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J’aimerais parler de votre vision du patriotisme américain, qui a toujours été inclusif et généraliste: peu importe l'endroit d’où vous venez, vous pouvez monter dans le train. Et puis, vous regardez l’Amérique et la manière dont le Tea Party polarise un côté, et il existe des gens qui ne croient même pas qu’Obama est américain. Pensez-vous que le système politique est réellement, irrémédiablement, endommagé ? Pouvez-vous réellement avoir des États "Unis" ?
Je ne sais pas. Je pense que le problème est là: nous avons détruit l’idée d’un terrain de jeu égalitaire. Il y a eu des études récentes qui démontrent que, suivant l'endroit d’où vous venez, non, vous ne pouvez pas monter dans le train. Il y a eu une étude récemment qui disait que les gens étaient prisonniers de la strate dans laquelle ils étaient nés. Si vous êtes né au sommet, vos chances de progresser sont formidables, et si vous êtes né dans la difficulté, plus souvent que le contraire, c’est là que vous allez devoir rester. C’est donc une grande promesse qui a été brisée.
Il y a un point critique où une société s’effondre. Vous ne pouvez pas avoir de civilisation là où la société repose sur autant de dissensions - c’est tout simplement impossible. Les gens doivent être solidaires; le bien-être de tous doit être solidaire. C’est donc un immense, immense défi. Le taux de chômage se réduit un peu maintenant, ce qui est bien, mais il va falloir beaucoup de temps pour se rapprocher du taux de chômage que nous avions il y a quelques années. Est-ce irréparable ? Je ne connais pas la réponse à votre question.
J’ai lu quelque part que vous travailliez sur votre autobiographie. Est-ce vrai ? Et où en êtes-vous ?
J’en ai écrit un morceau, et puis je me suis arrêté pendant deux ans. Je ne me suis pas attardé dessus depuis un bon moment. C'est une de ces choses... J’ai écrit un petit peu, et puis je vois dans le journal que tous les autres écrivent la leur, et vous ne voulez donc pas être un poisson rouge de plus dans le bocal. Du genre : hé, Pete Townsend ! Il y en a une qui arrive ! Neil Young ! Il en a une qui arrive… ahhh et merde, au diable cette autobiographie ! [rires]
Quel titre lui donneriez-vous ?
Le… Plus Bel Homme du Show Business [rires]. Non, je n’ai aucune idée. Mon Histoire ! … Je Crois ! Il se peut que je l’appelle ainsi. Selon Moi [rires]
Je ne sais pas. Je pense que le problème est là: nous avons détruit l’idée d’un terrain de jeu égalitaire. Il y a eu des études récentes qui démontrent que, suivant l'endroit d’où vous venez, non, vous ne pouvez pas monter dans le train. Il y a eu une étude récemment qui disait que les gens étaient prisonniers de la strate dans laquelle ils étaient nés. Si vous êtes né au sommet, vos chances de progresser sont formidables, et si vous êtes né dans la difficulté, plus souvent que le contraire, c’est là que vous allez devoir rester. C’est donc une grande promesse qui a été brisée.
Il y a un point critique où une société s’effondre. Vous ne pouvez pas avoir de civilisation là où la société repose sur autant de dissensions - c’est tout simplement impossible. Les gens doivent être solidaires; le bien-être de tous doit être solidaire. C’est donc un immense, immense défi. Le taux de chômage se réduit un peu maintenant, ce qui est bien, mais il va falloir beaucoup de temps pour se rapprocher du taux de chômage que nous avions il y a quelques années. Est-ce irréparable ? Je ne connais pas la réponse à votre question.
J’ai lu quelque part que vous travailliez sur votre autobiographie. Est-ce vrai ? Et où en êtes-vous ?
J’en ai écrit un morceau, et puis je me suis arrêté pendant deux ans. Je ne me suis pas attardé dessus depuis un bon moment. C'est une de ces choses... J’ai écrit un petit peu, et puis je vois dans le journal que tous les autres écrivent la leur, et vous ne voulez donc pas être un poisson rouge de plus dans le bocal. Du genre : hé, Pete Townsend ! Il y en a une qui arrive ! Neil Young ! Il en a une qui arrive… ahhh et merde, au diable cette autobiographie ! [rires]
Quel titre lui donneriez-vous ?
