voulais transformer la forme que j'aimais en quelque chose qui répondrait à mes inquiétudes d'adulte. Et j'ai alors trouvé mon chemin vers la musique country.
Je me souviens être assis dans mon petit appartement, à écouter encore et encore le Greatest Hits de Hank Williams (24). J'essayais de déchiffrer son code, parce qu'au début, ça ne sonnait pas bien, à mes oreilles. Le son était grincheux et ringard. Mais il y avait cette voix dure de la country. Je l'écoutais - et il y avait une instrumentation austère - mais peu à peu, mes oreilles se sont habituées à ce son, et à sa belle simplicité, et à son obscurité et à sa profondeur. Et Hank Williams est passé d'archive à quelqu'un de vivant, devant mes propres yeux.
Je m'y suis nourri pendant un moment à la fin des années 70. Dans la musique country, j'ai trouvé le blues d'adulte, les histoires de travailleurs et de travailleuses que j'avais cherchées, la reconnaissance sinistre que tout allait contre toi. My Bucket's Got A Hole In It. I'll Never Get Out Of This World Alive. Lost Highway (23). La superbe chanson de Charlie Rich, Life Has Its Little Ups and Downs (25)
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
Like ponies on a merry-go-round / Comme des poneys dans un manège
No one grabs a brass ring every time / Personne n’attrape l'anneau en métal à tous les coups
But she don't mind / Mais elle s'en moque
Oh merde, c'était comme...
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
She wears a gold ring on her finger / Elle porte un anneau en or à son doigt
And it's mine / Et il est à moi
Je m'y suis nourri pendant un moment à la fin des années 70. Dans la musique country, j'ai trouvé le blues d'adulte, les histoires de travailleurs et de travailleuses que j'avais cherchées, la reconnaissance sinistre que tout allait contre toi. My Bucket's Got A Hole In It. I'll Never Get Out Of This World Alive. Lost Highway (23). La superbe chanson de Charlie Rich, Life Has Its Little Ups and Downs (25)
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
Like ponies on a merry-go-round / Comme des poneys dans un manège
No one grabs a brass ring every time / Personne n’attrape l'anneau en métal à tous les coups
But she don't mind / Mais elle s'en moque
Oh merde, c'était comme...
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
She wears a gold ring on her finger / Elle porte un anneau en or à son doigt
And it's mine / Et il est à moi
Oh, mon Dieu, ce truc peut me faire fondre en larmes aujourd'hui. C'était trop. C'était "Le Blues du Travailleur" - une reconnaissance stoïque de la réalité au quotidien, et les petites et grandes choses qui te permettent de mettre un pied devant l'autre et d'avancer. J'ai trouvé que le fatalisme de la country m'attirait. C'était une musique pensive. C'était une musique drôle. C'était une musique mélancolique. Mais c'était une musique assez fataliste. Demain avait l'air sombre.
La chose que cette musique était rarement - elle était rarement rageuse politiquement, et elle était rarement critique politiquement. Et je me suis rendu compte que ce fatalisme avait un élément toxique. Si le rock'n'roll était un week-end de sept jours, la country était un samedi soir en enfer, suivi d'un lourd retour sur terre le dimanche matin [Sunday Morning Coming Down, chanson de Johnny Cash]. Culpabilité, culpabilité, culpabilité. J'ai merdé. Oh, mon Dieu. Mais comme le dit la chanson : "Tenterais-tu ta chance encore une fois avec moi ?" La country, c'était ça.
La country ne semblait pas demander pourquoi. Elle parlait de faire des choses, puis de mourir. De baiser, puis de pleurer. De picoler, puis d'essayer. Comme l'a dit Jerry Lee Lewis, la personnification vivante à la fois du rock et de la country: "Je suis tombé tout en bas et je continue à descendre".
C'était le blues de l'ouvrier à l'état pur, à l'état pur - j'ai adoré. Et en réponse à la question de Hank Williams : "Pourquoi, pourquoi mon seau a-t-il un trou ? Pourquoi ?"
