Bruce Springsteen
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The Washington Post, 06 décembre 2009

"Ma musique est une musique d’identité"



Adoré des critiques et vénéré par ses fans, Bruce Springsteen ajoute une autre distinction à sa carrière en recevant dimanche soir un Kennedy Center Honor (1).

Par Joe Heim
Washington Post Staff Writer
Dimanche 06 décembre 2009

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The Washington Post, 06 décembre 2009
Au cours de son concert au Giants Stadium le 03 octobre, deux semaines après avoir eu 60 ans, Bruce Springsteen a fait quelque chose dont personne ne se souvient l'avoir vu faire depuis de très nombreuses années.

Au début du set, pendant la chanson Hungry Heart, il s’est frayé un chemin dans la foule à 20 mètres de la scène, est monté sur un podium d'un mètre de haut et s’est laissé tomber en arrière dans le public.

La confiance de Springsteen dans ses fans est absolue - et méritée. Instinctivement, et pendant qu’il chantait, ils ont levé leurs mains pour l’attraper et le faire passer au-dessus de leurs têtes jusqu’à la scène. Ce surf sur la foule est rapidement devenu le moment fort de presque chaque concert: Springsteen comptant sur ses fans pour le maintenir en l’air et en sécurité et le ramener sur son perchoir légitime. Les fans, en retour, comptant sur Springsteen pour continuer de chanter, d'élever leur esprit et de les entourer dans cette veillée.

Pour Springsteen, le rock & roll a toujours consisté à entrer en contact avec son public. Il décrit son écriture, ses albums, ses concerts, l’ensemble de sa carrière, comme une ''conversation continue'' avec ses fans. Il parle autant d’eux – leurs rêves, leurs frustrations, leurs échecs et leurs joies - que de lui-même. Les fans se voient, ou voient des gens qu’ils connaissent dans la grande distribution de personnages qui peuplent et animent ses chansons. Il s’agit là d’une collection américaine dans toute sa quintessence: gagnants, perdants, joueurs, amoureux, exclus et désespérés.

Quel que soit leur rang, ce sont des gens qui luttent pour établir une connexion humaine, qui recherchent dignité et croyance en l'existence d'un monde où ils ont leur mot à dire.

Le Kennedy Center Honor qu’il recevra dimanche est, dit Springsteen, ''une reconnaissance, d'avoir travaillé pour prendre part à la vie culturelle de votre pays, une chose dont j’ai eu l’ambition depuis mon plus jeune âge''. Le chanteur a parlé de cette distinction et de sa carrière lors d’une interview backstage le mois dernier, avant un concert à Baltimore. ''Recevoir cette reconnaissance est important à ce stade de ma carrière. C’est une satisfaction''. Avec un gloussement, il observe également, ''C’est une de ces choses qui vous font penser… sommes-nous en train d’arriver à la fin ?''.

Mais Springsteen – vêtu d’un jean beige, d’un t-shirt à manches longues avec les manches relevées et d'une chaîne sur laquelle pendent plusieurs médailles religieuses - a rapidement insisté sur le fait que la fin n’était pas encore en vue. Il pense que son groupe de toujours, le E Street Band, joue aussi bien, sinon mieux, que lors de l'enregistrement de Born To Run, l’album de 1975 qui l’a propulsé vers l'extrême célébrité. Et bien que les critiques et les fans aient apporté une réponse mitigée à sa nouvelle musique, Springsteen déclare que la dernière décennie a été l’une des plus productives de sa vie. Avec une carrière s'étendant sur cinq décennies, Springsteen a fait preuve d’une puissance permanente, d'un suivi fidèle et d'une éthique de travail jamais dépassée chez aucun autre chanteur de rock.

Pourtant, 60 ans est un âge dur à ignorer, même pour Springsteen, qui offre une forme physique que des athlètes, sans parler de chanteurs, de la moitié de son âge lui envieraient.

''La seule chose que je dirais sur le fait d’avoir 60 ans, c’est qu’un train roulant à toute vapeur dans votre direction éclaircit l’esprit'', dit-il en riant. ''Cette situation excite les sens et c’est la source d’une inspiration excitante dans des proportions que vous n’auriez pas imaginées''.


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