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Sur l'album The Ghost of Tom Joad, il y a une chanson, Balboa Park, dans laquelle vous dites, "Là où les hommes dans leur Mercedes / Viennent chaque nuit recourir / Dans la fraîcheur du soir de San Diego / Aux services des garçons de la frontière". Parlez-vous de drogues ou de sexe ou des deux ?
Je parle de sexe, de prostitution.
Que savez-vous sur le sujet ?
J’ai lu une série d'articles que le Los Angeles Times avait fait sur la vie de la frontière. Ce sujet complétait le sujet central de l'album.
Pour la plupart des gens, il est impossible d’imaginer le niveau de popularité que vous avez atteint. Tout le monde sait qui vous êtes, partout dans le monde. Est-ce que ça vous isole ?
La seule chose que je peux dire sur le fait d'avoir ce type de succès, c'est que vous pouvez, vous-même, vous mettre dans des situations difficiles car, en gros, le monde vous est ouvert. Les gens disent oui à tout ce que vous leur demandez, donc tout est à portée de main, tout ce que vous voulez ou tout ce dont avez besoin. Oui, vous pouvez vous isoler avec la célébrité ou une fortune hors normes. Vous pouvez aussi être isolé avec un pack de bières et une télévision. J'ai grandi dans une communauté où plein de gens étaient isolés de cette façon-là.
Comment arrivez-vous à maintenir votre vie personnelle en connexion avec le vrai monde ?
Au fil des années, vous pouvez être amené à lutter pour vivre normalement. Vous avez besoin de dire, "Hé, je ne vais pas m’enfermer chez moi ce soir. Je vais aller au cinéma ou peut-être dans un club ou peut-être emmener mes enfants aux Studios Universal".
Je parle de sexe, de prostitution.
Que savez-vous sur le sujet ?
J’ai lu une série d'articles que le Los Angeles Times avait fait sur la vie de la frontière. Ce sujet complétait le sujet central de l'album.
Pour la plupart des gens, il est impossible d’imaginer le niveau de popularité que vous avez atteint. Tout le monde sait qui vous êtes, partout dans le monde. Est-ce que ça vous isole ?
La seule chose que je peux dire sur le fait d'avoir ce type de succès, c'est que vous pouvez, vous-même, vous mettre dans des situations difficiles car, en gros, le monde vous est ouvert. Les gens disent oui à tout ce que vous leur demandez, donc tout est à portée de main, tout ce que vous voulez ou tout ce dont avez besoin. Oui, vous pouvez vous isoler avec la célébrité ou une fortune hors normes. Vous pouvez aussi être isolé avec un pack de bières et une télévision. J'ai grandi dans une communauté où plein de gens étaient isolés de cette façon-là.
Comment arrivez-vous à maintenir votre vie personnelle en connexion avec le vrai monde ?
Au fil des années, vous pouvez être amené à lutter pour vivre normalement. Vous avez besoin de dire, "Hé, je ne vais pas m’enfermer chez moi ce soir. Je vais aller au cinéma ou peut-être dans un club ou peut-être emmener mes enfants aux Studios Universal".
Comment gardez-vous le contact ?
Vous devez vouloir être inclus. Je me suis toujours vu comme un gosse qui avait une guitare et qui allait la garder pendant un moment et en jouer et puis la passer à quelqu'un d'autre. J'ai toujours vu beaucoup de moi-même dans mon public.
Mais cette si grande célébrité a tout changé.
Vrai, et selon les critères de chacun, j'ai un mode de vie extravagant. Mais je n'ai jamais pensé que je m'étais perdu en son sein. Je veux ressentir cette connexion spirituelle essentielle que vous établissez avec votre public profond, votre vrai public.
Donc, c'est ainsi que vous gardez l'équilibre ?