Tout en nous amusant, et avec le vacarme d'un groupe de bar que symbolisait le E Street Band, la recherche de l'identité est devenue une partie centrale de ma musique. La country, par nature, me plaît. La country venait de la province, tout comme moi. Je ne venais pas de New York. Je n'étais pas particulièrement bohémien ou branché. J'étais une sorte de hippie-par-hasard, quand c'est arrivé. Mais je sentais que j'étais un mec normal, avec un talent légèrement au-dessus de la normale. Et j'ai bossé comme un dingue...
La country parlait de la vérité qui émane de votre sueur, de votre bar du coin, de votre petit magasin au coin de la rue. Elle posait son regard sur la tristesse d'hier, sur les plaisirs du soir, et à venir, et éventuellement sur dimanche et au-delà. J'avais couvert beaucoup de terrain, mais il me manquait encore quelque chose. Alors, quand j'ai approché la trentaine, j'ai lu Woodie Guthrie, A Life de Joe Klein.
La chose que cette musique était rarement - elle était rarement rageuse politiquement, et elle était rarement critique politiquement. Et je me suis rendu compte que ce fatalisme avait un élément toxique. Si le rock'n'roll était un week-end de sept jours, la country était un samedi soir en enfer, suivi d'un lourd retour sur terre le dimanche matin [Sunday Morning Coming Down, chanson de Johnny Cash]. Culpabilité, culpabilité, culpabilité. J'ai merdé. Oh, mon Dieu. Mais comme le dit la chanson : "Tenterais-tu ta chance encore une fois avec moi ?" La country, c'était ça.
La country ne semblait pas demander pourquoi. Elle parlait de faire des choses, puis de mourir. De baiser, puis de pleurer. De picoler, puis d'essayer. Comme l'a dit Jerry Lee Lewis, la personnification vivante à la fois du rock et de la country: "Je suis tombé tout en bas et je continue à descendre".
C'était le blues de l'ouvrier à l'état pur, à l'état pur - j'ai adoré. Et en réponse à la question de Hank Williams : "Pourquoi, pourquoi mon seau a-t-il un trou ? Pourquoi ?"
Tout en nous amusant, et avec le vacarme d'un groupe de bar que symbolisait le E Street Band, la recherche de l'identité est devenue une partie centrale de ma musique. La country, par nature, me plaît. La country venait de la province, tout comme moi. Je ne venais pas de New York. Je n'étais pas particulièrement bohémien ou branché. J'étais une sorte de hippie-par-hasard, quand c'est arrivé. Mais je sentais que j'étais un mec normal, avec un talent légèrement au-dessus de la normale. Et j'ai bossé comme un dingue...
La country parlait de la vérité qui émane de votre sueur, de votre bar du coin, de votre petit magasin au coin de la rue. Elle posait son regard sur la tristesse d'hier, sur les plaisirs du soir, et à venir, et éventuellement sur dimanche et au-delà. J'avais couvert beaucoup de terrain, mais il me manquait encore quelque chose. Alors, quand j'ai approché la trentaine, j'ai lu Woodie Guthrie, A Life de Joe Klein.
Quand j'ai lu ce livre, s'est ouvert à moi un monde de possibilités qui dataient d'avant Dylan, qui l'avaient inspiré et l'avait conduit à écrire ses plus belles chansons. Le regard de Woody (26) se tournait vers les temps durs actuels. Mais aussi quelque part vers l'horizon, là où il y avait quelque chose. Le monde de Woody était un monde où le fatalisme était atténué par un idéalisme pragmatique. C'était un monde où il n'était pas futile de dire la vérité au pouvoir en place, quelles qu'en soient les conséquences.
Pourquoi continue-t-on de parler de Woody après tant d'années ? Il n'a jamais composé un seul tube, n'a jamais eu un disque de platine, n'a jamais joué dans de grandes salles, n'a jamais fait la couverture de Rolling Stone. Mais il est un fantôme dans la machine - un grand, grand fantôme dans la machine. Et je crois que c'est grâce aux chansons de Woody, son œuvre, qui essaient de répondre à la question de Hank Williams : "Pourquoi y a-t-il un trou dans ton seau ?". C'est une question qui me dévore, moi aussi, depuis longtemps.
