L’album The Ghost Of Tom Joad est une suite de tableaux, une suite de nouvelles. Elles ont toutes, comme vous le dites, des personnages que vous créez d’une manière très théâtrale et dramatique. Tous ces personnages sont des gens qui rencontrent des problèmes, ils en résolvent certains et d’autres non, au sein de la société américaine. La plupart d’entre eux ne se font plus beaucoup d’illusions, ou du moins, ils ne sont pas satisfaits de leur sort. Ces situations reflètent-t-elles la manière dont vous regardez l’Amérique aujourd’hui ?
Je n’écris pas vraiment avec une perspective d’ensemble. Je ne commence pas de l’extérieur. Je ne m’installe pas en me disant, 'Ici, j’ai un message à délivrer' ou en me disant que j'ai quelque chose dont je dois parler: l’état du pays ou autre chose. Je ne travaille pas vraiment comme ça au jour d'aujourd'hui. Je l’ai déjà dit, mais je ne crois pas qu’on puisse dire quoi que ce soit aux gens: il faut leur montrer quelque chose. Et la manière de leur montrer les choses, c’est de capturer dans votre musique des nuances de la vie et de l’existence aussi réelles que possible. Je crois que The Ghost Of Tom Joad - que j’avais d’abord écrit en pensant au E Street Band parce que je travaillais avec le groupe à l’époque - a commencé comme une chanson rock. Mais je ne regardais pas vers l’extérieur, 'Où est-ce situé dans le monde ?' ou 'Où est-ce situé dans ce pays ?', mais c’était simplement une conversation que j’avais avec moi-même. J’essayais de comprendre, 'Où est-ce situé en moi ?'. La chanson a donc grandi à partir d’une conversation intérieure que j’avais. Et puis le reste de l’album a commencé à suivre le même exemple. A cause du début, cette chanson venant en premier, il y a une forme de contexte social dans lequel les autres chansons s’intègrent. Et puis, vous vous plongez dedans, vous vous plongez dans ces vies, vous voyez ?
Je n’écris pas vraiment avec une perspective d’ensemble. Je ne commence pas de l’extérieur. Je ne m’installe pas en me disant, 'Ici, j’ai un message à délivrer' ou en me disant que j'ai quelque chose dont je dois parler: l’état du pays ou autre chose. Je ne travaille pas vraiment comme ça au jour d'aujourd'hui. Je l’ai déjà dit, mais je ne crois pas qu’on puisse dire quoi que ce soit aux gens: il faut leur montrer quelque chose. Et la manière de leur montrer les choses, c’est de capturer dans votre musique des nuances de la vie et de l’existence aussi réelles que possible. Je crois que The Ghost Of Tom Joad - que j’avais d’abord écrit en pensant au E Street Band parce que je travaillais avec le groupe à l’époque - a commencé comme une chanson rock. Mais je ne regardais pas vers l’extérieur, 'Où est-ce situé dans le monde ?' ou 'Où est-ce situé dans ce pays ?', mais c’était simplement une conversation que j’avais avec moi-même. J’essayais de comprendre, 'Où est-ce situé en moi ?'. La chanson a donc grandi à partir d’une conversation intérieure que j’avais. Et puis le reste de l’album a commencé à suivre le même exemple. A cause du début, cette chanson venant en premier, il y a une forme de contexte social dans lequel les autres chansons s’intègrent. Et puis, vous vous plongez dedans, vous vous plongez dans ces vies, vous voyez ?
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--- Sinaloa Cowboys (Live) ---
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Il serait approprié d'avoir cette conversation au Texas, car beaucoup des personnages sur cet album sont du Sud-Ouest, ils sont originaires de la frontière mexicaine – la frontière entre le Mexique et la Californie. Et vous avez aussi parlé de Galveston Bay. Vous semblez plus intéressé par les problèmes là-bas que par les thèmes traditionnels sur les cols bleus dans l’Est dont vous avez parlé par le passé.
Dans un premier temps, j’ai beaucoup écrit sur ces choses-là. Et puis, j’habite dans l’Ouest. J’y suis venu en 1975 et dès ma descente de l’avion en Arizona, j’ai de suite beaucoup aimé. Et j’y retourne très souvent entre les tournées, et j’y reste un moment. J’ai beaucoup voyagé à travers le sud-ouest, jusqu’en Arizona et la Californie du sud, une bonne partie du centre de la Californie. C'est simplement une géographie qui m’a toujours interpellé, d’une certaine manière. J’adore la chaleur, j’adore vraiment la chaleur qu’il y a - les paysages plats, les grands espaces… J’ai une moto et je fais beaucoup de route, mes amis et moi faisons d’assez longs voyages parfois. C’est simplement une région intéressante et dramatique.
Dans un premier temps, j’ai beaucoup écrit sur ces choses-là. Et puis, j’habite dans l’Ouest. J’y suis venu en 1975 et dès ma descente de l’avion en Arizona, j’ai de suite beaucoup aimé. Et j’y retourne très souvent entre les tournées, et j’y reste un moment. J’ai beaucoup voyagé à travers le sud-ouest, jusqu’en Arizona et la Californie du sud, une bonne partie du centre de la Californie. C'est simplement une géographie qui m’a toujours interpellé, d’une certaine manière. J’adore la chaleur, j’adore vraiment la chaleur qu’il y a - les paysages plats, les grands espaces… J’ai une moto et je fais beaucoup de route, mes amis et moi faisons d’assez longs voyages parfois. C’est simplement une région intéressante et dramatique.
