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C'est arrivé comme une surprise, donc, que l'un des guides de Springsteen à travers cette obscurité se soit révélé être un outsider, Brendan O'Brien. Quelques années auparavant, il avait exprimé un intérêt à travailler avec Springsteen. Au moment d'enregistrer The Rising, Springsteen se sentait impatient et savait qu'il avait besoin d'un changement. "Les sons des disques changent plus ou moins tous les cinq ans" dit-il, "la technologie, les amplis utilisés. Et ma capacité en terme de production n'était pas assez actualisée".
O'Brien est venu dans le New Jersey, où Springsteen lui a joué une douzaine de nouvelles chansons. Ils ont passé le reste de l'après-midi à travailler une démo de You're Missing, une ballade construite autour d'une mélodie que Springsteen a concoctée un soir pendant qu'il faisait l'imbécile au piano avec Patti et ses gosses.
"A un moment", se souvient Springsteen, "Brendan a dit, "Bien, je pense que nous devrions trouver un autre accord pour cette partie". J'ai dit "Trouver un autre accord ?! Attends une minute là ! Attends, attends !" dit-il en riant. "Ce sont les accords ! Mais ensuite, j'ai pensé que mon boulot, à présent, en tant que musicien qui est produit, était de dire oui. Donc j'ai dit ok, nous avons changé l'accord, et le résultat rendait bien. Une fois que j'ai été à l'aise avec cette idée, c'était du style, "Vas-y, mec, vas-y". A la fin de la journée, nous avions une démo vraiment bonne".
"La plus grande différence en réalisant ce disque", confirme Steven Van Zandt, "est que c'est la première fois que Bruce écrit plusieurs chansons, que nous allons en studio et que nous les enregistrons, et il les a sorties".
"Normalement", dit Van Zandt, "il écrivait un groupe de chansons, on les enregistrait, puis, vous savez, on attendait un peu, il écrivait un autre groupe de chansons, on les enregistrait. Ce qui se passait c'est que, on faisait deux ou trois ou quatre albums avant de finalement en sortir un. J'ai produit environ quinze chansons pour Born In The U.S.A. durant les trois premières semaines. Puis je suis parti et ils ont continué à bosser dessus pendant deux ans ! Puis ils ont fini par utiliser seulement douze chansons sur les quinze d'origine, je crois. Donc, je ne me souviens pas d'une situation où tout a été fait si vite, et je pense que c'est pourquoi ce disque, au niveau du concept et de la thématique, est si cohérent".
"Je me souviens, quand nous sommes allés pour la première fois en Géorgie pour enregistrer, la première chanson que nous avons faite était Into The Fire", dit Springsteen. "Nous l'avons répétée peut-être trois fois, et puis Brendan a dit, "OK, allez, on y va, enregistrons-la". Et quand il nous a fait écouter l'enregistrement de cette chanson, j'ai entendu quelque chose que je n'avais jamais entendu auparavant: j'ai entendu notre son actuel. Aujourd'hui. Et j'ai dit "Et bien, c'est ce que nous devons faire". Si quelqu'un possède tous nos autres albums, je veux être sûr qu'il n'ait pas déjà celui-là. Vous ne pouvez pas remplacer celui-là par un autre. Et je pense que pour des mecs qui font des disques depuis longtemps, c'est important".
Même si Springsteen a vécu à Los Angeles pendant plusieurs années à la fin des années 80 et au début des années 90, il a toujours semblé plus à l'aise sur sa terre natale. En plus de s'occuper de sa propriété, son projet local permanent a été la reprise économique d'Asbury Park, la ville côtière où il a vécu au début des années 70. Il a joué certains de ses premiers concerts au désormais légendaire Stone Pony, et il a participé à la lente reprise de la ville, faisant des concerts de charité et gardant une présence active sur place. "C'est le premier supporter d'Asbury Park" dit Domenic Santana, qui a ressuscité le Stone Pony. Springsteen, jusqu'à ce jour, fait des shows impromptus au club: Santana dit que Bruce possède la combinaison du cadenas du portail arrière et une invitation permanente pour entrer et monter sur la scène quand l'envie lui prend. "Il a toujours été la compagnie d'assurance de cette ville" dit Santana. "C'est comme ça que j'ai réussi à convaincre mes parents et grands-parents à investir 401.000 $ d'économie, quand les banques refusaient d'investir à Asbury Park. Je n'oublierai jamais, mon père m'a dit "Putain, qu'est-ce que tu fumes ??", quand je l'ai amené à Beyrouth-sur-Mer. Je lui ai dit, "Tu ne comprends pas, il y a tellement de souvenirs liés au rock ici". Pendant que nous parlions, un car de touristes japonais est arrivé et ils ont commencé à prendre des photos du Stone Pony. Ce bâtiment abandonné. Mon père s'est tourné vers moi et a dit "Combien est-ce que tu les as payés ?".