Autour de la trentaine, sa voix m'a parlé d'une façon très, très profonde. Et nous avons commencé à reprendre sur scène This Land Is Your Land. Je savais que je n'allais jamais devenir Woody Guthrie. J'aimais Elvis, et j'aimais trop la Cadillac Rose. J'aime la simplicité et les sentiments éphémères que les hits de la musique pop renvoient. J'aimais ce putain d'énorme bruit. Et à ma façon, j'aime le luxe et le confort liés au statut de star. J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin sur une route bien différente.
Alors il y a 4 ans, je me suis retrouvé dans une situation inhabituelle. C'était une froide journée d'hiver. Je me tenais à côté de Pete Seeger. Il faisait -3°C. Pete était venu à Washington. Pete emmène son banjo partout où il va - dans le métro, dans le bus - et il est arrivé en chemise. Je lui ai dit, "Pete, mets une veste. Il fait vraiment froid dehors". Il a 90 ans - l'incarnation vivante de l'héritage de Woody. Il y avait des centaines de milliers de nos citoyens devant nous. Nous avions le Lincoln Memorial derrière nous et un président nouvellement élu à notre droite. Nous allions chanter This Land Is Your Land devant tous ces Américains. Et Pete a insisté - il m'a dit, "Nous devons chanter tous les couplets. Nous devons chanter tous les couplets, mec. On ne peut pas en laisser un de côté". Je lui ai dit, "Je ne sais pas Pete". Nous avions un groupe d'enfants de 6 ans derrière nous. Il a dit, "Non, nous allons chanter tous les couplets". Et on l'a fait.
[Il joue de la guitare et chante This Land Is Your Land]:
As I was walking I saw a sign there / Et alors que je marchais j'ai vu un panneau là
And on that sign said we're trespassing / Et sur ce panneau était écrit défense d'entrer
And on the other side It didn't say nothing / Et sur l'autre côté il n'y avait rien d'écrit
That side was made for you and me / Ce côté-là était fait pour toi et moi
This land is your land / Ce pays est ton pays
This land is my land / Ce pays est mon pays
Cette chanson doit être chantée par tous...
[Le public chante avec lui]:
From California to the New York island / De la Californie à l’Ile de New York
From the Redwood Forest to the Gulf Stream waters / De la forêt de Redwood aux eaux du Gulf Stream
This land was made for you and me / Ce pays a été fait pour toi et moi
Pourquoi continue-t-on de parler de Woody après tant d'années ? Il n'a jamais composé un seul tube, n'a jamais eu un disque de platine, n'a jamais joué dans de grandes salles, n'a jamais fait la couverture de Rolling Stone. Mais il est un fantôme dans la machine - un grand, grand fantôme dans la machine. Et je crois que c'est grâce aux chansons de Woody, son œuvre, qui essaient de répondre à la question de Hank Williams : "Pourquoi y a-t-il un trou dans ton seau ?". C'est une question qui me dévore, moi aussi, depuis longtemps.
Autour de la trentaine, sa voix m'a parlé d'une façon très, très profonde. Et nous avons commencé à reprendre sur scène This Land Is Your Land. Je savais que je n'allais jamais devenir Woody Guthrie. J'aimais Elvis, et j'aimais trop la Cadillac Rose. J'aime la simplicité et les sentiments éphémères que les hits de la musique pop renvoient. J'aimais ce putain d'énorme bruit. Et à ma façon, j'aime le luxe et le confort liés au statut de star. J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin sur une route bien différente.
Alors il y a 4 ans, je me suis retrouvé dans une situation inhabituelle. C'était une froide journée d'hiver. Je me tenais à côté de Pete Seeger. Il faisait -3°C. Pete était venu à Washington. Pete emmène son banjo partout où il va - dans le métro, dans le bus - et il est arrivé en chemise. Je lui ai dit, "Pete, mets une veste. Il fait vraiment froid dehors". Il a 90 ans - l'incarnation vivante de l'héritage de Woody. Il y avait des centaines de milliers de nos citoyens devant nous. Nous avions le Lincoln Memorial derrière nous et un président nouvellement élu à notre droite. Nous allions chanter This Land Is Your Land devant tous ces Américains. Et Pete a insisté - il m'a dit, "Nous devons chanter tous les couplets. Nous devons chanter tous les couplets, mec. On ne peut pas en laisser un de côté". Je lui ai dit, "Je ne sais pas Pete". Nous avions un groupe d'enfants de 6 ans derrière nous. Il a dit, "Non, nous allons chanter tous les couplets". Et on l'a fait.
