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Pourquoi avoir intitulé votre livre Born To Run ? Ces mots résument-ils l'histoire de votre vie ?
Oui, c'est ça. J'ai écrit cette chanson quand j'avais 24 ans, et à l'époque, elle ne me semblait pas exprimer grand-chose de particulièrement profond sur ma propre vie. C'était juste un bon titre, des images de courses de voiture et de crise adolescente très cinématographiques. Puis, au fur et à mesure que les années ont passé, je me suis rendu comte qu'elle en disait long sur la manière dont j'ai tracé ma route et les personnes que j'ai été au fil du temps. Du coup, le titre de la chanson est devenu celui du livre, l'idée étant que les gens qui le lisent comprennent mieux ce que ces mots veulent dire pour moi.
La photo qui figue en couverture du livre date de la période Born To Run. Est-ce le Bruce dont vous voulez que les gens se souviennent ?
Avec l'argent que m'avait rapporté le disque, je m'étais acheté une voiture et j'étais plutôt content. La photo a été prise par un ami à moi avec qui j'ai sillonné le New Jersey : je trouve qu'elle colle bien au titre du livre et qu'elle en exprime bien le contenu.
Dans Rosalita, vous chantiez "Un jour, nous regarderons en arrière, et tout ça nous semblera drôle". Avec le recul, ça reste vrai ?
Beaucoup de moments ont été drôles. D'autres beaucoup moins. La drôlerie devient plus apparente quand on vieillit. Toutes les avanies que j'ai connues quand j'ai commencé à faire des disques, le fait d'essayer d'exercer davantage de contrôle sur la direction artistique que je voulais prendre, la panique et l'hystérie que nous avons parfois connues : beaucoup de choses que nous avons vécues me semblent comiques aujourd'hui, alors qu'à l'époque, je les prenais très au sérieux.
Né pour courir ? En dehors de votre jogging quotidien, y a-t-il encore quelque chose que vous essayez de fuir en courant ?
Oh oui, toujours... Il y a toujours quelque chose derrière vous, que vous n'avez pas envie de regarder par-dessus votre épaule.
On pourrait remplir une bibliothèque avec les livres écrits sur vous. Vous pensiez qu'il était temps de raconter votre histoire avec vos propres mots ?
Non, pas vraiment. En fait, j'ai commencé comme ça, sans réelle intention, sauf peut-être celle de montrer ce que j'avais écrit à mes enfants, si jamais ça les intéressait. A force d'écrire, j'ai commencé à trouver ça amusant, à trouver du plaisir, et regarder en arrière faisait aussi revenir tous les bons moments.
Oui, c'est ça. J'ai écrit cette chanson quand j'avais 24 ans, et à l'époque, elle ne me semblait pas exprimer grand-chose de particulièrement profond sur ma propre vie. C'était juste un bon titre, des images de courses de voiture et de crise adolescente très cinématographiques. Puis, au fur et à mesure que les années ont passé, je me suis rendu comte qu'elle en disait long sur la manière dont j'ai tracé ma route et les personnes que j'ai été au fil du temps. Du coup, le titre de la chanson est devenu celui du livre, l'idée étant que les gens qui le lisent comprennent mieux ce que ces mots veulent dire pour moi.
La photo qui figue en couverture du livre date de la période Born To Run. Est-ce le Bruce dont vous voulez que les gens se souviennent ?
Avec l'argent que m'avait rapporté le disque, je m'étais acheté une voiture et j'étais plutôt content. La photo a été prise par un ami à moi avec qui j'ai sillonné le New Jersey : je trouve qu'elle colle bien au titre du livre et qu'elle en exprime bien le contenu.
Dans Rosalita, vous chantiez "Un jour, nous regarderons en arrière, et tout ça nous semblera drôle". Avec le recul, ça reste vrai ?
Beaucoup de moments ont été drôles. D'autres beaucoup moins. La drôlerie devient plus apparente quand on vieillit. Toutes les avanies que j'ai connues quand j'ai commencé à faire des disques, le fait d'essayer d'exercer davantage de contrôle sur la direction artistique que je voulais prendre, la panique et l'hystérie que nous avons parfois connues : beaucoup de choses que nous avons vécues me semblent comiques aujourd'hui, alors qu'à l'époque, je les prenais très au sérieux.
Né pour courir ? En dehors de votre jogging quotidien, y a-t-il encore quelque chose que vous essayez de fuir en courant ?
Oh oui, toujours... Il y a toujours quelque chose derrière vous, que vous n'avez pas envie de regarder par-dessus votre épaule.