O'Brien est venu dans le New Jersey, où Springsteen lui a joué une douzaine de nouvelles chansons. Ils ont passé le reste de l'après-midi à travailler une démo de You're Missing, une ballade construite autour d'une mélodie que Springsteen a concoctée un soir pendant qu'il faisait l'imbécile au piano avec Patti et ses gosses.
"A un moment", se souvient Springsteen, "Brendan a dit, "Bien, je pense que nous devrions trouver un autre accord pour cette partie". J'ai dit "Trouver un autre accord ?! Attends une minute là ! Attends, attends !" dit-il en riant. "Ce sont les accords ! Mais ensuite, j'ai pensé que mon boulot, à présent, en tant que musicien qui est produit, était de dire oui. Donc j'ai dit ok, nous avons changé l'accord, et le résultat rendait bien. Une fois que j'ai été à l'aise avec cette idée, c'était du style, "Vas-y, mec, vas-y". A la fin de la journée, nous avions une démo vraiment bonne".
"La plus grande différence en réalisant ce disque", confirme Steven Van Zandt, "est que c'est la première fois que Bruce écrit plusieurs chansons, que nous allons en studio et que nous les enregistrons, et il les a sorties".
"Normalement", dit Van Zandt, "il écrivait un groupe de chansons, on les enregistrait, puis, vous savez, on attendait un peu, il écrivait un autre groupe de chansons, on les enregistrait. Ce qui se passait c'est que, on faisait deux ou trois ou quatre albums avant de finalement en sortir un. J'ai produit environ quinze chansons pour Born In The U.S.A. durant les trois premières semaines. Puis je suis parti et ils ont continué à bosser dessus pendant deux ans ! Puis ils ont fini par utiliser seulement douze chansons sur les quinze d'origine, je crois. Donc, je ne me souviens pas d'une situation où tout a été fait si vite, et je pense que c'est pourquoi ce disque, au niveau du concept et de la thématique, est si cohérent".
"Je me souviens, quand nous sommes allés pour la première fois en Géorgie pour enregistrer, la première chanson que nous avons faite était Into The Fire", dit Springsteen. "Nous l'avons répétée peut-être trois fois, et puis Brendan a dit, "OK, allez, on y va, enregistrons-la". Et quand il nous a fait écouter l'enregistrement de cette chanson, j'ai entendu quelque chose que je n'avais jamais entendu auparavant: j'ai entendu notre son actuel. Aujourd'hui. Et j'ai dit "Et bien, c'est ce que nous devons faire". Si quelqu'un possède tous nos autres albums, je veux être sûr qu'il n'ait pas déjà celui-là. Vous ne pouvez pas remplacer celui-là par un autre. Et je pense que pour des mecs qui font des disques depuis longtemps, c'est important".
