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Les chansons me sont venues très naturellement. Je n’avais pas une idée précise, sauf une idée de ce que je voulais écrire: j’allais écrire des chansons d’amour, et c’est à peu près tout. Et le faire d'une façon qui n’avait pas été fait avant, en élargissant simplement la gamme de mes personnages et des personnes sur lesquelles j’écrivais, en élargissant juste la perception que les gens avaient des personnages ou en leur donnant une autre vie. C’était, en gros, mes principaux objectifs.
[…] C'est quoi la vie pour vous ? Être terre à terre et vivre au quotidien et où que vous soyez, une existence assez normale ?
Je pense que oui. En fait, fondamentalement, j’ai enregistré dans un garage converti en appartement où j’avais installé un magnétophone 24-pistes que j’avais acheté auparavant. Et j’ai mis ça dans cet appartement. Ce n’est pas vraiment un studio. Si vous y entrez, c’est simplement un appartement. Il y a une grosse platine à un endroit et les magnétophones dans la cuisine, et il y a des micros dans le salon. Et c’est de cette façon que j’ai enregistré tout le disque, là-bas. La technologie s’est tellement améliorée, il n’y a pas d'enceintes, il n’y a pas d’insonorisation, il n’y a rien de rien. C’est simplement le magnétophone et les deux micros et j’avais des synthétiseurs et j’ai enregistré à plein volume, avec les fenêtres ouvertes et les voitures qui passaient. Et, ce n’est pas sur la cassette, c’était bizarre. Il n’y avait que moi et un autre gars, Toby Scott, mon ingénieur du son. Je me levais le matin, j’essayais de planifier ma journée: je faisais un peu de sport, de la course à pied ou de la musculation ou quelque chose comme ça et je revenais dans l’après-midi. J’y allais de 13h00 à 18h00. Je travaillais et à six heures j’arrêtais. J’allais chez moi, on dinait et on se détendait, et c’est tout en fait. Le disque a été fait très vite. La majorité des chansons a été rapidement enregistrée, en deux ou trois semaines, je pense. Et ce petit appartement est à environ 2 minutes à pied de chez moi.
[…] Au moins votre femme n'a pas à vous trainer hors de l’appartement pour venir manger…
Non, non. A six heures, je m’arrêtais. C’était vraiment dur à faire parce que si je ne devais pas partir, j’y étais encore à minuit. C'est le jour où j'ai automatiquement fait les choses à l'envers, du style "Quelle heure est-il ? Il est 13h30, allez encore une chanson..."
[…] C'est quoi la vie pour vous ? Être terre à terre et vivre au quotidien et où que vous soyez, une existence assez normale ?
Je pense que oui. En fait, fondamentalement, j’ai enregistré dans un garage converti en appartement où j’avais installé un magnétophone 24-pistes que j’avais acheté auparavant. Et j’ai mis ça dans cet appartement. Ce n’est pas vraiment un studio. Si vous y entrez, c’est simplement un appartement. Il y a une grosse platine à un endroit et les magnétophones dans la cuisine, et il y a des micros dans le salon. Et c’est de cette façon que j’ai enregistré tout le disque, là-bas. La technologie s’est tellement améliorée, il n’y a pas d'enceintes, il n’y a pas d’insonorisation, il n’y a rien de rien. C’est simplement le magnétophone et les deux micros et j’avais des synthétiseurs et j’ai enregistré à plein volume, avec les fenêtres ouvertes et les voitures qui passaient. Et, ce n’est pas sur la cassette, c’était bizarre. Il n’y avait que moi et un autre gars, Toby Scott, mon ingénieur du son. Je me levais le matin, j’essayais de planifier ma journée: je faisais un peu de sport, de la course à pied ou de la musculation ou quelque chose comme ça et je revenais dans l’après-midi. J’y allais de 13h00 à 18h00. Je travaillais et à six heures j’arrêtais. J’allais chez moi, on dinait et on se détendait, et c’est tout en fait. Le disque a été fait très vite. La majorité des chansons a été rapidement enregistrée, en deux ou trois semaines, je pense. Et ce petit appartement est à environ 2 minutes à pied de chez moi.