Oui. J'ai toujours pensé que ce que je faisais était ancré dans une communauté – qu’elle soit réelle ou imaginaire – et que ma connexion à cette communauté, c’était ce qui donnait un sens à mon écriture et à mon chant. Je n'ai jamais pensé que ces connections était fortuites. Elles étaient essentielles. J'étais un jeune homme sérieux, vous savez ? J'avais des idées sérieuses sur la musique rock. Oui, la musique était aussi un cirque et de l'amusement et une fête – toutes ces choses-là – mais aussi un truc sérieux. Je pensais que des choses sérieuses pouvaient être accomplies avec la musique. Elle avait un pouvoir; elle avait une voix. J'y crois encore. Vraiment.
Et j'imagine qu'être là aujourd'hui signifie que vous souhaitez que les gays et lesbiennes sentent qu'ils font partie de cette communauté – de ce grand pays ?
Oui, absolument. La clarification en cours de ce que je ressens, de mes idées, de mes positions sur différents sujets : c'est mon travail aujourd’hui. C'est la raison pour laquelle cette interview est une grande opportunité pour moi. Hé – vous écrivez, et vous voulez que votre musique soit comprise.
Quand vous êtes tombé amoureux de votre femme Patti, il y a eu beaucoup de choses négatives dans la presse car votre mariage avec Julianne Philipps se brisait. Est-ce que votre expérience de ce genre d'intrusion dans votre vie privée vous a donné la moindre idée de ce que c'est pour les gays et lesbiennes, qui sont constamment critiqués à cause de la personne qu'ils aiment ?
C'est une société étrange qui pense avoir le droit de dire aux gens qui ils devraient aimer ou pas. Mais en vérité, j’ai fait de mon mieux pour ignorer tout ça. Je me suis dit, "Tout ce que je sais, c'est que mes sentiments sont sincères, et qu'il y a peut-être des choses qui se passent mal autour de moi d’une certaine manière, mais c'est la vie".
Mais là est l'essentiel : les sentiments sont sincères.
C'est ça. Au final, faites-vous confiance. Ce sont les uniques lumières auxquelles on peut se fier, et le monde suivra. Mais je pense qu'il serait bien plus difficile d'être gay, surtout dans la ville où j'ai grandi. Le divorce a peut-être été difficile pour moi, mais je n'imagine même pas ce qu'il en aurait été d'avoir son cœur quelque part, et quelqu'un qui vous dit, "Hé, tu ne peux pas faire ça". Donc tout un chacun, nous ne pouvons faire que de notre mieux. Comme quand le président Clinton est arrivé au pouvoir, la première chose qu'il a essayé de faire, c’est d'avoir des homosexuels dans l'armée. Je me suis dit, Wow ! Un leader. J'ai juste senti que c'était primordial.
Vous devez vouloir être inclus. Je me suis toujours vu comme un gosse qui avait une guitare et qui allait la garder pendant un moment et en jouer et puis la passer à quelqu'un d'autre. J'ai toujours vu beaucoup de moi-même dans mon public.
Mais cette si grande célébrité a tout changé.
Vrai, et selon les critères de chacun, j'ai un mode de vie extravagant. Mais je n'ai jamais pensé que je m'étais perdu en son sein. Je veux ressentir cette connexion spirituelle essentielle que vous établissez avec votre public profond, votre vrai public.
Donc, c'est ainsi que vous gardez l'équilibre ?
Oui. J'ai toujours pensé que ce que je faisais était ancré dans une communauté – qu’elle soit réelle ou imaginaire – et que ma connexion à cette communauté, c’était ce qui donnait un sens à mon écriture et à mon chant. Je n'ai jamais pensé que ces connections était fortuites. Elles étaient essentielles. J'étais un jeune homme sérieux, vous savez ? J'avais des idées sérieuses sur la musique rock. Oui, la musique était aussi un cirque et de l'amusement et une fête – toutes ces choses-là – mais aussi un truc sérieux. Je pensais que des choses sérieuses pouvaient être accomplies avec la musique. Elle avait un pouvoir; elle avait une voix. J'y crois encore. Vraiment.