Même si Springsteen a vécu à Los Angeles pendant plusieurs années à la fin des années 80 et au début des années 90, il a toujours semblé plus à l'aise sur sa terre natale. En plus de s'occuper de sa propriété, son projet local permanent a été la reprise économique d'Asbury Park, la ville côtière où il a vécu au début des années 70. Il a joué certains de ses premiers concerts au désormais légendaire Stone Pony, et il a participé à la lente reprise de la ville, faisant des concerts de charité et gardant une présence active sur place. "C'est le premier supporter d'Asbury Park" dit Domenic Santana, qui a ressuscité le Stone Pony. Springsteen, jusqu'à ce jour, fait des shows impromptus au club: Santana dit que Bruce possède la combinaison du cadenas du portail arrière et une invitation permanente pour entrer et monter sur la scène quand l'envie lui prend. "Il a toujours été la compagnie d'assurance de cette ville" dit Santana. "C'est comme ça que j'ai réussi à convaincre mes parents et grands-parents à investir 401.000 $ d'économie, quand les banques refusaient d'investir à Asbury Park. Je n'oublierai jamais, mon père m'a dit "Putain, qu'est-ce que tu fumes ??", quand je l'ai amené à Beyrouth-sur-Mer. Je lui ai dit, "Tu ne comprends pas, il y a tellement de souvenirs liés au rock ici". Pendant que nous parlions, un car de touristes japonais est arrivé et ils ont commencé à prendre des photos du Stone Pony. Ce bâtiment abandonné. Mon père s'est tourné vers moi et a dit "Combien est-ce que tu les as payés ?".
Convention Hall, Asbury Park
Pourtant, lors d'un récent mardi après-midi, il est évident qu'Asbury Park a besoin d'une attention considérable. Une rangée de cabines de plage sur mille mètres - et en voyant large - une trentaine de personnes qui prennent le soleil. Près de moi, une femme sans-abri, remplit sans réfléchir son short de sable. Le long de la rue principale, une lignée de motels aux volets baissés, ainsi qu'un club aux volets aussi baissés, appelé Moving Violations, et il y a un grand panneau publicitaire à la périphérie de la ville qui proclame que la lumière de l'amour de Dieu continue de détruire l'obscurité. En dessous, il y a une petite phrase en italique qui dit "Même à Asbury Park !".
Et cependant, cet endroit a une sorte d'atmosphère magique, peut-être grâce à la quantité incroyable d'histoire abandonnée. Le boardwalk - en bois gris délavée par le temps - est couronnée à chaque extrémité par de grands et anciens palaces de style art déco. Au sud, le long et vide casino se dresse là tel un vieux nid d'abeilles desséché, avec sa façade aux vitres brisées et son intérieur entièrement démantelé. A l'opposé, le superbe Asbury Park Convential Hall est délabré mais reste pratique. Une de ses fonctions, ces dernières années, a été de servir de salle de répétition pour Springsteen et le E Street Band. Cet après-midi, le parking abrite la flotte du E Street Band: une demi-douzaine de voitures de sport, deux BMW et la Corvette de Springsteen.
"J'ai vu mon premier grand concert ici", remarque Springsteen, qui arrive pour la répétition vêtu d'un jean et d'un tee-shirt noir. Un sac à dos plein de partitions sur son épaule. "C'étaient les Who, Herman's Hermits et The Blues Magoos. The Blues Magoos ont fait la première partie, puis il y a eu les Who, et puis Herman's Hermits en tête d'affiche ! C'était avant que les gens d'ici ne sachent vraiment ce qu'étaient les Who. Personne ne savait qu'ils allaient fracasser leurs instruments. Je devais avoir quinze ans. J'ai vu Janis Joplin ici, et les Doors, aussi, leur toute première fois dans le coin. Je me suis assis exactement là". Il montre de la tête une rangée de sièges vides à gauche, avant de rejoindre le groupe sur scène. Pendant qu'il bavarde avec Van Zandt, Patti Scialfa monte le long de la rampe et le chatouille derrière le cou, puis prend sa guitare.
Et puis l'un des groupes les plus unis, les plus infatigables des 25 dernières années commence à répéter son set. Ils commencent avec The Rising. En live, le son des nouvelles chansons est énorme et libéré. Vous remarquez immédiatement le niveau de contrôle sur le disque, et aussi, au fur et à mesure que les chansons s'accumulent, le nombre d'images récurrentes. Il y a, bien sûr, la fumée, le feu, l'obscurité, toutes possédant certaines qualités mythologiques. Mais d'autres mots reviennent aussi. Le toucher. La peau. Les étreintes. Les baisers. Il ne manque aux meilleures chansons gospel qu'un ou deux mots pour qu'elles deviennent de grandes chansons d'amour - souvent des chansons d'amour assez grivoises - tout ce que vous devez faire, c'est remplacer le mot Dieu par my baby. De la même façon, les chansons de Springsteen sur The Rising sont suggestives. Le premier titre, Lonesome Day, fonctionne parfaitement bien, par exemple, comme chanson sur une rupture amoureuse.