Le… Plus Bel Homme du Show Business [rires]. Non, je n’ai aucune idée. Mon Histoire ! … Je Crois ! Il se peut que je l’appelle ainsi. Selon Moi [rires]
J’étais curieux de savoir comment à travers les années, à travers tous vos albums, vous parvenez à rester encore en contact avec les préoccupations de votre public ? Concrètement, êtes-vous impliqué dans votre communauté locale ?
On peut penser que ce pourrait être difficile, mais ce n’est pas mon avis; je crois que vous pouvez le rendre difficile. Nous avons des associations avec lesquelles nous travaillons depuis 25 ou 30 ans dans chaque ville et dans ma localité. Mais vraiment, je pense que la réponse à votre question, et on me le demande souvent, c’est que vous devez rester intéressé et éveillé. Vous devez rester en alerte. Vous devez écouter en permanence - et être intéressé par ce que vous écoutez - ce qui se passe chaque jour. Vous devez continuer à vous intéresser à la vie et à la manière dont le monde évolue. Vous devez être vigilant et à l’écoute - ce serait la meilleure manière, je dirais.
En tant qu’auteur, la façon dont j’écris, c’est comme être affamé. C’est la pulsion de l’écriture. La pulsion de l’écriture est la même que celle de la faim ou du sexe - c’est ainsi. Ce n’est pas quelque chose qui dépend de votre réussite commerciale. Je veux dire, je le ferais gratuitement. Je suis heureux qu’on me paye, mais c’est quelque chose que je faisais gratuitement avant d'être payé.
Et donc, je suis en quête permanente - l’auteur recherche quelque chose contre lequel se révolter. Tom Stoppard, le dramaturge, a un jour dit qu’il enviait Vaclav Havel, parce qu’il avait tant de choses contre lesquelles s’opposer, et sur lesquelles il écrivait si superbement. Je préfèrerais éviter la prison si c’est possible, mais j’ai compris son propos. Vous avez besoin de quelque chose qui vous fasse reculer et vous avez tendance à réaliser votre meilleur travail quand vous avez quelque chose contre lequel vous pouvez vraiment, vraiment vous opposer. Et aux États-Unis, j’ai eu de quoi m’opposer au cours de ces 30 dernières années, mais c’est devenu bien plus critique au cours des quatre dernières années. Pour ce disque, il y avait donc assez de sujets sur lesquels écrire.
On peut penser que ce pourrait être difficile, mais ce n’est pas mon avis; je crois que vous pouvez le rendre difficile. Nous avons des associations avec lesquelles nous travaillons depuis 25 ou 30 ans dans chaque ville et dans ma localité. Mais vraiment, je pense que la réponse à votre question, et on me le demande souvent, c’est que vous devez rester intéressé et éveillé. Vous devez rester en alerte. Vous devez écouter en permanence - et être intéressé par ce que vous écoutez - ce qui se passe chaque jour. Vous devez continuer à vous intéresser à la vie et à la manière dont le monde évolue. Vous devez être vigilant et à l’écoute - ce serait la meilleure manière, je dirais.
En tant qu’auteur, la façon dont j’écris, c’est comme être affamé. C’est la pulsion de l’écriture. La pulsion de l’écriture est la même que celle de la faim ou du sexe - c’est ainsi. Ce n’est pas quelque chose qui dépend de votre réussite commerciale. Je veux dire, je le ferais gratuitement. Je suis heureux qu’on me paye, mais c’est quelque chose que je faisais gratuitement avant d'être payé.
Et donc, je suis en quête permanente - l’auteur recherche quelque chose contre lequel se révolter. Tom Stoppard, le dramaturge, a un jour dit qu’il enviait Vaclav Havel, parce qu’il avait tant de choses contre lesquelles s’opposer, et sur lesquelles il écrivait si superbement. Je préfèrerais éviter la prison si c’est possible, mais j’ai compris son propos. Vous avez besoin de quelque chose qui vous fasse reculer et vous avez tendance à réaliser votre meilleur travail quand vous avez quelque chose contre lequel vous pouvez vraiment, vraiment vous opposer. Et aux États-Unis, j’ai eu de quoi m’opposer au cours de ces 30 dernières années, mais c’est devenu bien plus critique au cours des quatre dernières années. Pour ce disque, il y avait donc assez de sujets sur lesquels écrire.
