Bruce Springsteen
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Asbury Park Press, 21 octobre 2019

Bruce Springsteen parle de sa trilogie personnelle, de John Wayne et de Western Stars



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Parlez-moi de votre rôle de co-réalisateur avec M. Zimny ? Est-ce que, parfois, au milieu d'une prise... Je suis curieux de savoir comment vous fonctionnez ensemble ?

Le film est une collaboration entre lui et moi, tout simplement. Avant d'avoir enregistré la performance, d'avoir conçu la voix-off et tous ces intermèdes qui en font bien plus qu'un simple film, nous avions travaillé ensemble sur toutes ces choses, et Thom a été assez généreux pour dire, "Hey, nous avons collaboré tous les deux, tu as co-réalisé le film", et c'est comme ça que c'est arrivé. Mais je ne suis pas derrière la caméra (rires).

Une chance de jouer ces chansons avec le E Street Band ? Avez-vous entendu la version de Tucson Train de Steven Van Zandt ?

Oui, il me l'a joué il y a quelques jours, la semaine dernière, il me semble.

Belle version.

Grande version. C'était vraiment excellent.

Est-ce une sorte de graine plantée qui nous dit que, peut-être, nous pourrions entendre certaines de ces chansons...

Je ne sais pas. Quelque chose pourrait germer. Mais je n'ai pas prévu de faire figurer ces chansons au répertoire de la prochaine tournée du E Street Band. C'est vraiment une expérience propre en soi, comme certains de mes autres albums tendent parfois à l'être. Je ne le saurais pas tant que je n'y serais pas.

L'autre jour, je me suis rendu à Freehold, au sein de l'Association Historique du Comté de Monmouth, et ils ont une nouvelle exposition, Springsteen: His Hometown, dans laquelle les Springsteen Archives (7) sont impliquées. Je voulais vous demander quelle était votre vision, quels étaient vos espoirs pour la suite avec le Centre ? Les Archives se trouvent à l'Université de Monmouth, et ce sera une véritable exposition pour la ville de Freehold, qui attirera des gens du monde entier...

C'est une très bonne chose.

... qui viendront à Freehold. Quelle est votre vision de ces archives et de quelle façon elles impliquent la communauté locale et le reste du monde, aussi, je suppose ?

Oui, je ne sais pas trop. Je trouve que c'est une bonne chose d'avoir un lieu où est entreposé mon travail, et où le public qui s'y intéresse peut venir et y avoir accès. Mais sans savoir ce que ce lieu deviendra, j'espère que ce sera un lieu de création pour les jeunes artistes, et pour le public en général qui s'intéresse à ma musique ou à la musique américaine, de quelque manière que ce soit. J'attends avec impatience d'y être très impliqué, et je crois qu'il s'agira d'une chose positive pour la communauté de la Côte.

Envisagez-vous d'aller voir l'exposition ?

Oui, je vais aller la voir (Springsteen a assisté à l'inauguration le 28 septembre). Je n'ai strictement aucune idée de ce qui a été fait, je suis donc curieux d'y aller.

C'est incroyable. Il y a un Springsteen recensé au cours de la Guerre de Sécession, il y a un Springsteen pendant la Guerre d'Indépendance, c'est géant !

Exact ! C'est amusant, on m'a envoyé un arbre généalogique il y a quelques années, et j'ai découvert qu'il y avait eu un Springsteen au cours de ces deux conflits. Je suis curieux de voir ce qu'ils ont exhumé.

Ils ont une guitare qui, parait-il, a été jouée dans le bataillon auquel appartenait votre ancêtre pendant la Guerre de Sécession.      

Vraiment... J'y vais !          

Ce qui m'a attiré l’œil - et je connaissais cet homme car j'ai écrit un article sur la jeune fille dont vous aviez signé l'album de promotion - j'ai vu une photo de M. (Robert) Hussey. Je me suis dit que c'était vraiment sympa qu'il établisse un lien avec vous.

Oui, c'est ce qu'il a fait. C'était en cours d'Anglais, et c'était un cours sur l'écriture, et je crois qu'à cette époque-là, il a reconnu quelque chose dans mes écrits. Vraiment, c'est tout ce que vous recherchez quand vous êtes jeune - quelqu'un qui reconnait l'étincelle en vous, quelque part. J'ai le souvenir de cet homme comme d'un bon professeur, empathique, je l'aimais beaucoup.

Vous semblez trainer un peu plus souvent en ville (à Freehold) ces derniers temps ?

Je ne sais pas. Peut-être qu'écrire sur mon passé et toutes ces choses m'ont ramené ici un peu plus souvent, et peut-être aussi que nous sommes plus souvent qu'avant à la maison. Mais je viens ici assez régulièrement, que ce soit au restaurant le Federici's ou le Jersey Freeze. Je viens souvent.

Mes amis me tueront si je ne vous demandais pas s'il y a une tournée prévue avec le E Street Band ?

Oui, évidemment. C'est très basique la façon dont ça fonctionne. J'ai de la musique qui est, j'espère, de qualité. Mais je ne le sais pas tant que je ne l'entends pas me revenir (rires). Donc, je dois rassembler le groupe en studio, ce que nous ferons avant la fin de l'année, avec un peu de chance. Et puis, vous commencez à jouer un peu de musique et nous voyons ce qu'il en sort. Et quand nous avons quelque chose, nous cherchons des lieux où jouer cette musique. Et c'est ainsi que nous mettons sur pied une tournée du E Street Band (rires).

Marché conclus !

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NOTES

(1) The Duke était le surnom donné à l'acteur américain John Wayne (1907-1979)

(2) The Searchers (La Prisonnière du désert) est film américain de 1956 de John Ford, avec John Wayne, Jeffrey Hunter et Natalie Wood.

(3) That’ll Be the Day est une chanson écrite par Buddy Holly et Jerry Allison en 1956, dont la version la plus connue est interprétée par les Crickets en 1957. Le titre de la chanson, That'll Be The Day, tient son origine d'une expression prononcée par le personne de John Wayne, dans le film The Searchers (La Prisonnière du désert, de John Ford).

(4) She Wore a Yellow Ribbon (La Charge Héroïque) est un western américain de 1949, réalisé par John Ford, avec John Wayne.

(5) Ward Bond (1903-1960) était un acteur américain, spécialisé dans les seconds rôles.

(6) Le terme Okie désigne un habitant de l'Oklahoma. Dans les années 1930, sur la côte ouest des États-Unis, et particulièrement en Californie, le terme désigne de manière péjorative les ouvriers agricoles itinérants pauvres (Blancs ou métis) et leur famille, forcés d'abandonner leur ferme pendant la Grande Dépression.

(7) Les Archives de Bruce Springsteen et le Centre pour la Musique Américaine de l'Université de Monmouth (New Jersey) est le dépositaire officiel des écrits, des photos, des journaux, et objets de Bruce Springsteen. Le Centre vient compléter la collection qui avait ouvert dès 2011, dans le but de préserver et promouvoir l'héritage du chanteur, et son rôle au sein de la musique américaine, tout en honorant d'autres icônes, telles que Woody Guthrie, Robert Johnson, Hank Williams, ou Frank Sinatra.

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