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A Munich, comme pour n'importe quelle autre soirée, il y a une annonce polie avant le spectacle, réitérant ce que Springsteen a déjà dit à la presse locale - le silence est partie intégrante de la musique qu'il va jouer, et la coopération du public est appréciée. Dès le début du set, il l'exprime de manière plus crue: "Oui, les gars, c'est une communion, donc si une personne assise à vos côtés fait trop de bruit pourquoi ne pas vous rassembler tous ensemble et lui dire poliment PUTAIN FERME-LA !"
L'attention et la réaction au discours du chanteur au cours de ces deux soirées à Munich et à Hambourg suggèrent que les qualités appréciées ne concernent pas uniquement les paroles, mais les inflexions poétiques qui parcourent la voix de Springsteen, une affection pour les cadences et les rythmes de ses personnages; la façon dont chaque respiration, soupir, halètement ou lamentation est entendu et compte dans cette perception globale.
Il y a quelques années, Springsteen a raconté à un journaliste qu'il était "genre travailleur", qui n'imprimait pas sa marque en un vif éclair de génie, mais au fur et à mesure d'un voyage au long court de '20 à 25 ans'. La tournée Tom Joad, en lui permettant d'élargir son talent artistique vocal et l'éloquence de son jeu de guitare comme jamais auparavant, porte les fruits de cette approche. Mais ce n'est pas tout de dire que le nouveau spectacle n'est qu'une promenade sombre. La vivacité mature d'un homme excité, dans la force de l'âge, qui est devenu père à trois reprises depuis son quarantième anniversaire, est bien mis en évidence dans les introductions de It's The Little Things That Count et de Sell It And They Will Come - des chansons inédites ayant pour thème ses propres "petits fantasmes sexuels sordides".
Un mélange fascinant entre le showman enjoué et l'artiste dévoué, Springsteen est évidemment conscient de la valeur de ce contraste. Ainsi, les interludes moqueurs entre les chansons ne font que mettre en valeur la profondeur du supplice et du chagrin qui se trouve au cœur du spectacle - que ce soit un Born In The U.S.A. réarrangé à la sauce d'un Delta-blues redoutable, la confession déprimée de Highway 29, l'impressionnant inédit, Brothers Under The Bridge ou l'innocence violée des gamins de Balboa Park.
L'attention et la réaction au discours du chanteur au cours de ces deux soirées à Munich et à Hambourg suggèrent que les qualités appréciées ne concernent pas uniquement les paroles, mais les inflexions poétiques qui parcourent la voix de Springsteen, une affection pour les cadences et les rythmes de ses personnages; la façon dont chaque respiration, soupir, halètement ou lamentation est entendu et compte dans cette perception globale.
Il y a quelques années, Springsteen a raconté à un journaliste qu'il était "genre travailleur", qui n'imprimait pas sa marque en un vif éclair de génie, mais au fur et à mesure d'un voyage au long court de '20 à 25 ans'. La tournée Tom Joad, en lui permettant d'élargir son talent artistique vocal et l'éloquence de son jeu de guitare comme jamais auparavant, porte les fruits de cette approche. Mais ce n'est pas tout de dire que le nouveau spectacle n'est qu'une promenade sombre. La vivacité mature d'un homme excité, dans la force de l'âge, qui est devenu père à trois reprises depuis son quarantième anniversaire, est bien mis en évidence dans les introductions de It's The Little Things That Count et de Sell It And They Will Come - des chansons inédites ayant pour thème ses propres "petits fantasmes sexuels sordides".
Un mélange fascinant entre le showman enjoué et l'artiste dévoué, Springsteen est évidemment conscient de la valeur de ce contraste. Ainsi, les interludes moqueurs entre les chansons ne font que mettre en valeur la profondeur du supplice et du chagrin qui se trouve au cœur du spectacle - que ce soit un Born In The U.S.A. réarrangé à la sauce d'un Delta-blues redoutable, la confession déprimée de Highway 29, l'impressionnant inédit, Brothers Under The Bridge ou l'innocence violée des gamins de Balboa Park.