Je voudrais vous poser une question sur votre chant. Vous avez une gamme étendue maintenant - vous pouvez aller d’un falsetto très aigu à une voix forte et basse. Pensez-vous que vous progressez encore ?
[Il chante avec une voix de falsetto] Oui, oui, oui… [il chante bas] Oui [rires] Bizarrement, aux alentours de 40 ans, j’ai tout d’un coup pu chanter avec une voix aiguë. Je ne sais pas trop pourquoi. C’était plus dur quand j’étais jeune. J’ai un peu plus la possibilité de chanter en falsetto maintenant, une possibilité que je n’avais pas avant. Regardez Tony Bennett: Tony Bennett a 85 ans et il chante encore. Il chante encore bien. Alors, je pense que c’est une question de chance, et puis il faut que vous ayez quelque chose que vous mourrez d’envie de chanter.
Pensez-vous avoir plus de pouvoir en tant que musicien que si vous étiez un homme politique ?
Un homme politique ? Non. Je ne pourrais jamais être un homme politique. Je n’en ai pas le talent, tout simplement. Tout ce que j’ai étudié, c’est pour apprendre à mieux faire mon boulot de musicien, et aussi comprendre l’arc de ma propre vie et la vie de ma famille - une famille d’immigrés qui est arrivée aux États-Unis. J’ai pensé qu’il y avait quelque chose de commun, que si je comprenais cela me concernant, je pourrais peut-être éclairer un aspect de votre vie. C’est tout ce que je fais. Je ne suis intéressé par aucun autre boulot, vraiment, et je ne pas d’autres compétences. Alors, j’espère continuer à avoir autant de "pouvoir" que possible en tant que musicien [rires].
Je sais que vous avez déjà un peu parlé de Clarence, mais je voulais vous demander, par rapport à la réalisation de cet album, si le décès de Clarence avait eu un effet dessus ?
Le disque était en grande partie terminé; 95 % était terminé, et ce n’était pas un disque avec le E Street Band. C’était principalement un projet solo. Donc, son décès n’a pas directement influencé le disque. Ce disque a pris une inclinaison musicale complètement différente. Nous avons eu de la chance de l’avoir sur Land Of Hope And Dreams, ce qui est essentiel - vraiment essentiel. Quand il commence à jouer, c’est un merveilleux moment pour moi.
Il y a deux ans à Glastonbury, vous avez rejoint sur scène un petit groupe du New Jersey qui s’appelle The Gaslight Anthem. Est-il exact que vos fils vous font écouter de nouveaux groupes ?
Oui. Vous savez la musique, c’est une histoire de famille. Bien sûr, vous êtes toujours soucieux que vos enfants puissent… Je veux dire: c’est le boulot de maman et papa, comment pourraient-il trouver ça cool ? Je le dis toujours, vos enfants ne seraient pas gênés de voir 60 000 personnes vous huer, mais qui veut voir 60 000 personnes acclamer ses parents ? Personne ne veut le voir - peu importe que vous soyez un gamin formidable, vous ne voulez pas le voir. Qu’ils se fassent huer, c’est intéressant.
Mais il s’est retrouvé avec un formidable goût musical et un grand appétit musical, et il a simplement commencé à me dire, "Hé, Papa, viens ici. Écoute ça". Alors, j’ai vraiment écouté beaucoup de musique: Gaslight Anthem, Dropkick Murphy’s, Bad Religion, Against Me !... Beaucoup de jeunes musiciens grâce à ses conseils. J’ai fait quelques concerts avec lui, et nous avons passé de bons moments, c’est une chose agréable à partager.
[Il chante avec une voix de falsetto] Oui, oui, oui… [il chante bas] Oui [rires] Bizarrement, aux alentours de 40 ans, j’ai tout d’un coup pu chanter avec une voix aiguë. Je ne sais pas trop pourquoi. C’était plus dur quand j’étais jeune. J’ai un peu plus la possibilité de chanter en falsetto maintenant, une possibilité que je n’avais pas avant. Regardez Tony Bennett: Tony Bennett a 85 ans et il chante encore. Il chante encore bien. Alors, je pense que c’est une question de chance, et puis il faut que vous ayez quelque chose que vous mourrez d’envie de chanter.
