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Danny "Phantom Dan" Federici

organiste, accordéoniste



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Danny Federici continue de rêver
Backstreets - hiver 2005/2006

Alors que de nombreux fans de Springsteen économisent leur argent durement gagné pour la prochaine tournée avec le groupe, les E Streeters eux-mêmes s'occupent avec d'autres projets. Membre fondateur du E Street Band et accordéoniste extraordinaire, Danny Federici a sorti au mois de juillet son second album solo, Out Of A Dream sur le label V2, projetant de prendre la route en embarquant son propre groupe.

Le claviériste, formé au classique, a donné une suite à son album de 1997, Flemington (ressorti en 2001 sur le label Hip-O), avec une autre collection de compositions de jazz atmosphérique, dont beaucoup ont été co-écrites avec Michael Cates, son collaborateur, directeur musical et saxophoniste. Cette fois-ci, l'album contient également deux reprises, dont Knockin' On Heaven's Door, le classique de Dylan.

Juste avant la sortie de Out Of A Dream, Backstreets a parlé avec Federici, à la fois de l'album et de ses faits et gestes sur E Street.
Danny "Phantom Dan" Federici

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C'est votre deuxième album dans ce genre, le smooth jazz. Qu'est-ce que vous a donné envie de revenir au jazz ?

En fait, c'est ce que je joue; c'est la musique que j'écoute, le style de musique que je joue constamment. Je n'en joue pas vraiment avec le E Street Band, sauf à l'occasion des spectacles de Noël avec Kitty's Back, quand Bruce regarde de l'autre côté et me laisse jouer un peu plus longtemps... C'est très dur, avec dix musiciens dans le groupe, c'est très dur d'être entendu. Les choses que nous jouons sont très importantes pour les chansons de Bruce, mais j'ai beaucoup plus à dire, également. Vous savez, je compose tout le temps. Et c'est vraiment la musique que j'aime: la musique jazz, bluesy - j'en joue live, je m'éclate dessus. Beaucoup de fans du E Street Band sont venus et ont été surpris, ils ne pensaient pas que je pouvais jouer de cette façon.

Beaucoup de personnes ne savent pas que vous êtes un musicien avec une formation classique, que vous avez étudié l'accordéon classique avant de vous tourner vers le jazz, et puis le rock'n'roll.

C'est dur. Je dois beaucoup convaincre, même à Los Angeles, là où je vivais - j'arrivais pour jouer sur une bande originale, et j'entendais, "Vous n'êtes pas le batteur ou autre du E Street Band ?" Et je disais, "Non, je suis en fait un accordéoniste, et je sais ce que je fais".

Que joue-t-on comme musique avec l'accordéon classique ?

Il y a beaucoup de travail vraiment complexe, allemand et polonais, que vous pourriez peut-être comparer à des chansons folkloriques de ces pays-là. Et il y a certaines chansons que vous jouez lors de radio-crochets, comme Bumblebee... des choses que les gens reconnaissent, et qui disent, "Si il sait jouer ce titre, c'est qu'il doit être sacrément bon".

Je viens juste de voir un film indépendant sur la musique zydeco - avez-vous déjà essayé ce genre ?

Le zydeco est fantastique. Je jouais avec Lisa Haley, une fille à L. A., et je n'avais jamais joué autant d'accordéon de ma vie. On jouait pendant des heures... Et je prenais l'accordéon et je jouais du zydeco, et c'est vraiment très intéressant.

J'en avais un peu entendu quand vous jouez en concert avec Bruce, mais il ne semble jamais vouloir aller trop loin dans cette direction.

Oui. Nos répétitions ressemblent à des jams sessions, et elles peuvent parfois être très plaisantes - et puis nous devons nous y mettre et revenir à la chanson.

Vous avez un peu participé à des sessions de studio à la fin des années 70 et au début des année 80. En avez-vous fait d'autres depuis ?