L'impression d'un homme à l'aise avec lui-même et avec son nouveau rang, plus minimaliste, dans le Cirque de la Célébrité, est visible lorsque nous le rencontrons dans les coulisses, 15 minutes environ après son rappel final à Hambourg. Springsteen est petit et trapu, poli et déférent. Avec son bouc et ses cheveux éparses lissés en arrière, dans ce qui ressemble moins à une queue de cheval qu'à celle d'un moineau, il ne semble pas si différent du type qui pourrait changer votre huile ou réparer vos pneus dans n'importe quelle ville occidentale.
Puis, lorsqu'il sourit et que son visage se plisse, il vous fait penser à Rober De Niro - un autre travailleur italo-américain, dont l'art est centré sur les combats de l'âme et le comportement obsessionnel.
En conversation, Springsteen est sujet à des gloussements d’auto-dérision, mais de la même façon qu'il glissera vers une voix trainante, longue, lente, réfléchie, recommençant et réécrivant ses significations; une approche minutieuse pas si différente que celle qui a produit l'essentiel de sa œuvre enregistrée.
Il met au service d'une courte session photo son "répertoire limité" de poses, à condition que ses chaussettes ne soient pas visibles.
"C'est l'unique règle que j'impose concernant les photos et je suis très strict là-dessus" sourit-il.
Le photographe mentionne Nick Cave et Springsteen l'interrompt: "Oh, il a certainement de belles paires de chaussettes - il insiste pour que vous montriez ses chaussettes, n'est-ce pas ?"
La session photo terminée, il sert deux verres de Jack Daniel's et des glaçons. Desserrant la ceinture autour de son pantalon plissé, il essaye - sans succès - d'ouvrir une bouteille de Corona. Alors, il ouvre la porte et fait levier avec la serrure pour ouvrir la bouteille, mais la bière se met à mousser et gicle sur son pantalon et sa chemise.
"C'est le problème quand on le fait de cette manière" dit-il, faisant un rapide détour par la salle de bain.
Finalement, taché de bière mais prêt, Springsteen s'assoit, posant ses verres sur la table basse à côté d'un portefeuille argenté, quelques Deutshmarks, une montre couteuse et un porte-clés de biker. 90 minutes plus tard, Bruce - qui admet qu'il buvait juste "pour la sensation" - n'a toujours pas touché à sa bière, ni à son Jack Daniel's.
Puis, lorsqu'il sourit et que son visage se plisse, il vous fait penser à Rober De Niro - un autre travailleur italo-américain, dont l'art est centré sur les combats de l'âme et le comportement obsessionnel.
En conversation, Springsteen est sujet à des gloussements d’auto-dérision, mais de la même façon qu'il glissera vers une voix trainante, longue, lente, réfléchie, recommençant et réécrivant ses significations; une approche minutieuse pas si différente que celle qui a produit l'essentiel de sa œuvre enregistrée.
Il met au service d'une courte session photo son "répertoire limité" de poses, à condition que ses chaussettes ne soient pas visibles.
"C'est l'unique règle que j'impose concernant les photos et je suis très strict là-dessus" sourit-il.
Le photographe mentionne Nick Cave et Springsteen l'interrompt: "Oh, il a certainement de belles paires de chaussettes - il insiste pour que vous montriez ses chaussettes, n'est-ce pas ?"
La session photo terminée, il sert deux verres de Jack Daniel's et des glaçons. Desserrant la ceinture autour de son pantalon plissé, il essaye - sans succès - d'ouvrir une bouteille de Corona. Alors, il ouvre la porte et fait levier avec la serrure pour ouvrir la bouteille, mais la bière se met à mousser et gicle sur son pantalon et sa chemise.
"C'est le problème quand on le fait de cette manière" dit-il, faisant un rapide détour par la salle de bain.
Finalement, taché de bière mais prêt, Springsteen s'assoit, posant ses verres sur la table basse à côté d'un portefeuille argenté, quelques Deutshmarks, une montre couteuse et un porte-clés de biker. 90 minutes plus tard, Bruce - qui admet qu'il buvait juste "pour la sensation" - n'a toujours pas touché à sa bière, ni à son Jack Daniel's.