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Episode 5 - Chacun pour soi : L'Argent et le Rêve Américain

Renegades : Born In The U.S.A.



****

[Un piano joue]

POTUS BARACK OBAMA: C'est un point que nous avons en commun : nous avons démarré, tous les deux, sans beaucoup penser à l'argent. Avec en tête, dans ton cas, la musique et l'art, et, moi, délibérément, je me suis dis que je ne m'engagerais pas sur ce chemin-là.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est un choix important que tu as fait, étant donné les études que tu as faites, et compte tenu des chances qui se présentaient à toi.

POTUS BARACK OBAMA: Exactement.

BRUCE SPRINGSTEEN: Comment en es-tu arrivé à faire ce choix ?

POTUS BARACK OBAMA: Tu sais... Je pense que c'est en partie parce que ma mère était libre-penseuse.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oh, oui, oui, d'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Elle a eu un parcours sinueux, elle est devenue anthropologue.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Elle s'est investie dans le développement rural. Pour commencer, elle n'était pas pragmatique, mais plutôt romantique. Et je suis certain qu'elle avait... qu'elle a glissé ce trait de caractère en moi. Mais c'était aussi en partie lié au constat que le Rêve Américain n'avait jamais été pleinement accessible aux noirs. Lorsque je pensais aux filières qui s'offraient à moi...

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: ...je ne me disais pas, « Mec, je veux être Jay Rockfeller ».

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Je me disais, « Regardez John Lewis ».

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: « Regardez Dr. (Martin Luther) King. Regardez ces individus qui se démènent pour améliorer le monde et faire en sorte d'offrir des opportunités aux autres ». J'avais donc le besoin de connaitre celui que j'étais en tant que...

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: ...noir Américain. Ce chemin s'imposait à moi. Mon salut se trouvait là.

BRUCE SPRINGSTEEN: « Salut » est un mot intéressant.

POTUS BARACK OBAMA: Oui.

BRUCE SPRINGSTEEN: Parce qu'il transforme tes actes en un exercice rédempteur.

POTUS BARACK OBAMA: Exactement. Et dans mon cas, c'est de ça qu'il s'agissait.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Je me retrouve à Chicago à travailler avec des personnes qui traversent de grandes difficultés, et qui essayent, de façon très concrète, de réfléchir à la manière dont ils vont s'y prendre : comment vais-je trouver un travail, et comment vais-je trouver un travail pour mes enfants ? Comment vais-je faire pour envoyer mes enfants à l'université, ou qu'ils trouvent au moins un métier ? Qu'arrive-t-il à la valeur de ma maison ? Ils traversent ces épreuves-là et je le vois de façon concrète. Ce qui devient rédempteur pour moi, parce que mon histoire fusionne avec leurs histoires.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Et avec l'histoire, au sens large, de l'Amérique. Et si je peux arriver à aider cette communauté à laquelle je deviens un membre, et au sein de laquelle ma femme, ma future femme a grandi...

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: ...alors je peux peut-être aussi apporter la rédemption à un morceau d'Amérique, et y trouver ma place. Ce qui devient mon approche.

BRUCE SPRINGSTEEN: Il s'agissait fondamentalement de mes propres motivations. Et se pose une question plus profonde, qui est de savoir quelle en est l'origine, parce que c'est forcément une réaction à quelque chose.

POTUS BARACK OBAMA: Nous essayons de comprendre : comment trouver l'harmonie en soi, comment faire en sorte que le monde, autour de nous, soit en harmonie...

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: L'harmonie, tu es d'accord ?

BRUCE SPRINGSTEEN: Bien dit.

[Une guitare électrique joue]

POTUS BARACK OBAMA: Mais ce qui est intéressant, c'est que, Michelle, en partie parce qu'elle était très lucide sur la personne qu'elle était - avec des parents aimants, un sens de la famille, de la communauté – elle n'éprouvait pas ce besoin de rédemption. Elle se disait simplement, « J'ai juste besoin d'argent ».

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Donc, lorsque je l'ai rencontré... Lorsque je l'ai rencontré, elle conduisait une Saab.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Et elle venait de rejoindre un club d'œnologie.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Tu sais, de son point de vue de départ, elle joue le jeu de la promotion sociale.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Et je me souviens de la première fois où elle m'invite à une soirée avec ses amis, et ce sont déjà de jeunes exerçant tous des professions libérales. Moi, je suis le marginal, tu vois, parce qu'à cette époque-là, je...