[Il joue de la guitare et chante This Land Is Your Land]:
As I was walking I saw a sign there / Et alors que je marchais j'ai vu un panneau là
And on that sign said we're trespassing / Et sur ce panneau était écrit défense d'entrer
And on the other side It didn't say nothing / Et sur l'autre côté il n'y avait rien d'écrit
That side was made for you and me / Ce côté-là était fait pour toi et moi
This land is your land / Ce pays est ton pays
This land is my land / Ce pays est mon pays
Cette chanson doit être chantée par tous...
[Le public chante avec lui]:
From California to the New York island / De la Californie à l’Ile de New York
From the Redwood Forest to the Gulf Stream waters / De la forêt de Redwood aux eaux du Gulf Stream
This land was made for you and me / Ce pays a été fait pour toi et moi
En ce jour, Pete et moi-même, et des générations d'américains, jeunes et vieux - de toutes les couleurs, de toutes les croyances - je me suis rendu compte que parfois certaines choses viennent de l'extérieur et trouvent leur chemin vers l'intérieur, pour devenir une partie du cœur battant de la nation. En ce jour, quand nous avons chanté cette chanson, les américains - jeunes et vieux, noirs et blancs, de toutes les croyances religieuses ou politiques - pendant un court instant, ont été unis par la poésie de Woody.
Peut-être que Lester Bangs n'avait pas complètement raison, car nous sommes tous réunis ici, dans cette ville, ce soir. Musiciens, jeunes et vieux, célébrant - chacun et, peut-être à notre propre façon - ce sentiment de liberté qu'était l'héritage de Woody.
Alors, faites du bruit, jeunes musiciens, faites du bruit. Ouvrez vos oreilles et ouvrez votre cœur. Ne vous prenez pas trop au sérieux et prenez-vous au sérieux à mort. Ne vous inquiétez pas. Inquiétez-vous à mort. Ayez une confiance inébranlable, mais doutez - ça permet de rester vivant et éveillé. Imaginez-vous comme le plus gros con en ville, et imaginez que vous êtes à nul à chier !
Cette pensée vous permet de rester honnête. Cette pensée vous permet de rester honnête. Soyez capables de constamment garder en vie, dans votre cœur et dans votre tête, ces deux idées contradictoires. Si elles ne vous rendront pas fous, elles vous rendront forts. Restez durs, restez affamés et restez vivants. Quand vous monterez sur scène ce soir pour faire du bruit, traitez ce bruit comme si c'était la seule chose que vous ayez. Et puis rappelez-vous, c'est seulement du rock'n'roll.
Je pense que je vais peut-être sortir ce soir pour voir un petit concert de Black Death Metal...
Merci".
Peut-être que Lester Bangs n'avait pas complètement raison, car nous sommes tous réunis ici, dans cette ville, ce soir. Musiciens, jeunes et vieux, célébrant - chacun et, peut-être à notre propre façon - ce sentiment de liberté qu'était l'héritage de Woody.
Alors, faites du bruit, jeunes musiciens, faites du bruit. Ouvrez vos oreilles et ouvrez votre cœur. Ne vous prenez pas trop au sérieux et prenez-vous au sérieux à mort. Ne vous inquiétez pas. Inquiétez-vous à mort. Ayez une confiance inébranlable, mais doutez - ça permet de rester vivant et éveillé. Imaginez-vous comme le plus gros con en ville, et imaginez que vous êtes à nul à chier !
Cette pensée vous permet de rester honnête. Cette pensée vous permet de rester honnête. Soyez capables de constamment garder en vie, dans votre cœur et dans votre tête, ces deux idées contradictoires. Si elles ne vous rendront pas fous, elles vous rendront forts. Restez durs, restez affamés et restez vivants. Quand vous monterez sur scène ce soir pour faire du bruit, traitez ce bruit comme si c'était la seule chose que vous ayez. Et puis rappelez-vous, c'est seulement du rock'n'roll.
Je pense que je vais peut-être sortir ce soir pour voir un petit concert de Black Death Metal...
Merci".