Et j'imagine qu'être là aujourd'hui signifie que vous souhaitez que les gays et lesbiennes sentent qu'ils font partie de cette communauté – de ce grand pays ?
Oui, absolument. La clarification en cours de ce que je ressens, de mes idées, de mes positions sur différents sujets : c'est mon travail aujourd’hui. C'est la raison pour laquelle cette interview est une grande opportunité pour moi. Hé – vous écrivez, et vous voulez que votre musique soit comprise.
Quand vous êtes tombé amoureux de votre femme Patti, il y a eu beaucoup de choses négatives dans la presse car votre mariage avec Julianne Philipps se brisait. Est-ce que votre expérience de ce genre d'intrusion dans votre vie privée vous a donné la moindre idée de ce que c'est pour les gays et lesbiennes, qui sont constamment critiqués à cause de la personne qu'ils aiment ?
C'est une société étrange qui pense avoir le droit de dire aux gens qui ils devraient aimer ou pas. Mais en vérité, j’ai fait de mon mieux pour ignorer tout ça. Je me suis dit, "Tout ce que je sais, c'est que mes sentiments sont sincères, et qu'il y a peut-être des choses qui se passent mal autour de moi d’une certaine manière, mais c'est la vie".
Mais là est l'essentiel : les sentiments sont sincères.
C'est ça. Au final, faites-vous confiance. Ce sont les uniques lumières auxquelles on peut se fier, et le monde suivra. Mais je pense qu'il serait bien plus difficile d'être gay, surtout dans la ville où j'ai grandi. Le divorce a peut-être été difficile pour moi, mais je n'imagine même pas ce qu'il en aurait été d'avoir son cœur quelque part, et quelqu'un qui vous dit, "Hé, tu ne peux pas faire ça". Donc tout un chacun, nous ne pouvons faire que de notre mieux. Comme quand le président Clinton est arrivé au pouvoir, la première chose qu'il a essayé de faire, c’est d'avoir des homosexuels dans l'armée. Je me suis dit, Wow ! Un leader. J'ai juste senti que c'était primordial.
Qu'avez-vous pensé quand tout s'est écroulé ?
Au départ, j'ai été surpris par la réaction. J'ai été surpris que ce sujet soit si important. Mais c’est le rôle d’un gouvernement fédéral : il est supposé encourager la tolérance. Si l’acceptation n’est pas possible, il faut de la tolérance. L'acceptation arrivera plus tard. Les lois sont faites pour ça. Donc, j'ai été attristé par le sort de ce projet et le revers qu’il a subi.
Avez-vous été surpris quand Melissa Etheridge (2) a été capable de faire son coming out et cependant avoir encore du succès dans la musique ?
C'était extrêmement avant-gardiste. Le monde du rock est étrange, un monde ou, en même temps, il y a énormément de postures macho et d'homophobie – beaucoup, selon mon expérience – et cependant, il a, comme règle de base, l'idée que tu es censé être celui que tu veux être. Quand j'ai entendu parler de Melissa la première fois, j’ai été très heureux de voir que c’était là les retombées des graines que j’avais semées. Je me suis dit, "Wow, une chanteuse de rock lesbienne qui a écumé les bars gays ! Je n'y crois pas !" [Rires] Je me suis senti vraiment bien avec cette idée.
Je comprends que vous et Patti êtes devenus amis avec Melissa et Julie.
On se connaît depuis son émission spéciale sur VH1. Depuis, nous sommes amis.
Au départ, j'ai été surpris par la réaction. J'ai été surpris que ce sujet soit si important. Mais c’est le rôle d’un gouvernement fédéral : il est supposé encourager la tolérance. Si l’acceptation n’est pas possible, il faut de la tolérance. L'acceptation arrivera plus tard. Les lois sont faites pour ça. Donc, j'ai été attristé par le sort de ce projet et le revers qu’il a subi.
