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POTUS BARACK OBAMA: Bruce, une des choses dont nous avons beaucoup parlé, c'est... Qu'est-ce qui est fondamentalement américain ? Qu'est-ce qui est exclusivement américain ? Et toi et moi - toi à travers ta musique, moi à travers mon parcours politique - ce que nous avons essayé de faire, en partie, c'est de définir une vision de ce pays, mais aussi le rôle qu'on y joue, la place qu'on y occupe. Te souviens-tu d'un moment où tu t'es dit, en toute conscience, « Je suis un Américain, et c'est mon identité ?»
BRUCE SPRINGSTEEN: Je pense que... Mon premier souvenir remonte à l'époque de l'école Sainte-Rose, chaque matin, à 08 heures. Je prête allégeance au drapeau.
POTUS BARACK OBAMA: Des États-Unis d'Amérique.
BRUCE SPRINGSTEEN: Des États-Unis d'Amérique, et à la République qu'il représente, une nation sous l'autorité de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous (10). Face au drapeau. Tu poses ta main sur le cœur. Ce geste, je pense, c'est la première fois que je me suis identifié en tant qu'Américain, en me disant qu'il y avait quelque chose de l'ordre du sacré.
POTUS BARACK OBAMA: Pour moi, un autre grand moment... C'était le programme spatial (11).
[Archive audio du lancement d'Apollo 11 : H-moins 10, 9, 8, allumage du double moteur. Le moteur principal s'allume. 4, 3, 2, 1, 0, décollage...]
[Les cordes jouent]
La raison pour laquelle ce moment a été particulièrement important, c'est parce que quand les capsules atterrissent parachutées au milieu du Pacifique...
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: ...elles ont été ramenées à Hawaï.
[Archive audio de la récupération d'Apollo 11]
POTUS BARACK OBAMA: Donc, un des mes premiers souvenirs, c'est quand je suis sur les épaules de mon grand-père avec un de ces petits drapeaux américains dont tu parles.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Et je te garantis que nous étions très, très loin de la capsule et de l'astronaute. Mais mon grand-père me disait, « Yeah ! Neil Armstrong t'a fait signe de la main » [rires]
BRUCE SPRINGSTEEN: Exactement.
POTUS BARACK OBAMA: Et je suis certain que ce n'était pas vrai, mais dans mon souvenir, tu te dis, « Je suis un compatriote du type qui était dans l'espace »
BRUCE SPRINGSTEEN: Je vois ce que tu veux dire.
POTUS BARACK OBAMA: « C'est ce que nous avons accompli »
[Archive de Neil Armstrong parlant de son retour sur terre après Apollo 11 : Nous sommes heureux d'être de retour et nous attendons impatiemment de sortir de cette quarantaine et de pouvoir parler sans ces vitres entre nous…]
[Les cordes s'estompent]
POTUS BARACK OBAMA: Et puis, pour moi, ce qui a été intéressant, c'est qu'à l'âge de 6 ans, je suis parti vivre à l'étranger. De manière ironique, c'est lorsque j'ai quitté le pays, que je suis devenu fortement patriote. Parce qu'à ce moment-là, tu réalises ce que tu as. Ma mère m'explique que là où nous vivons en Indonésie, le gouvernement au pouvoir est militaire, mais en Amérique, les gens sont élus.
BRUCE SPRINGSTEEN: Ok.
POTUS BARACK OBAMA: Et chacun a une voix. Après, elle le décrivait de façon idéalisé, c'était mythifié, mais cette idée-là commence à germer, « D'accord, nous participons à cette expérience démocratique, où chacun a une voix et où personne n'est meilleur qu'un autre, et où personne n'est pire qu'un autre. Et tu vis dans un pays - à cette époque-là, en Indonésie, il y a encore le scorbut et le rachitisme et la polio - et tu essayes d'expliquer à tes amis, "Tu sais, aux États-Unis, nous prenons soin des gens" ». Et tu sais qu'il y avait un sentiment de supériorité.