On pourrait remplir une bibliothèque avec les livres écrits sur vous. Vous pensiez qu'il était temps de raconter votre histoire avec vos propres mots ?
Non, pas vraiment. En fait, j'ai commencé comme ça, sans réelle intention, sauf peut-être celle de montrer ce que j'avais écrit à mes enfants, si jamais ça les intéressait. A force d'écrire, j'ai commencé à trouver ça amusant, à trouver du plaisir, et regarder en arrière faisait aussi revenir tous les bons moments.
La première phrase de votre livre est très surprenante, lorsque vous dites que vous venez d'une petite ville au bord de la mer, où presque tout respire l'imposture, y compris vous. L'écriture vous a-t-elle libéré de cette impression d'être un imposteur ?
Non. C'est même pour ça qu'on devient artiste. Avoir une place de choix parmi les imposteurs pour servir la vérité ! Tous les artistes ont ça en eux, comme beaucoup d'être humains.
Musicalement, vous êtes l'héritier d'Elvis, des Beatles, de Dylan et de James Brown. D'un point de vue littéraire, de qui êtes-vous le fils spirituel ?
Bonne question, merci. Il y a de nombreux écrivains que j'admire, mais je ne sais pas s'ils ont eu beaucoup d'influence sur ce livre. Les auteurs de roman noir ont énormément compté pour moi : James M. Cain, Jim Thompson. Les grands Américains : Melville, Steinbeck, Flannery O'Connor, Cormac McCarthy, John Cheever, Philip Roth, Saul Bellow, Richard Ford. J'ai aussi beaucoup appris des romanciers russes : Tosltoï, Dostoïevski, Tchekhov. Je ne crois pas que vous les retrouverez dans mon livre, mais j'aime profondément ce qu'ils écrivent. J'aime les œuvres psychologiques, mais ce n'est pas pour ça que l'on pourrait établir un parallèle entre ces romans et mon propre livre.
Dans vos albums, jusqu'à The River, vous avez surtout écrit sur des individus qui essayaient de comprendre et de trouver leur voix intérieure. Était-ce plus difficile décrire sur vous-même ?
J'imagine que oui, parce que vous vous retrouvez à regarder en arrière, et que vous devenez le témoin de votre propre acte de création. Vous vous observez en train de vous construire morceau par morceau, année après année, pour devenir l'artiste et la personne que vous êtes aujourd'hui. Admettre que c'est une construction, comme le sont jusqu'à un certain point toutes les personnalités, toutes les identités, ce n'est pas facile. Mais je voulais entendre mon histoire, et la comprendre le mieux possible.
Non. C'est même pour ça qu'on devient artiste. Avoir une place de choix parmi les imposteurs pour servir la vérité ! Tous les artistes ont ça en eux, comme beaucoup d'être humains.
Musicalement, vous êtes l'héritier d'Elvis, des Beatles, de Dylan et de James Brown. D'un point de vue littéraire, de qui êtes-vous le fils spirituel ?
Bonne question, merci. Il y a de nombreux écrivains que j'admire, mais je ne sais pas s'ils ont eu beaucoup d'influence sur ce livre. Les auteurs de roman noir ont énormément compté pour moi : James M. Cain, Jim Thompson. Les grands Américains : Melville, Steinbeck, Flannery O'Connor, Cormac McCarthy, John Cheever, Philip Roth, Saul Bellow, Richard Ford. J'ai aussi beaucoup appris des romanciers russes : Tosltoï, Dostoïevski, Tchekhov. Je ne crois pas que vous les retrouverez dans mon livre, mais j'aime profondément ce qu'ils écrivent. J'aime les œuvres psychologiques, mais ce n'est pas pour ça que l'on pourrait établir un parallèle entre ces romans et mon propre livre.
Dans vos albums, jusqu'à The River, vous avez surtout écrit sur des individus qui essayaient de comprendre et de trouver leur voix intérieure. Était-ce plus difficile décrire sur vous-même ?
J'imagine que oui, parce que vous vous retrouvez à regarder en arrière, et que vous devenez le témoin de votre propre acte de création. Vous vous observez en train de vous construire morceau par morceau, année après année, pour devenir l'artiste et la personne que vous êtes aujourd'hui. Admettre que c'est une construction, comme le sont jusqu'à un certain point toutes les personnalités, toutes les identités, ce n'est pas facile. Mais je voulais entendre mon histoire, et la comprendre le mieux possible.