Pensez-vous avoir plus de pouvoir en tant que musicien que si vous étiez un homme politique ?
Un homme politique ? Non. Je ne pourrais jamais être un homme politique. Je n’en ai pas le talent, tout simplement. Tout ce que j’ai étudié, c’est pour apprendre à mieux faire mon boulot de musicien, et aussi comprendre l’arc de ma propre vie et la vie de ma famille - une famille d’immigrés qui est arrivée aux États-Unis. J’ai pensé qu’il y avait quelque chose de commun, que si je comprenais cela me concernant, je pourrais peut-être éclairer un aspect de votre vie. C’est tout ce que je fais. Je ne suis intéressé par aucun autre boulot, vraiment, et je ne pas d’autres compétences. Alors, j’espère continuer à avoir autant de "pouvoir" que possible en tant que musicien [rires].
Je sais que vous avez déjà un peu parlé de Clarence, mais je voulais vous demander, par rapport à la réalisation de cet album, si le décès de Clarence avait eu un effet dessus ?
Le disque était en grande partie terminé; 95 % était terminé, et ce n’était pas un disque avec le E Street Band. C’était principalement un projet solo. Donc, son décès n’a pas directement influencé le disque. Ce disque a pris une inclinaison musicale complètement différente. Nous avons eu de la chance de l’avoir sur Land Of Hope And Dreams, ce qui est essentiel - vraiment essentiel. Quand il commence à jouer, c’est un merveilleux moment pour moi.
Il y a deux ans à Glastonbury, vous avez rejoint sur scène un petit groupe du New Jersey qui s’appelle The Gaslight Anthem. Est-il exact que vos fils vous font écouter de nouveaux groupes ?
Oui. Vous savez la musique, c’est une histoire de famille. Bien sûr, vous êtes toujours soucieux que vos enfants puissent… Je veux dire: c’est le boulot de maman et papa, comment pourraient-il trouver ça cool ? Je le dis toujours, vos enfants ne seraient pas gênés de voir 60 000 personnes vous huer, mais qui veut voir 60 000 personnes acclamer ses parents ? Personne ne veut le voir - peu importe que vous soyez un gamin formidable, vous ne voulez pas le voir. Qu’ils se fassent huer, c’est intéressant.
Mais il s’est retrouvé avec un formidable goût musical et un grand appétit musical, et il a simplement commencé à me dire, "Hé, Papa, viens ici. Écoute ça". Alors, j’ai vraiment écouté beaucoup de musique: Gaslight Anthem, Dropkick Murphy’s, Bad Religion, Against Me !... Beaucoup de jeunes musiciens grâce à ses conseils. J’ai fait quelques concerts avec lui, et nous avons passé de bons moments, c’est une chose agréable à partager.
Je voudrais vous poser une question au sujet de votre méthode d’écriture. Préservez-vous du temps chaque jour pour écrire ? Et pouvez-vous nous parler de la manière dont vous vient l’inspiration ?
Je ne me réserve pas du temps chaque jour pour écrire. J’écris quand j’ai une étincelle, et puis je le fais sur mon temps libre. Je travaille à la maison, il y a donc toujours quelque chose à faire - quelqu’un à aller chercher à l’école, quelqu’un à déposer à l’école. Mais l'écriture ne me prend pas beaucoup de temps, comme par le passé. Ces chansons ont toutes été écrites… We Take Care Of Our Own, Shackled And Drawn et Rocky Ground me sont venues pour un album gospel auquel je pensais. Et puis, les autres choses sont venues très vites, les unes après les autres, dès que j’ai trouvé la voix que j’allais utiliser. Easy Money et les autres chansons sont venues assez vite, un jour à la fois.
Ce qui caractérise l’écriture, c’est en grande partie l’attente. Vous pouvez attendre une année pour écrire quelque chose de bon. Alors, il faut que vous soyez doué pour attendre. Et je peux écrire beaucoup pendant ce temps-là - j’ai écrit 30 ou 40 chansons avant celles-ci, simplement pour garder la main.