Le cadre ne pourrait pas être plus simple: les lumières de la salle au plafond, avec les échelles de corde et le dessous de la scène bien visibles. La salle en elle-même est vide à l'exception de quelques techniciens, une équipe de tournage et le Dalmatien de quelqu'un, qui se promène dans la salle. Pourtant, le groupe enchaîne les chansons à toute allure en s'abandonnant avec un grand enthousiasme. Durant la partie de Waitin' On A Sunny Day où la public est censé participer, Springsteen s'arrête de chanter et tend le micro vers la salle vide, pendant que le saxophoniste Clarence Clemons invite des membres d'un public invisible à se lever. "Comment allez-vous par ici ?" demande Springsteen avec un sourire ironique, puis tend à nouveau son micro vers la salle. Plus tard, durant Tenth Avenue Freeze-Out, un classique ayant pour thème une envie démesurée de réussir, il fait un grand sourire et fait quelques pas de danse à travers la scène.
Et cependant, cet endroit a une sorte d'atmosphère magique, peut-être grâce à la quantité incroyable d'histoire abandonnée. Le boardwalk - en bois gris délavée par le temps - est couronnée à chaque extrémité par de grands et anciens palaces de style art déco. Au sud, le long et vide casino se dresse là tel un vieux nid d'abeilles desséché, avec sa façade aux vitres brisées et son intérieur entièrement démantelé. A l'opposé, le superbe Asbury Park Convential Hall est délabré mais reste pratique. Une de ses fonctions, ces dernières années, a été de servir de salle de répétition pour Springsteen et le E Street Band. Cet après-midi, le parking abrite la flotte du E Street Band: une demi-douzaine de voitures de sport, deux BMW et la Corvette de Springsteen.
"J'ai vu mon premier grand concert ici", remarque Springsteen, qui arrive pour la répétition vêtu d'un jean et d'un tee-shirt noir. Un sac à dos plein de partitions sur son épaule. "C'étaient les Who, Herman's Hermits et The Blues Magoos. The Blues Magoos ont fait la première partie, puis il y a eu les Who, et puis Herman's Hermits en tête d'affiche ! C'était avant que les gens d'ici ne sachent vraiment ce qu'étaient les Who. Personne ne savait qu'ils allaient fracasser leurs instruments. Je devais avoir quinze ans. J'ai vu Janis Joplin ici, et les Doors, aussi, leur toute première fois dans le coin. Je me suis assis exactement là". Il montre de la tête une rangée de sièges vides à gauche, avant de rejoindre le groupe sur scène. Pendant qu'il bavarde avec Van Zandt, Patti Scialfa monte le long de la rampe et le chatouille derrière le cou, puis prend sa guitare.
Et puis l'un des groupes les plus unis, les plus infatigables des 25 dernières années commence à répéter son set. Ils commencent avec The Rising. En live, le son des nouvelles chansons est énorme et libéré. Vous remarquez immédiatement le niveau de contrôle sur le disque, et aussi, au fur et à mesure que les chansons s'accumulent, le nombre d'images récurrentes. Il y a, bien sûr, la fumée, le feu, l'obscurité, toutes possédant certaines qualités mythologiques. Mais d'autres mots reviennent aussi. Le toucher. La peau. Les étreintes. Les baisers. Il ne manque aux meilleures chansons gospel qu'un ou deux mots pour qu'elles deviennent de grandes chansons d'amour - souvent des chansons d'amour assez grivoises - tout ce que vous devez faire, c'est remplacer le mot Dieu par my baby. De la même façon, les chansons de Springsteen sur The Rising sont suggestives. Le premier titre, Lonesome Day, fonctionne parfaitement bien, par exemple, comme chanson sur une rupture amoureuse.
