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POTUS BARACK OBAMA: Cette conversation va devenir intéressante, parce que je vais essayer de comprendre la raison pour laquelle toi, tu pensais être un outsider. Moi, je sais pourquoi j'étais un outsider.
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Moi, je peux l'expliquer, mais un gentil garçon du New Jersey n'est pas à priori un outsider.
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Tu vois ce que je veux dire ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Je ne pense pas que ce soit quelque chose que tu choisis. Je pense que c'est quelque chose d'inné. J'ai eu une éducation très, très étrange. Tu sais, j'ai grandi dans une petite ville, très provinciale.
POTUS BARACK OBAMA: Parles-en ici.
BRUCE SPRINGSTEEN: La bonne ville de Freehold, New Jersey.
POTUS BARACK OBAMA: Freehold, New Jersey.
BRUCE SPRINGSTEEN: C'est exact.
POTUS BARACK OBAMA: Population ?
BRUCE SPRINGSTEEN: 10,000
POTUS BARACK OBAMA: 10,000
BRUCE SPRINGSTEEN: Parmi eux, 1,600 travaillaient au sein de l'usine de tapis Karagheusian Rug, dont mon père. Ma mère était celle qui apportait le pain sur la table. Mon père travaillait quand il le pouvait, mais il était assez malade mentalement. Depuis son jeune âge, mon père souffrait de schizophrénie, ce que nous ne savions pas à cette époque-là, mais sa maladie rendait la vie à la maison très difficile, et elle lui rendait chaque boulot très difficile à garder. Nous avions donc dans notre foyer... Cette maladie rendait notre foyer différent des autres, je dirais. Tu comprends ?
POTUS BARACK OBAMA: Alors, à première vue, mon enfance est complètement différente.
BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.
POTUS BARACK OBAMA: Je suis né à Hawaï.
BRUCE SPRINGSTEEN: Étrange [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Hawaï est très éloignée de Freehold, New...
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] Éloignée de tout !
POTUS BARACK OBAMA: Oui, c'est au milieu du Pacifique. Je suis le produit d'une mère du Kansas : encore adolescente lorsque je suis né, une lycéenne qui avait rencontré mon père, étudiant africain à l'Université d’Hawaï. Mais à la base mes grands-parents étaient Irlando-Ecossais. Et les Irlandais ont été des outsiders pendant longtemps.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui. Mes grands-parents étaient des Irlandais de la vieille école.
POTUS BARACK OBAMA: D'accord.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et ils étaient très, très provinciaux : assez rétrogrades, des campagnards, et nous vivions tous dans la même maison, mes parents, mes grands-parents, et moi.
POTUS BARACK OBAMA: Tes grands-parents du côté paternel ou maternel ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Mes grands-parents paternels. J'ai été élevé par la branche irlandaise de ma famille, et ils étaient aussi excentriques que – comme tu l'imagines – un Irlandais d'Amérique pouvait être, tu vois. Et j'ai commencé par être très différent des autres dès mon plus jeune âge. J'avais un déplacement émotionnel.
POTUS BARACK OBAMA: Oui.
[Bruit d'ambiance de plage et de guitare]
Tu sais, je raconte souvent l'histoire de mon grand-père qui m’amenait à la plage, et c'est là qu'il y passait le plus clair de son temps à jouer au jeu de dames et à boire des bières, Primo Beer. Je me souviens encore.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Je me souviens encore de cette petite bouteille de Primo Beer, avec la photo du Roi Kamehameha sur l'étiquette.
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
[La guitare s'estompe]
POTUS BARACK OBAMA: Et, les touristes qui venaient là me voyaient, et je devais avoir trois, quatre, cinq ans. Ils disaient, « Il est Hawaïen ? »
[La guitare s'estompe]
POTUS BARACK OBAMA: Et mon grand-père répondait, « Oui, c'est le petit-fils du Roi Kamehameha »
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Et ils me prenaient en photo, et...
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] J'aime cette histoire.
POTUS BARACK OBAMA: Et, tu sais, c'est une belle histoire, dans le sens où mon grand-père aimait les rouler dans la farine. Mais c'est aussi une histoire qui montre que je n'étais pas facilement identifiable. Je me sentais dans la peau d'un outsider. Je n'étais visiblement pas comme les autres.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et c'est la ville où tu habitais ? C'était quelle ville ?
POTUS BARACK OBAMA: Honolulu. Honolulu, Hawaï, qui est un petit joyau au milieu de l'océan.
BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.
POTUS BARACK OBAMA: C'était une ville peuplée d'immigrants qui venaient de plein de pays différents. Tu avais des Japonais et des Chinois, des Portugais qui venaient comme pécheurs, et tu avais les Hawaïens natifs qui, comme beaucoup de peuples indigènes, ont été décimés par les maladies. Et donc, tu as cette culture de base qui est magnifique et puissante, mais quand je regardais autour de moi quand j'étais enfant, personne ne me ressemblait vraiment.
[La guitare s'arrête]
[PAUSE]
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Moi, je peux l'expliquer, mais un gentil garçon du New Jersey n'est pas à priori un outsider.