L’inspiration, si c’est ainsi que vous l’appelez, c’est comme une visitation. Quelque chose arrive soudain, c’est comme des planètes qui s’alignent : les moments, ce qu’il y a dans l’air, ce qui est en vous, il y a votre art, vos compétences… et soudain tout se connecte. Et boum ! Si ces éléments ne s’alignent pas, rien ne se passe. Quand tout se connecte - quand les moments, vous, votre histoire, l’histoire qui est réelle, là, à un moment donné, ce qui se passe dans le monde, votre art, vos compétences s’alignent de cette façon-là - tout explose, tout sort et alors de bonnes choses arrivent. Avec chance. Vous attendez longtemps qu'un tel moment se produise.
Une dernière question. S’ils devaient refaire Les Soprano, rejoindriez-vous Stevie ? Quel rôle vous conviendrait ?
Je n’ai aucun talent d’acteur. Voici tout ce que je peux faire, et je vais le faire là maintenant. Alors vous voyez, ce serait assez terne. Mais Steve, en revanche, il est naturellement hilarant, comme depuis le jour où je l’ai rencontré. Il était très nature. Je vais en rester à la musique pour le moment.
Avant de partir, juste une faveur personnelle… Pouvez-vous faire encore ce falsetto ?
Je ne serai pas aussi bon qu’Obama. Obama chante bien. Vous avez vu ça ? [il chante en falsetto] Let’s Stay Together. Je n’y arrive pas [rires]. Il est meilleur que moi.
Je ne me réserve pas du temps chaque jour pour écrire. J’écris quand j’ai une étincelle, et puis je le fais sur mon temps libre. Je travaille à la maison, il y a donc toujours quelque chose à faire - quelqu’un à aller chercher à l’école, quelqu’un à déposer à l’école. Mais l'écriture ne me prend pas beaucoup de temps, comme par le passé. Ces chansons ont toutes été écrites… We Take Care Of Our Own, Shackled And Drawn et Rocky Ground me sont venues pour un album gospel auquel je pensais. Et puis, les autres choses sont venues très vites, les unes après les autres, dès que j’ai trouvé la voix que j’allais utiliser. Easy Money et les autres chansons sont venues assez vite, un jour à la fois.
Ce qui caractérise l’écriture, c’est en grande partie l’attente. Vous pouvez attendre une année pour écrire quelque chose de bon. Alors, il faut que vous soyez doué pour attendre. Et je peux écrire beaucoup pendant ce temps-là - j’ai écrit 30 ou 40 chansons avant celles-ci, simplement pour garder la main.
L’inspiration, si c’est ainsi que vous l’appelez, c’est comme une visitation. Quelque chose arrive soudain, c’est comme des planètes qui s’alignent : les moments, ce qu’il y a dans l’air, ce qui est en vous, il y a votre art, vos compétences… et soudain tout se connecte. Et boum ! Si ces éléments ne s’alignent pas, rien ne se passe. Quand tout se connecte - quand les moments, vous, votre histoire, l’histoire qui est réelle, là, à un moment donné, ce qui se passe dans le monde, votre art, vos compétences s’alignent de cette façon-là - tout explose, tout sort et alors de bonnes choses arrivent. Avec chance. Vous attendez longtemps qu'un tel moment se produise.
Une dernière question. S’ils devaient refaire Les Soprano, rejoindriez-vous Stevie ? Quel rôle vous conviendrait ?
Je n’ai aucun talent d’acteur. Voici tout ce que je peux faire, et je vais le faire là maintenant. Alors vous voyez, ce serait assez terne. Mais Steve, en revanche, il est naturellement hilarant, comme depuis le jour où je l’ai rencontré. Il était très nature. Je vais en rester à la musique pour le moment.
Avant de partir, juste une faveur personnelle… Pouvez-vous faire encore ce falsetto ?
Je ne serai pas aussi bon qu’Obama. Obama chante bien. Vous avez vu ça ? [il chante en falsetto] Let’s Stay Together. Je n’y arrive pas [rires]. Il est meilleur que moi.