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Je prenais le contre-pied, et je me dirigeais dans la direction opposée.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui !

POTUS BARACK OBAMA: J'étais... J'avais...

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu as refusé [rires]

POTUS BARACK OBAMA: J'avais trois tee-shirts. J'avais une assiette. Et j'habitais dans des appartements miteux.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Et tous mes meubles venaient de la rue, tu sais, de la récupération.

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: Je savais qu'il existait une tentation à portée de main. Mais si je cherchais à accumuler certaines choses matérielles...

BRUCE SPRINGSTEEN: Mhmm.

POTUS BARACK OBAMA: ...ce serait comme la roue du hamster dans laquelle tu ne peux pas descendre.

BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.

POTUS BARACK OBAMA: Je suis donc entouré de tous ces jeunes cadres. Ils ressemblent tous à Richard Gere dans American Gigolo

BRUCE SPRINGSTEEN: C'était le look de l'époque ! [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Et ah... Et j'arrive, et je suis comme... J'avais une veste de sport qui n'était pas à ma taille.

BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Une veste que j'avais acheté dans un magasin de fringues d'occasion. Ironiquement, je pense sincèrement que c'était une partie de ma force en tant que politicien. Les citoyens ont pu sentir ce que Michelle et moi avions traversé, ce que c'était que d'avoir des prêts étudiants à rembourser, ce que c'était que d'être à découvert, ce que c'était que d'avoir à dire non à certaines choses. Et ce n'était pas une apparence, tu comprends ?

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Je suis curieux de savoir comment tu as géré les questions d'argent. Tu as commencé uniquement pour la musique, mais...

BRUCE SPRINGSTEEN: J'ai géré ça de façon vraiment, vraiment simplement. Au début... [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Mais quand tu arrives à l'âge de 27, 28, 30 ans, il arrive un moment où...

BRUCE SPRINGSTEEN: J'avais 30 ans.

POTUS BARACK OBAMA: Quel est le moment où tu te dis soudain, « Merde, je suis riche ».

BRUCE SPRINGSTEEN: 30 ans... Je dirais 32, 33. Ce qui est arrivé, c'est que j'avais signé des contrats discographiques si foireux que dix ans après mon premier enregistrement, j'étais... complètement fauché, tu vois [rires]

Je te donne un exemple. On était en 1972, et je n'avais pas un sou en poche. Mon manager m'avait promis que si je venais à New York, il pourrait me donner 35 dollars. Alors, je me dis, « J'y vais ». Je fouille dans mes tiroirs, je récupère toutes les petites pièces, je rassemble la somme exacte dont j'aurai besoin pour aller à New York... Juste assez. Ma copine me prête sa voiture, c'est une transmission avec les boutons pour les changements de vitesse. J'arrive au péage du Lincoln Tunnel. Le prix était de 1 dollar et j'avais cent pièces d'un penny (12). Je donne toutes mes pièces, et la dame me dit, « Je ne peux pas accepter ces petites pièces ». Il y avait une pancarte qui disait : « Nous ne prenons pas les pennies ». J'ai insisté, « Madame, c'est tout l'argent que j'ai, je n'ai pas assez d'essence pour rentrer chez moi. Il faut absolument que j'aille à New York, alors on va compter tous les pennies ». Alors, elle les recompte minutieusement, et finalement, elle me dit, « Vous ne pouvez pas passer, il y a un penny canadien ». Je me suis dit qu'il n'y avait pas une seule voiture au monde où on ne trouverait pas une petite pièce, quelque part, sous un siège. Je suis donc sorti de cette bagnole, tout le monde klaxonnait derrière, je l'ai passé au peigne fin, et j'ai trouvé un penny. J'ai finalement pris le tunnel et je suis entré dans New York. Mais j'ai appris une bonne leçon : en Amérique, 99 cents ne te permettent pas d'aller là où tu veux. Il te faut le dollar, mon ami.

POTUS BARACK OBAMA: Tu n'as pas couvert d'insultes cette dame ?

BRUCE SPRINGSTEEN: Non, non. je devais juste trouver ce penny manquant. Je ne sais pas ce qui ce serait passé, d'ailleurs...