BRUCE SPRINGSTEEN: L'exceptionnalisme total. Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Et un exceptionnalisme qui nous a valu toutes sortes de soucis en tant que pays, mais en tant que gamin...
BRUCE SPRINGSTEEN: Tout à fait.
POTUS BARACK OBAMA: Tu te dis, « Je suis heureux d'être né sous ce drapeau ».
BRUCE SPRINGSTEEN: « J'en fais partie »
POTUS BARACK OBAMA: « J'en fais partie ». Exactement.
BRUCE SPRINGSTEEN: Enfant, tu te disais que tu vivais dans le meilleur endroit sur Terre. Et, le premier coup de griffe : je pense à ce qu'aurait donné l'exercice Duck and Cover (12). Avec le nucléaire, tu vois...
[Archives des États-Unis. Film du Bureau de la Défense Civile Duck & Cover : les sirène sonnent...]
POTUS BARACK OBAMA: Oui, moi je n'y ai pas eu droit.
[Archives des États-Unis. Film du Bureau de la Défense Civile Duck & Cover : « Ce signal signifie que vous devez arrêter tout ce que vous faîtes... et regagner un endroit sûr le plus rapidement »... les sirènes s'estompent...]
BRUCE SPRINGSTEEN: Le premier sentiment de peur et de paranoïa. Et je me souviens à l'âge de 13 ans, la crise des missiles de Cuba en 1962 (13). Et les gens avaient vraiment peur.
POTUS BARACK OBAMA: Et ils avaient raison d'avoir peur parce que...
BRUCE SPRINGSTEEN: Le monde allait voler en éclat.
POTUS BARACK OBAMA: [rires] Laisse-moi te dire que quand tu regardes l'histoire de ce qui est arrivé, c'était moins une.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui. Puis, plus tard, il y a le début de la révolution culturelle et, c'est marrant parce que nous avons parlé du Programme Spatial, et je suis devenu mordu du Programme Spatial en vieillissant.
POTUS BARACK OBAMA: Oui.
BRUCE SPRINGSTEEN: Mais en 1969, j'étais un gamin de 19 ans qui jouait dans un bar d'Asbury Park le soir où ils ont marché sur la lune. Et, on se disait... « Au diable l'atterrissage sur la lune, mec ».
ENSEMBLE: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: C'est l'oppresseur !
BRUCE SPRINGSTEEN: Encore un coup de l'oppresseur !
POTUS BARACK OBAMA: C'est l'oppresseur !
[Bruce Springsteen - Boom Boom]
BRUCE SPRINGSTEEN: Nous ne voulions rien avoir avec cet événement-là. A 21 heures, nous prenons ces putains de guitares, et c'est tout [rires] Donc, la salle... [rires] Il y avait 50 personnes dans la salle. 25 voulaient regarder l'alunissage à la télévision.
POTUS BARACK OBAMA: Ok.
[Archive télévisée de l'alunissage d'Apollo 11: « C'est un grand pas pour l'homme...]
BRUCE SPRINGSTEEN: Et 25 voulaient que le groupe joue.
[Bruce Springsteen - Boom Boom : “Boom, Boom, Boom! I want to shoot you right down!...”]
BRUCE SPRINGSTEEN: Et donc ce que nous avons fait, c'est rester sur la scène. Il y avait ce petit téléviseur noir et blanc. La retransmission commençait. Les gens venaient vers le groupe et nous disaient, « Faites de la musique, bon Dieu, les gars ! ». Donc, nous avons commencé à jouer et tout le monde autour, « Fermez vos gueules, les mecs » [rires]
[Archive télévisée de l'alunissage d'Apollo 11: « la surface est fine et poudreuse »...]
Et finalement, j'avais un bassiste qui était féru de technologie, et il nous a dit, « Les gars, vous êtes vraiment des bouseux. Je quitte le groupe. Je vais regarder l’alunissage » [rires]
[Bruce Springsteen - Boom Boom]
POTUS BARACK OBAMA: Au milieu du concert ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Au milieu du concert !
POTUS BARACK OBAMA: Et il avait raison.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et il avait raison !
POTUS BARACK OBAMA: Allez, mec.