Le cadre ne pourrait pas être plus simple: les lumières de la salle au plafond, avec les échelles de corde et le dessous de la scène bien visibles. La salle en elle-même est vide à l'exception de quelques techniciens, une équipe de tournage et le Dalmatien de quelqu'un, qui se promène dans la salle. Pourtant, le groupe enchaîne les chansons à toute allure en s'abandonnant avec un grand enthousiasme. Durant la partie de Waitin' On A Sunny Day où la public est censé participer, Springsteen s'arrête de chanter et tend le micro vers la salle vide, pendant que le saxophoniste Clarence Clemons invite des membres d'un public invisible à se lever. "Comment allez-vous par ici ?" demande Springsteen avec un sourire ironique, puis tend à nouveau son micro vers la salle. Plus tard, durant Tenth Avenue Freeze-Out, un classique ayant pour thème une envie démesurée de réussir, il fait un grand sourire et fait quelques pas de danse à travers la scène.
Après deux heures, le groupe se retire dans une arrière salle pour dîner. Le batteur Max Weinberg, libéré temporairement de son autre travail où il dirige le groupe du Conan O'Brien Show, est assis au bout d'une longue table recouverte d'une nappe à carreaux rouges et blancs, parle d'un oreiller qui soulage du stress qu'il vient juste de commander sur le catalogue de Sharper Image. Springsteen entre tranquillement avec un saladier et du poisson grillé et secoue la tête quand il entend la fin de la phrase. "Voilà les sujets de conversation backstage maintenant", dit-il en soupirant. "Les oreillers suédois". "Des oreillers formidables", insiste Weinberg. "Je vais t'y convertir".
Scialfa, une femme élancée aux cheveux roux qui, aujourd'hui, porte un débardeur et un pantalon noirs et qui s'attaque à un bol de moules, mentionne que, elle aussi, a vu les Doors dans ce bâtiment, au même concert que son mari, même s'ils ne se connaissaient pas à l'époque. "Je voulais simplement être Jim Morrison", dit-elle.
"J'ai vu Jefferson Airplane ici", dit Weinberg. "Procol Harum". "J'ai vu ce concert !" s'exclame Springsteen en riant.
"J'étais là aussi" dit Scialfa. "Je me souviens du concert du Hullabaloo Club ici" dit Springsteen.
"C'était la première lumière noire que j'ai jamais vue. Je suis entré et je ne comprenais pas ce qui était arrivé à ma chemise !". Quelques minutes plus tard, il continue, sans grande logique, "Vous savez, mes gosses se mettaient à pleurer chaque fois qu'ils voyaient Steve Van Zandt".
Scialfa éclate de rire. "Tu ne pouvais pas t'empêcher de le mentionner !" dit-elle. "Ils étaient bébés". Elle hausse les épaules. "Et il ressemblait à un pirate".
Springsteen et Scialfa ne sont jamais partis en tournée sans leurs enfants. "Pour cette tournée", dit-elle, "ils nous ont suppliés, ont pleuré, "S'il vous plaît, ne nous obligez pas à y aller !". On se sent trop isolés. Et puis qui veut voir ses parents sur scène ?".
Il est bientôt temps de retourner sur la scène. Le moment le plus puissant a lieu après quelques chansons, quand Springsteen s'assoit au piano pour jouer My City Of Ruins, pendant que le reste du groupe le regarde en silence. Il chante "Maintenant, il y a des larmes sur l'oreiller, à l'endroit où nous dormions. Sans ton doux baiser mon âme est perdue, mon amie. Dis-moi comment puis-je repartir à zéro ?".