Et donc, quand j'ai atteint la trentaine, plusieurs choses sont arrivées. La première : l'industrie des concerts a commencé à devenir très...

POTUS BARACK OBAMA: Lucrative.

BRUCE SPRINGSTEEN: ...lucrative. Nous faisions beaucoup de concerts, et j'avais finalement remboursé la plupart de mes dettes liées à mes erreurs stupides. Et puis tout à coup, je suis rentré chez moi un jour et je me suis dit, « Je suis riche ! » - au milieu d'une tournée. J'avais 20,000 dollars sur mon compte en banque, dix ans après avoir signé mon premier contrat discographique. Puis je suis rentré chez moi à la fin de la tournée, avec encore beaucoup plus d'argent que ça et je me suis dit, « Oh mon Dieu. Selon moi, je suis riche ». Seconde pensée, « Je me déteste ! »

ENSEMBLE: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Parce que maintenant, je suis piégé ! Tu sais, avant ça... Je suis là, et... Mon premier luxe a été le luxe d'ignorer l'argent que j'avais.

[La guitare électrique joue]

Et je me souviens que j'ai acheté une seule nouvelle chose. J'ai acheté une Chevrolet Camaro neuve à 10,000 dollars. A chaque fois que je montais dedans, j'avais l'impression de conduire une Rolls Royce plaquée or, et j'avais honte.

POTUS BARACK OBAMA: Tu ne te sentais pas bien de l'avoir achetée.

BRUCE SPRINGSTEEN: Non.

POTUS BARACK OBAMA: Tu te sentais mal à l'aise.

BRUCE SPRINGSTEEN: Très mal à l'aise.

[La guitare électrique joue en fond]

POTUS BARACK OBAMA: En fait, c'est contraire à ta façon de faire.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: L'autre chose, c'est que c'est en contradiction avec ton image, vis à vis de ce que tu considères comme ton public et tes thématiques.

[La guitare s'estompe]

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui ! Par rapport à celui que je suis, tu vois ? Je ne veux donc pas m'en contenter. Je veux ce sentiment de plénitude, cette harmonie dont tu parlais.

POTUS BARACK OBAMA: Mhmm.

BRUCE SPRINGSTEEN: C'est ce que je recherche.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu vois ?

POTUS BARACK OBAMA: La rédemption.

BRUCE SPRINGSTEEN: Correct [rires]

POTUS BARACK OBAMA: Le salut.

BRUCE SPRINGSTEEN: J'étais donc très... J'ai fait preuve d'un certain scepticisme quand ma condition dans la société a changé.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Tu vois ? Et...

POTUS BARACK OBAMA: Alors même que l'atmosphère générale s'était accélérée, non ? Pendant les années 80, et au début des années 90.

BRUCE SPRINGSTEEN: Boom ! Boom ! Boom ! Boom !

POTUS BARACK OBAMA: Non seulement tu gagnes de plus en plus d'argent, mais les tentations pour dépenser ton argent deviennent de plus en plus fortes. Et tes pairs, qui sont dans la même stratosphère musicale que toi, ne se sont pas tous autant maîtrisés, en ce qui concerne leur façon de dépenser leur argent.

BRUCE SPRINGSTEEN: Ahhh... Chacun a une attitude différente en la matière. Et je ne tiens vraiment à juger personne, tout ce que je sais, c'est que...

POTUS BARACK OBAMA: Je m'interroge tout simplement, je sais, je sais, je ne dis pas que tu juges qui que ce soit.

BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.

POTUS BARACK OBAMA: Je dis juste que durant cette période, tu te dis peut-être...

BRUCE SPRINGSTEEN: Comment je gère ?

POTUS BARACK OBAMA: « Pourquoi je n'achète pas un immense manoir ? » 

BRUCE SPRINGSTEEN: J'y pense, et je n'ai pas la réponse, ce qui est devenu un problème. Parce que j'étais arrivé à un point où je me disais, « Je veux une maison ».

POTUS BARACK OBAMA: Mhmm.

BRUCE SPRINGSTEEN: « Avoir une maison participe de cette plénitude ».