Beaucoup de chansons appartiennent presque à ces clichés du Texas avec des paysages plats…
Oh oui ! C’est également associé en grande partie à un genre d’auteurs. Je crois que j'ai passé là-bas une grande partie de mon temps. Vous savez, à Los Angeles, aux informations, on parle beaucoup de la frontière et du choc des cultures, et de ce qui se passe dans la Central Valley, des choses très similaires à ce qui s'est passé dans les années 30. Une fois que j’ai eu retrouvé mon chemin vers ces choses-là - comme ce qui s’est passé grâce à une rencontre fortuite avec ce gars dans une ville d’Arizona, dont je parle dans mon spectacle - alors j’ai en quelque sorte trouvé un moyen d’écrire sur ce sujet. J’ai ensuite écrit trois ou quatre chansons, plus en fait, car j’ai écrit cette chanson Brothers Under The Bridges, dont l'action se situe dans les montagnes Saint Gabriel à la sortie de Los Angeles. C’est un endroit du pays très intéressant, très fort. Rien qu'un immense choc des cultures, avec des gens qui se battent sur ce à quoi l’Amérique ressemblera et ce qu’elle sera à l'avenir. C’est donc un endroit assez fort.
Oh oui ! C’est également associé en grande partie à un genre d’auteurs. Je crois que j'ai passé là-bas une grande partie de mon temps. Vous savez, à Los Angeles, aux informations, on parle beaucoup de la frontière et du choc des cultures, et de ce qui se passe dans la Central Valley, des choses très similaires à ce qui s'est passé dans les années 30. Une fois que j’ai eu retrouvé mon chemin vers ces choses-là - comme ce qui s’est passé grâce à une rencontre fortuite avec ce gars dans une ville d’Arizona, dont je parle dans mon spectacle - alors j’ai en quelque sorte trouvé un moyen d’écrire sur ce sujet. J’ai ensuite écrit trois ou quatre chansons, plus en fait, car j’ai écrit cette chanson Brothers Under The Bridges, dont l'action se situe dans les montagnes Saint Gabriel à la sortie de Los Angeles. C’est un endroit du pays très intéressant, très fort. Rien qu'un immense choc des cultures, avec des gens qui se battent sur ce à quoi l’Amérique ressemblera et ce qu’elle sera à l'avenir. C’est donc un endroit assez fort.
Pendant le spectacle, vous parlez beaucoup de vos enfants. Et ce, en tant qu’homme d’âge mûr avec des enfants, qui s’adresse à un autre: quelle influence le fait d’être en contact avec la nouvelle génération a-t-il sur ce que vous faites ?
J’en parle dans le but d’établir une connexion avec les enfants de la chanson de Balboa Park - des enfants perdus. Et pour dire, "Hey, ces enfants ne sont pas simplement des enfants perdus, ce sont vos enfants. Et si vous ressentez quelque chose pour vos enfants, il existe un avenir tangible et physique juste ici, devant vous". Je pense qu'une fois que vous arrivez à cet âge-là où vous avez des enfants… Vous savez, tant de gens passent une grande partie de leur vie à attendre de devenir quelque chose, à attendre que quelque chose arrive, du genre, 'Dès que ceci arrivera et dès que cela arrivera, alors je vais faire et alors je serai'... J’ai 46 ans et j’ai trois enfants et je suis à un stade de ma vie où le temps d’attendre est passé. On ne peut pas attendre d’être ce que l’on veut être, c’est le moment d’être ce que l’on veut être. Et les enfants vous le rappellent, parce qu’ils vous observent, tous les jours. Tout ce que vous faites, ils le font. Vous prenez davantage conscience de ça. Aujourd'hui, mon aîné a presque six ans et il observe la manière dont je vois le monde, quelles sont les connections que nous établissons avec lui et avec les gens que nous connaissons et avec la communauté dans laquelle nous vivons. Il essaie de comprendre qui il est. Mais ils font tous ça. Cela vous rend donc un peu plus prudent. C’est le moment où il faut essayer d’être plutôt cohérent ! (rires)
J’en parle dans le but d’établir une connexion avec les enfants de la chanson de Balboa Park - des enfants perdus. Et pour dire, "Hey, ces enfants ne sont pas simplement des enfants perdus, ce sont vos enfants. Et si vous ressentez quelque chose pour vos enfants, il existe un avenir tangible et physique juste ici, devant vous". Je pense qu'une fois que vous arrivez à cet âge-là où vous avez des enfants… Vous savez, tant de gens passent une grande partie de leur vie à attendre de devenir quelque chose, à attendre que quelque chose arrive, du genre, 'Dès que ceci arrivera et dès que cela arrivera, alors je vais faire et alors je serai'... J’ai 46 ans et j’ai trois enfants et je suis à un stade de ma vie où le temps d’attendre est passé. On ne peut pas attendre d’être ce que l’on veut être, c’est le moment d’être ce que l’on veut être. Et les enfants vous le rappellent, parce qu’ils vous observent, tous les jours. Tout ce que vous faites, ils le font. Vous prenez davantage conscience de ça. Aujourd'hui, mon aîné a presque six ans et il observe la manière dont je vois le monde, quelles sont les connections que nous établissons avec lui et avec les gens que nous connaissons et avec la communauté dans laquelle nous vivons. Il essaie de comprendre qui il est. Mais ils font tous ça. Cela vous rend donc un peu plus prudent. C’est le moment où il faut essayer d’être plutôt cohérent ! (rires)
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--- Balboa Park ---