[…] Au moins votre femme n'a pas à vous trainer hors de l’appartement pour venir manger…
Non, non. A six heures, je m’arrêtais. C’était vraiment dur à faire parce que si je ne devais pas partir, j’y étais encore à minuit. C'est le jour où j'ai automatiquement fait les choses à l'envers, du style "Quelle heure est-il ? Il est 13h30, allez encore une chanson..."
ONE STEP UP
Je n’avais pas consciemment prévu de faire un disque sans le groupe, mais ça devait bien être en moi quelque part. Je pense que ce qui me plaisait, c’était ce processus de travail très calme, détendu. Le disque était un disque intimiste, et il me semblait normal qu’il n’y ait pas beaucoup de personnes autour. Ce qui a permis de donner une forme d’intimité à l’ensemble. Cet aspect intimiste faisait partie du disque. Je voulais que ce disque soit non mythologique, simplement réel, et modeste aussi, même si modeste n’est pas le mot juste parce je pense que c’est un grand disque. Mais il a un côté austère et il est réellement pur et très arrangé. C’est mon disque le plus arrangé depuis Born To Run. C’est simplement le travail dont je me sentais prêt à écrire, à ce moment particulier. Je suppose que ma vie était plus structurée pendant l’enregistrement de ce disque et cela ne m’a pris que six heures et quelques par jour, et les chansons sont venues assez facilement. Je ne me rappelle pas avoir réellement galéré. J'y ai travaillé mais je n’ai pas fait ce que j’avais l’habitude de faire, alors…
C’est à dire ?
L’obsession, l’obsession. J’étais un mec qui avait beaucoup d’énergie et je cherchais simplement des endroits où l'exprimer.
C’est à dire ?
L’obsession, l’obsession. J’étais un mec qui avait beaucoup d’énergie et je cherchais simplement des endroits où l'exprimer.
GLORY DAYS
Je pouvais travailler sur certaines chansons pendant deux heures et je pouvais travailler sur d’autres pendant dix heures. Le résultat pouvait être le même ou quelquefois pas aussi bon, mais j’avais simplement cette énergie à dépenser et je n’avais rien d’autre à faire. Je n’avais rien d’autre… Ma vie a été unidimensionnelle pendant très longtemps. Depuis l’âge de 14 ou 15 ans, jusqu’à 30 ans, il n’y avait que la musique, la musique, la musique... Ça allait, c’était bien, mais il y a d’autres choses… Je suppose que ma vie est plus structurée. C’est compliqué, car j’ai vécu d’une certaine manière pendant 35 ans, d'une façon qui ne disparaît pas d'un seul coup !
ROULETTE
Le public est devenu conscient que ce genre de choses est volatile, c’est complètement volatile et on ne peut pas se fixer dessus. Vous regardez quelque chose, "Oh j’y crois pas ! Vous vous fichez de moi !".
AIN'T GOT YOU
Je pense que j’ai essayé d’être à l’écoute de la perception que mon public a de moi et de ce que je fais, mais vous ne pouvez pas toujours être à l’écoute de trucs divers et idiots qui gravitent autour de vous, parce que c’est une perte de temps et d’énergie. Et c’est là aujourd’hui, et demain ça aura disparu. Ce n’était vraiment là que pour vendre les journaux pendant un jour ou deux, alors ce n’est pas très important. Dès le tout début, mon attitude a été qu’on ne peut avoir un effet réel sur les choses qu'à travers l’action, en faisant quelque chose. C’est en faisant votre travail, en faisant le boulot. Comme en 1975, quand tout a explosé... Il y avait une forme de polémique: le disque Born To Run est sorti, il a reçu beaucoup d’éloges, il a été attaqué par d’autres personnes. Mon sentiment principal était qu’on ne prouve pas aux gens que l’on est authentique ou réel ou autre en disant qu’on l’est. Il faut le montrer. Il faut faire quelque chose. Alors, je suis rentré chez moi et j’ai écrit d’autres chansons. J’ai dit, "D’accord, alors j’écris d’autres chansons, j’aurai mon groupe et nous allons faire quelques concerts de plus. Nous allons retourner dans ces villes, et donner ces concerts, et jouer ces chansons, et si ça prend…"
Je n’allais nulle part, j’étais un musicien à vie et que mon disque se vende ou pas, je n'allais pas disparaître. J’allais être là à jouer, faire mon boulot et en disant cela, mon principal intérêt était de rentrer chez moi et d’essayer simplement d’écrire de la bonne musique et de faire de bons concerts. Et c’est ainsi que vous vous redéfinissez et que les gens vous traitent. C’est là l’idée. Vous essayez de faire de la musique qu'on ne peut ignorer.