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: « Je n'en trouve pas. Je n'arrive pas à en trouver une. Je ne peux pas en acheter une ». Et je me suis rendu compte, « Oh, j'ai compris. J'ai compris. J'ai compris. Je ne peux pas en acheter une parce que je ne la mérite pas... ». Et la voiture... Pourquoi je me sens mal à l'aise dans ma voiture ? « Je ne la mérite pas ». Pourquoi n'ai-je pas une compagne, une vie de famille, des enfants et des satisfactions personnelles ? « Et bien, je ne mérite rien de tout ça ».

Quand j'ai enfin commencé à gagner de l'argent, j'ai été obligé de m'interroger sur la personne que j'étais. Je me souviens m'être senti déraciné et dissocié, apeuré à l'idée de perdre celui que j'étais, de me couper des origines auxquelles j'étais attaché. Mes valeurs fondamentales. Et je me suis dit, « Ma foi, je pourrais invoquer les libertés individuelles, le droit d'agir à ma guise et en faire un mode de vie, mais je ne crois pas que ce soit ce qui compte vraiment ». Je pense que ce qui compte, c'est d'être au sein de la communauté. Ce qui m'intéresse, c'est : 1. Faire partie de cette communauté, ce qui est pour moi très difficile à faire. 2. Comprendre la structure sociale qui exerce un impact sur la vie des gens. 3. Écrire sur cette existence et la décrire avec authenticité, uniquement parce que, dans le fond, je pense que c'est ce que je suis encore.

J'ai donc été amené à me demander ce que nous nous devions les uns les autres. En fin de compte, si tu vois l'Amérique comme cette communauté bien-aimée, alors tu dois quelque chose à tes voisins et ils te doivent quelque chose. Reconnaissons-nous les uns les autres pour ceux que nous sommes. Voyons-nous tel que nous sommes. Continuons collectivement à bâtir un pays dont tous les citoyens bénéficieront des bienfaits. J'ai profité de mon succès comme n'importe qui. Mais j'ai considéré que je ne devais pas renoncer à ces idées, à ces valeurs.

Je suis resté physiquement, émotionnellement, mentalement, spirituellement un membre de la communauté au sein de laquelle j'étais issu. C'était très important pour moi. Je suis resté dans le New Jersey. Je traînais dans les mêmes bars, lorsque je le pouvais, je jouais dans les mêmes bars les week-ends. J'avais le même groupe d'amis, et probablement que j'ai poussé les choses à l'extrême. Mais en regardant dans le rétroviseur, j'ai préféré pousser ces choses-là à l’extrême, plutôt que de leur tourner le dos. Je m'intéressais à l'histoire que je voulais raconter, et je sais que cette histoire-là, et la personne que je suis, sont inextricablement connectés à la communauté, aux personnes et à l'endroit d'où je viens.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Et si je coupe ce lien...

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: ...je perds quelque chose, et je perds quelque chose d'essentiel. Je reste donc sceptique, j'avance très, très prudemment, un petit pas après l'autre, jusqu'à - je m'en souviens – jusqu'à acheter une maison dans la communauté la plus exclusive de ce petit bout du New Jersey.

POTUS BARACK OBAMA: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: Et je culpabilise.

ENSEMBLE: [rires]

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Ok ? La première nuit où je dors dans cette maison, je me dis, « Bordel, qu'est-ce qu'il se passe !? J'ai perdu la tête, putain ?! »

POTUS BARACK OBAMA: [rires]

BRUCE SPRINGSTEEN: « Est-ce que je suis devenu fou !? Qu'est-ce que je fais ici !? » Mais ce que j'ai réalisé, avec le recul, c'était que, si tu passais en voiture devant la maison, tu voyais une belle pelouse, une belle maison, haut de gamme.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord. Mais ce n'est pas le Château Hearst (13).

BRUCE SPRINGSTEEN: Non ! Ce n'est pas le cas. Et donc... Et j'ai réalisé qu'il s'agissait d'une grande maison, mais qu'est-ce que j'espérais faire ? La remplir. C'est la raison pour laquelle je l'ai achetée. Je l'avais achetée pour la remplir.

[Un synthétiseur joue]

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Pour ressentir cette plénitude que je cherchais.

POTUS BARACK OBAMA: D'accord.

BRUCE SPRINGSTEEN: Nous y avons élevé nos enfants dedans pendant 30 ans.

[Le synthétiseur joue en fond]


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