BRUCE SPRINGSTEEN: Je sais qu'il avait raison. Il est descendu de la scène et c'était terminé [rires] En y repensant, nous étions tous des idiots à cette époque-là, mais, c'était marrant.
[Bruce Springsteen - Boom Boom s'estompe]
BRUCE SPRINGSTEEN: Je pense que... Mon premier souvenir remonte à l'époque de l'école Sainte-Rose, chaque matin, à 08 heures. Je prête allégeance au drapeau.
POTUS BARACK OBAMA: Des États-Unis d'Amérique.
BRUCE SPRINGSTEEN: Des États-Unis d'Amérique, et à la République qu'il représente, une nation sous l'autorité de Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice pour tous (10). Face au drapeau. Tu poses ta main sur le cœur. Ce geste, je pense, c'est la première fois que je me suis identifié en tant qu'Américain, en me disant qu'il y avait quelque chose de l'ordre du sacré.
POTUS BARACK OBAMA: Pour moi, un autre grand moment... C'était le programme spatial (11).
[Archive audio du lancement d'Apollo 11 : H-moins 10, 9, 8, allumage du double moteur. Le moteur principal s'allume. 4, 3, 2, 1, 0, décollage...]
[Les cordes jouent]
La raison pour laquelle ce moment a été particulièrement important, c'est parce que quand les capsules atterrissent parachutées au milieu du Pacifique...
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: ...elles ont été ramenées à Hawaï.
[Archive audio de la récupération d'Apollo 11]
POTUS BARACK OBAMA: Donc, un des mes premiers souvenirs, c'est quand je suis sur les épaules de mon grand-père avec un de ces petits drapeaux américains dont tu parles.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Et je te garantis que nous étions très, très loin de la capsule et de l'astronaute. Mais mon grand-père me disait, « Yeah ! Neil Armstrong t'a fait signe de la main » [rires]
BRUCE SPRINGSTEEN: Exactement.
POTUS BARACK OBAMA: Et je suis certain que ce n'était pas vrai, mais dans mon souvenir, tu te dis, « Je suis un compatriote du type qui était dans l'espace »
BRUCE SPRINGSTEEN: Je vois ce que tu veux dire.
POTUS BARACK OBAMA: « C'est ce que nous avons accompli »
[Archive de Neil Armstrong parlant de son retour sur terre après Apollo 11 : Nous sommes heureux d'être de retour et nous attendons impatiemment de sortir de cette quarantaine et de pouvoir parler sans ces vitres entre nous…]
[Les cordes s'estompent]
POTUS BARACK OBAMA: Et puis, pour moi, ce qui a été intéressant, c'est qu'à l'âge de 6 ans, je suis parti vivre à l'étranger. De manière ironique, c'est lorsque j'ai quitté le pays, que je suis devenu fortement patriote. Parce qu'à ce moment-là, tu réalises ce que tu as. Ma mère m'explique que là où nous vivons en Indonésie, le gouvernement au pouvoir est militaire, mais en Amérique, les gens sont élus.
BRUCE SPRINGSTEEN: Ok.
POTUS BARACK OBAMA: Et chacun a une voix. Après, elle le décrivait de façon idéalisé, c'était mythifié, mais cette idée-là commence à germer, « D'accord, nous participons à cette expérience démocratique, où chacun a une voix et où personne n'est meilleur qu'un autre, et où personne n'est pire qu'un autre. Et tu vis dans un pays - à cette époque-là, en Indonésie, il y a encore le scorbut et le rachitisme et la polio - et tu essayes d'expliquer à tes amis, "Tu sais, aux États-Unis, nous prenons soin des gens" ». Et tu sais qu'il y avait un sentiment de supériorité.
BRUCE SPRINGSTEEN: L'exceptionnalisme total. Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Et un exceptionnalisme qui nous a valu toutes sortes de soucis en tant que pays, mais en tant que gamin...
BRUCE SPRINGSTEEN: Tout à fait.
POTUS BARACK OBAMA: Tu te dis, « Je suis heureux d'être né sous ce drapeau ».