Avez-vous été surpris quand Melissa Etheridge (2) a été capable de faire son coming out et cependant avoir encore du succès dans la musique ?
C'était extrêmement avant-gardiste. Le monde du rock est étrange, un monde ou, en même temps, il y a énormément de postures macho et d'homophobie – beaucoup, selon mon expérience – et cependant, il a, comme règle de base, l'idée que tu es censé être celui que tu veux être. Quand j'ai entendu parler de Melissa la première fois, j’ai été très heureux de voir que c’était là les retombées des graines que j’avais semées. Je me suis dit, "Wow, une chanteuse de rock lesbienne qui a écumé les bars gays ! Je n'y crois pas !" [Rires] Je me suis senti vraiment bien avec cette idée.
Je comprends que vous et Patti êtes devenus amis avec Melissa et Julie.
On se connaît depuis son émission spéciale sur VH1. Depuis, nous sommes amis.
Elle m'a dit qu'elle avait parlé avec vous de la lutte dans laquelle les gays et lesbiennes sont impliqués pour avoir le droit de se marier légalement. Certains, surtout les hétérosexuels, pensent que le sujet n'est pas si important. Il y a des gens bien intentionnés qui me disent, "Mais tu sais que s'aimer est tout ce qui importe. Se marier ne l'est pas".
Ça compte. Ça compte. Il y a longtemps, en fait, je pensais la même chose : "Hé, qu'est-ce que ça change ? Tu tiens à une personne". Je sais que j'ai traversé un divorce, et c'était très difficile et douloureux, et j'ai eu très peur de me marier à nouveau. Il y a donc une partie de moi qui me disait, 'Hé, est-ce que ça compte ?' Mais ça compte. C'est très différent que de simplement vivre ensemble. Tout d'abord, relever un défi publiquement – c'est ce que vous faites : Vous passez votre permis, vous accomplissez tous les rituels sociaux – fait partie du rôle que vous occupez dans la société et, d'une certaine façon, fait partie de votre acceptation par la société.
Vous et Patti avez décidé que vous en aviez besoin ?
Oui, Patti et moi avons trouvé que ça avait un sens. Sortir et dire qui vous aimez, ce que vous ressentez, d'une manière publique, a été très, très important. Ce sont les fils de la société; c'est la manière dont nous vivons tous, d'une certaine façon. Je ne vois pas pourquoi les gays et lesbiennes ne pourraient pas se marier. C'est important car ce sont des choses qui vous permettent d'être accepté et qui vous font sentir comme membre du tissu social. L'idée que Mélissa et Julie ne peuvent se marier me semble ridicule, à mes yeux. Ridicule !
Donc, vous, star du rock, symbole de la contre-culture à vos débuts, vous défendez finalement l'importance des traditions ?
Oui, oh oui. Mes enfants sont quelque peu païens en ce moment. [Rires] Ils n'ont aucune information religieuse particulière. Il y a dix ans, j'aurais dit, "Et alors ? Ils apprendront par eux-mêmes". Mais vous êtes censés donner une direction à vos enfants. Donc, vous regardez les institutions qui vous parlent, et auxquelles vous vous sentez appartenir, et qui vous permettront d'être pris en compte, et de faire partie de cette communauté.
Qu'en est-il des gays et lesbiennes ayant des enfants ?
Être un bon ou un mauvais parent n'est pas une chose qui dépend de vos préférences sexuelles. Je pense que les gens ont une certaine idée de ce qu'est un parent idéal. Je ne connais aucun parent idéal. J'ai rencontré des mères célibataires qui, en élevant leurs enfants, faisaient un travail incroyable. Je ne pense pas que la préférence sexuelle soit une question centrale.
Vous avez trois enfants. Que feriez-vous si l'un d'eux venait vous voir pour vous dire, "Je crois que je suis gay" ?