Je n’allais nulle part, j’étais un musicien à vie et que mon disque se vende ou pas, je n'allais pas disparaître. J’allais être là à jouer, faire mon boulot et en disant cela, mon principal intérêt était de rentrer chez moi et d’essayer simplement d’écrire de la bonne musique et de faire de bons concerts. Et c’est ainsi que vous vous redéfinissez et que les gens vous traitent. C’est là l’idée. Vous essayez de faire de la musique qu'on ne peut ignorer.
BRILLIANT DISGUISE
Ce disque sort à un moment où vous êtes au milieu de l’histoire de Cendrillon. Le plus grand chanteur de rock du monde épouse la plus belle fille au monde, le "ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants" et puis il sort ce disque, une chose vraiment inhabituelle à sortir. Que se passait-il vraiment dans votre tête quand vous avez réuni ces chansons qui vous sont venues tout simplement naturellement ?
Ce sont simplement des chansons que j’ai écrites. Je suppose qu’elles étaient ma manière de donner un sens à ce qui m’arrivait et c’était la manière de donner un sens à ce qui m’arrivait et de le rendre concret pour mon public. Parce que, vous avez raison, tout le monde aime les histoires qui finissent bien ou les contes de fées. Quand vous êtes enfant, vous le voulez immédiatement. C’est ce que les gens aiment, c’est populaire. Pour moi, je suppose, que c’était une manière d’amener les gens à faire face à ce qui, me semblait-il, se passait vraiment. Et cela me semblait sain, cela semblait être la chose pour laquelle je me suis toujours senti concerné. Fondamentalement, je veux que mon public réagisse envers moi en tant que personne, en tant qu'être humain. Je veux pouvoir réagir envers eux de cette manière, et j’ai le sentiment que c’est là que repose la valeur de notre relation. Je ne suis pas ici pour jouer dans un conte de fées.
Ce sont simplement des chansons que j’ai écrites. Je suppose qu’elles étaient ma manière de donner un sens à ce qui m’arrivait et c’était la manière de donner un sens à ce qui m’arrivait et de le rendre concret pour mon public. Parce que, vous avez raison, tout le monde aime les histoires qui finissent bien ou les contes de fées. Quand vous êtes enfant, vous le voulez immédiatement. C’est ce que les gens aiment, c’est populaire. Pour moi, je suppose, que c’était une manière d’amener les gens à faire face à ce qui, me semblait-il, se passait vraiment. Et cela me semblait sain, cela semblait être la chose pour laquelle je me suis toujours senti concerné. Fondamentalement, je veux que mon public réagisse envers moi en tant que personne, en tant qu'être humain. Je veux pouvoir réagir envers eux de cette manière, et j’ai le sentiment que c’est là que repose la valeur de notre relation. Je ne suis pas ici pour jouer dans un conte de fées.
SPARE PARTS
Je suppose qu’avec ce disque, sa nature, je voulais qu’il soit l’opposé de l’illusion et je voulais me mettre à écrire d'un point de vue personnel. Parce qu'il semblerait que c'est ce que je fais de mieux. J’ai de la chance. J’ai fait les disques que je voulais faire et les gens les ont aimés. Cela, je suppose, c’est avoir de la chance. J’ai fait toute la musique que je voulais faire. J’ai joué la musique que j’aime et ça plaît aux gens. Alors, je suis un homme qui a de la chance.
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Lien MTV