BRUCE SPRINGSTEEN: « J'en fais partie »
POTUS BARACK OBAMA: « J'en fais partie ». Exactement.
BRUCE SPRINGSTEEN: Enfant, tu te disais que tu vivais dans le meilleur endroit sur Terre. Et, le premier coup de griffe : je pense à ce qu'aurait donné l'exercice Duck and Cover (12). Avec le nucléaire, tu vois...
[Archives des États-Unis. Film du Bureau de la Défense Civile Duck & Cover : les sirène sonnent...]
POTUS BARACK OBAMA: Oui, moi je n'y ai pas eu droit.
[Archives des États-Unis. Film du Bureau de la Défense Civile Duck & Cover : « Ce signal signifie que vous devez arrêter tout ce que vous faîtes... et regagner un endroit sûr le plus rapidement »... les sirènes s'estompent...]
BRUCE SPRINGSTEEN: Le premier sentiment de peur et de paranoïa. Et je me souviens à l'âge de 13 ans, la crise des missiles de Cuba en 1962 (13). Et les gens avaient vraiment peur.
POTUS BARACK OBAMA: Et ils avaient raison d'avoir peur parce que...
BRUCE SPRINGSTEEN: Le monde allait voler en éclat.
POTUS BARACK OBAMA: [rires] Laisse-moi te dire que quand tu regardes l'histoire de ce qui est arrivé, c'était moins une.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui. Puis, plus tard, il y a le début de la révolution culturelle et, c'est marrant parce que nous avons parlé du Programme Spatial, et je suis devenu mordu du Programme Spatial en vieillissant.
POTUS BARACK OBAMA: Oui.
BRUCE SPRINGSTEEN: Mais en 1969, j'étais un gamin de 19 ans qui jouait dans un bar d'Asbury Park le soir où ils ont marché sur la lune. Et, on se disait... « Au diable l'atterrissage sur la lune, mec ».
ENSEMBLE: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: C'est l'oppresseur !
BRUCE SPRINGSTEEN: Encore un coup de l'oppresseur !
POTUS BARACK OBAMA: C'est l'oppresseur !
[Bruce Springsteen - Boom Boom]
BRUCE SPRINGSTEEN: Nous ne voulions rien avoir avec cet événement-là. A 21 heures, nous prenons ces putains de guitares, et c'est tout [rires] Donc, la salle... [rires] Il y avait 50 personnes dans la salle. 25 voulaient regarder l'alunissage à la télévision.
POTUS BARACK OBAMA: Ok.
[Archive télévisée de l'alunissage d'Apollo 11: « C'est un grand pas pour l'homme...]
BRUCE SPRINGSTEEN: Et 25 voulaient que le groupe joue.
[Bruce Springsteen - Boom Boom : “Boom, Boom, Boom! I want to shoot you right down!...”]
BRUCE SPRINGSTEEN: Et donc ce que nous avons fait, c'est rester sur la scène. Il y avait ce petit téléviseur noir et blanc. La retransmission commençait. Les gens venaient vers le groupe et nous disaient, « Faites de la musique, bon Dieu, les gars ! ». Donc, nous avons commencé à jouer et tout le monde autour, « Fermez vos gueules, les mecs » [rires]
[Archive télévisée de l'alunissage d'Apollo 11: « la surface est fine et poudreuse »...]
Et finalement, j'avais un bassiste qui était féru de technologie, et il nous a dit, « Les gars, vous êtes vraiment des bouseux. Je quitte le groupe. Je vais regarder l’alunissage » [rires]
[Bruce Springsteen - Boom Boom]
POTUS BARACK OBAMA: Au milieu du concert ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Au milieu du concert !
POTUS BARACK OBAMA: Et il avait raison.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et il avait raison !
POTUS BARACK OBAMA: Allez, mec.
BRUCE SPRINGSTEEN: Je sais qu'il avait raison. Il est descendu de la scène et c'était terminé [rires] En y repensant, nous étions tous des idiots à cette époque-là, mais, c'était marrant.
[Bruce Springsteen - Boom Boom s'estompe]