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Tu vois ce que je veux dire ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Je ne pense pas que ce soit quelque chose que tu choisis. Je pense que c'est quelque chose d'inné. J'ai eu une éducation très, très étrange. Tu sais, j'ai grandi dans une petite ville, très provinciale.
POTUS BARACK OBAMA: Parles-en ici.
BRUCE SPRINGSTEEN: La bonne ville de Freehold, New Jersey.
POTUS BARACK OBAMA: Freehold, New Jersey.
BRUCE SPRINGSTEEN: C'est exact.
POTUS BARACK OBAMA: Population ?
BRUCE SPRINGSTEEN: 10,000
POTUS BARACK OBAMA: 10,000
BRUCE SPRINGSTEEN: Parmi eux, 1,600 travaillaient au sein de l'usine de tapis Karagheusian Rug, dont mon père. Ma mère était celle qui apportait le pain sur la table. Mon père travaillait quand il le pouvait, mais il était assez malade mentalement. Depuis son jeune âge, mon père souffrait de schizophrénie, ce que nous ne savions pas à cette époque-là, mais sa maladie rendait la vie à la maison très difficile, et elle lui rendait chaque boulot très difficile à garder. Nous avions donc dans notre foyer... Cette maladie rendait notre foyer différent des autres, je dirais. Tu comprends ?
POTUS BARACK OBAMA: Alors, à première vue, mon enfance est complètement différente.
BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.
POTUS BARACK OBAMA: Je suis né à Hawaï.
BRUCE SPRINGSTEEN: Étrange [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Hawaï est très éloignée de Freehold, New...
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] Éloignée de tout !
POTUS BARACK OBAMA: Oui, c'est au milieu du Pacifique. Je suis le produit d'une mère du Kansas : encore adolescente lorsque je suis né, une lycéenne qui avait rencontré mon père, étudiant africain à l'Université d’Hawaï. Mais à la base mes grands-parents étaient Irlando-Ecossais. Et les Irlandais ont été des outsiders pendant longtemps.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui. Mes grands-parents étaient des Irlandais de la vieille école.
POTUS BARACK OBAMA: D'accord.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et ils étaient très, très provinciaux : assez rétrogrades, des campagnards, et nous vivions tous dans la même maison, mes parents, mes grands-parents, et moi.
POTUS BARACK OBAMA: Tes grands-parents du côté paternel ou maternel ?
BRUCE SPRINGSTEEN: Mes grands-parents paternels. J'ai été élevé par la branche irlandaise de ma famille, et ils étaient aussi excentriques que – comme tu l'imagines – un Irlandais d'Amérique pouvait être, tu vois. Et j'ai commencé par être très différent des autres dès mon plus jeune âge. J'avais un déplacement émotionnel.
POTUS BARACK OBAMA: Oui.
[Bruit d'ambiance de plage et de guitare]
Tu sais, je raconte souvent l'histoire de mon grand-père qui m’amenait à la plage, et c'est là qu'il y passait le plus clair de son temps à jouer au jeu de dames et à boire des bières, Primo Beer. Je me souviens encore.
BRUCE SPRINGSTEEN: Oui.
POTUS BARACK OBAMA: Je me souviens encore de cette petite bouteille de Primo Beer, avec la photo du Roi Kamehameha sur l'étiquette.
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
[La guitare s'estompe]
POTUS BARACK OBAMA: Et, les touristes qui venaient là me voyaient, et je devais avoir trois, quatre, cinq ans. Ils disaient, « Il est Hawaïen ? »
[La guitare s'estompe]
POTUS BARACK OBAMA: Et mon grand-père répondait, « Oui, c'est le petit-fils du Roi Kamehameha »
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires]
POTUS BARACK OBAMA: Et ils me prenaient en photo, et...
BRUCE SPRINGSTEEN: [rires] J'aime cette histoire.
POTUS BARACK OBAMA: Et, tu sais, c'est une belle histoire, dans le sens où mon grand-père aimait les rouler dans la farine. Mais c'est aussi une histoire qui montre que je n'étais pas facilement identifiable. Je me sentais dans la peau d'un outsider. Je n'étais visiblement pas comme les autres.
BRUCE SPRINGSTEEN: Et c'est la ville où tu habitais ? C'était quelle ville ?
POTUS BARACK OBAMA: Honolulu. Honolulu, Hawaï, qui est un petit joyau au milieu de l'océan.
BRUCE SPRINGSTEEN: D'accord.
POTUS BARACK OBAMA: C'était une ville peuplée d'immigrants qui venaient de plein de pays différents. Tu avais des Japonais et des Chinois, des Portugais qui venaient comme pécheurs, et tu avais les Hawaïens natifs qui, comme beaucoup de peuples indigènes, ont été décimés par les maladies. Et donc, tu as cette culture de base qui est magnifique et puissante, mais quand je regardais autour de moi quand j'étais enfant, personne ne me ressemblait vraiment.
[La guitare s'arrête]
[PAUSE]