Quelque soit leur préférence sexuelle en grandissant, je pense que la chose la plus dure à faire, c'est accepter l'idée que votre enfant a sa propre vie. Que la vie commence, et que vous pouvez vous en rendre compte à la minute où ils prennent leur envol. Je pense qu'en grandissant, cette idée a été difficile pour mon père – accepter que je n'étais pas comme lui, j'étais différent. Ou peut-être étais-je comme lui, et il n'aimait pas cette partie de lui-même – plus probable. J'étais doux, et dans l’ensemble, c’est ce que j’étais. J'étais un enfant sensible. Je pense que tous ceux qui s'orientent vers l'art le sont. Mais pour moi, ce manque de reconnaissance a été dévastateur, vraiment dévastateur.
Ça compte. Ça compte. Il y a longtemps, en fait, je pensais la même chose : "Hé, qu'est-ce que ça change ? Tu tiens à une personne". Je sais que j'ai traversé un divorce, et c'était très difficile et douloureux, et j'ai eu très peur de me marier à nouveau. Il y a donc une partie de moi qui me disait, 'Hé, est-ce que ça compte ?' Mais ça compte. C'est très différent que de simplement vivre ensemble. Tout d'abord, relever un défi publiquement – c'est ce que vous faites : Vous passez votre permis, vous accomplissez tous les rituels sociaux – fait partie du rôle que vous occupez dans la société et, d'une certaine façon, fait partie de votre acceptation par la société.
Vous et Patti avez décidé que vous en aviez besoin ?
Oui, Patti et moi avons trouvé que ça avait un sens. Sortir et dire qui vous aimez, ce que vous ressentez, d'une manière publique, a été très, très important. Ce sont les fils de la société; c'est la manière dont nous vivons tous, d'une certaine façon. Je ne vois pas pourquoi les gays et lesbiennes ne pourraient pas se marier. C'est important car ce sont des choses qui vous permettent d'être accepté et qui vous font sentir comme membre du tissu social. L'idée que Mélissa et Julie ne peuvent se marier me semble ridicule, à mes yeux. Ridicule !
Donc, vous, star du rock, symbole de la contre-culture à vos débuts, vous défendez finalement l'importance des traditions ?
Oui, oh oui. Mes enfants sont quelque peu païens en ce moment. [Rires] Ils n'ont aucune information religieuse particulière. Il y a dix ans, j'aurais dit, "Et alors ? Ils apprendront par eux-mêmes". Mais vous êtes censés donner une direction à vos enfants. Donc, vous regardez les institutions qui vous parlent, et auxquelles vous vous sentez appartenir, et qui vous permettront d'être pris en compte, et de faire partie de cette communauté.
Qu'en est-il des gays et lesbiennes ayant des enfants ?
Être un bon ou un mauvais parent n'est pas une chose qui dépend de vos préférences sexuelles. Je pense que les gens ont une certaine idée de ce qu'est un parent idéal. Je ne connais aucun parent idéal. J'ai rencontré des mères célibataires qui, en élevant leurs enfants, faisaient un travail incroyable. Je ne pense pas que la préférence sexuelle soit une question centrale.
Vous avez trois enfants. Que feriez-vous si l'un d'eux venait vous voir pour vous dire, "Je crois que je suis gay" ?
Quelque soit leur préférence sexuelle en grandissant, je pense que la chose la plus dure à faire, c'est accepter l'idée que votre enfant a sa propre vie. Que la vie commence, et que vous pouvez vous en rendre compte à la minute où ils prennent leur envol. Je pense qu'en grandissant, cette idée a été difficile pour mon père – accepter que je n'étais pas comme lui, j'étais différent. Ou peut-être étais-je comme lui, et il n'aimait pas cette partie de lui-même – plus probable. J'étais doux, et dans l’ensemble, c’est ce que j’étais. J'étais un enfant sensible. Je pense que tous ceux qui s'orientent vers l'art le sont. Mais pour moi, ce manque de reconnaissance a été dévastateur, vraiment dévastateur.