Springsteen se souvient encore du moment où il s'est rendu compte qu'il avait besoin de faire cet album. C'était quelques jours après le 11 septembre, et il partait à la plage. Un homme est passé en voiture, a baissé sa vitre et a crié, "Nous avons besoin de toi !". Puis il a remonté sa vitre et a continué son chemin. "Et j'ai pensé, je dois probablement faire partie de la vie de ce mec depuis un moment, et les gens veulent voir d'autres personnes qu'ils connaissent, ils veulent s'entourer de choses qui leur sont familières. Il a ainsi peut-être besoin de me voir à ce moment précis. J'ai ressenti cette impression, du style, "Oh, j'ai un boulot à accomplir". Notre groupe, j'espère, nous avons été faits pour être là pendant ces moments cruciaux. C'était une partie de l'idée du groupe, d'apporter un soutien. La chose la plus fondamentale que j'entends constamment des fans, c'est "Tu m'as aidé à surmonter - peu importe ce que c'est. Mon divorce. Mon bac. Mes années au lycée. Cette partie de ma vie, celle-là". Bruce Springsteen rigole une fois de plus. "Et habituellement je veux leur répondre, "Et bien, vous savez, vous autres, vous m'avez vous-mêmes aidé à surmonter pas mal de choses !". Puis il rit à nouveau, cette fois beaucoup plus fort.
Scialfa, une femme élancée aux cheveux roux qui, aujourd'hui, porte un débardeur et un pantalon noirs et qui s'attaque à un bol de moules, mentionne que, elle aussi, a vu les Doors dans ce bâtiment, au même concert que son mari, même s'ils ne se connaissaient pas à l'époque. "Je voulais simplement être Jim Morrison", dit-elle.
"J'ai vu Jefferson Airplane ici", dit Weinberg. "Procol Harum". "J'ai vu ce concert !" s'exclame Springsteen en riant.
"J'étais là aussi" dit Scialfa. "Je me souviens du concert du Hullabaloo Club ici" dit Springsteen.
"C'était la première lumière noire que j'ai jamais vue. Je suis entré et je ne comprenais pas ce qui était arrivé à ma chemise !". Quelques minutes plus tard, il continue, sans grande logique, "Vous savez, mes gosses se mettaient à pleurer chaque fois qu'ils voyaient Steve Van Zandt".
Scialfa éclate de rire. "Tu ne pouvais pas t'empêcher de le mentionner !" dit-elle. "Ils étaient bébés". Elle hausse les épaules. "Et il ressemblait à un pirate".
Springsteen et Scialfa ne sont jamais partis en tournée sans leurs enfants. "Pour cette tournée", dit-elle, "ils nous ont suppliés, ont pleuré, "S'il vous plaît, ne nous obligez pas à y aller !". On se sent trop isolés. Et puis qui veut voir ses parents sur scène ?".
Il est bientôt temps de retourner sur la scène. Le moment le plus puissant a lieu après quelques chansons, quand Springsteen s'assoit au piano pour jouer My City Of Ruins, pendant que le reste du groupe le regarde en silence. Il chante "Maintenant, il y a des larmes sur l'oreiller, à l'endroit où nous dormions. Sans ton doux baiser mon âme est perdue, mon amie. Dis-moi comment puis-je repartir à zéro ?".
Springsteen se souvient encore du moment où il s'est rendu compte qu'il avait besoin de faire cet album. C'était quelques jours après le 11 septembre, et il partait à la plage. Un homme est passé en voiture, a baissé sa vitre et a crié, "Nous avons besoin de toi !". Puis il a remonté sa vitre et a continué son chemin. "Et j'ai pensé, je dois probablement faire partie de la vie de ce mec depuis un moment, et les gens veulent voir d'autres personnes qu'ils connaissent, ils veulent s'entourer de choses qui leur sont familières. Il a ainsi peut-être besoin de me voir à ce moment précis. J'ai ressenti cette impression, du style, "Oh, j'ai un boulot à accomplir". Notre groupe, j'espère, nous avons été faits pour être là pendant ces moments cruciaux. C'était une partie de l'idée du groupe, d'apporter un soutien. La chose la plus fondamentale que j'entends constamment des fans, c'est "Tu m'as aidé à surmonter - peu importe ce que c'est. Mon divorce. Mon bac. Mes années au lycée. Cette partie de ma vie, celle-là". Bruce Springsteen rigole une fois de plus. "Et habituellement je veux leur répondre, "Et bien, vous savez, vous autres, vous m'avez vous-mêmes aidé à surmonter pas mal de choses !". Puis il rit à nouveau, cette fois beaucoup plus fort.