J'ai joué sur un album de BoDeans il y a trois ou quatre ans, mais sinon, je n'ai rien fait d'autre. Vous savez, j'ai joué avec Graham Parker et Joan Armatrading... plusieurs petites choses quand nous étions côte à côte au Record Plant, quand nous enregistrions Darkness On The Edge Of Town. Je me suis rendu compte que dans beaucoup de cas, les musiciens ou les producteurs ne savaient pas ce qu'ils voulaient quand j'arrivais, et je pense qu'il y a beaucoup plus de travail à faire que ce pourquoi on est vraiment payé. Je me retrouvais à écrire la moitié de la chanson, ou à écrire un riff, ou à faire une partie de leur travail, et tout prenait un temps infini... beaucoup de travail pour un petit peu d'argent. Il ne s'agissait pas vraiment d'argent, mais, hey, j'apporte une véritable contribution.

Vous avez parlé de musique de films. Est-ce un genre qui vous permet d'apporter un peu plus de créativité ?

J'ai déménagé à Los Angeles il y a 15 ans avec cette idée en tête. J'y suis allé en essayant d'intégrer le circuit cinématographique, et c'est de cette manière que la plupart des chansons de Flemington ont été créées. Il y a beaucoup de morceaux que j'ai écrit avec l'intention d'en placer certaines dans des films ou à la télévision - des thèmes, ou autre, de la musique d'accompagnement. La plupart de ces morceaux étaient vraiment écrit pour la télévision, et j'y ajoutais un pont ou un refrain, ou je les complétais. J'avais des centaines d'idées. Malheureusement, Los Angeles est une ville agréable pour un nouvel arrivant - surtout pour un nouvelle arrivant qui ne fait plus partie du E Street Band. J'ai en quelque sorte perdu un peu de crédibilité. Et on pense que si vous emménagez là-bas, vous devez y rester pendant au moins deux ans avant d'être crédible, sinon on imagine que vous ne venez que pour prendre l'argent et partir.

Deux années sont donc passées, et j'ai commencé à ne plus m'intéresser... et j'ai monté le groupe House Of Blues. Les gens de chez HBO nous ont promis et donné carte blanche - c'était génial, parce que j’essayais de m'établir à Los Angeles - vous savez, montrer que je vivais bien ici - alors je jouais les lundi soirs pour 100$. Chaque lundi soir, vous pouviez faire monter des gens sur scène pour jouer. Branford Marsalis est venu jouer un soir, Bruce est venu un soir... Il s'agissait d'un lieu où les gens pouvaient venir me voir.

Cependant, le côté business avait été laissé de côté. Je suis revenu à New York. J'avais fait des allers et retours pendant les trois dernières années. En un an, j'avais un contrat discographique et un contrat littéraire.

Un contrat littéraire ?

Oui, j'ai un livre qui doit sortir l'année prochaine, à l'automne, chez Chronicle Books, titré My Life on E Street. J'ai commencé à prendre des photos à l'âge de 19 ans, et j'ai des boites pleines de trucs. C'est vraiment secondaire. Mais vous savez, comme Out Of A Dream est sorti, je peux jouer un peu, et je peux parler un peu de ce que j'ai fait avec le E Street Band également.

Quand les morceaux de cet album ont-ils été écrits ? Avez-vous travaillé "à la marge" ?

J'en parlais beaucoup au milieu de la tournée The Rising, et en fait, j'ai beaucoup composé en Europe. J'étais vraiment inspiré par l'art, par la peinture. Il y a énormément d'instants qui m'inspirent quand vous êtes en tournée... je suis dans une ville et j'ai trois jours de repos, et c'est très industriel... J'ai eu beaucoup de temps, et je notais les idées et j'enregistrais quelques riffs sur un enregistreur. C'est le style de musique que je peux jouer jusqu'à mes 75 ans.

Qui fait partie de vos influences ?

Brian Culbertson, David Sanborn... Je n'écoute pas beaucoup de smooth jazz. Le plus gros problème à mes yeux, c'est qu'ils ont tendance à trop se répéter - comme toutes les radios. Et j'en ai marre d'entendre toujours la même chose. J'écoute des débats, j'écoute les informations. Je n'écoute pas vraiment de musique. Mais j'écris constamment; je viens d'acheter un nouveau système qui est phénoménal. Je suis allé chez Macintosh et j'ai pris ce logiciel appelé Logic, et je compose des trucs aujourd'hui que ne je pensais pas possible par le passé. J'arrive à avoir le son d'un piano à queue, qui sonne comme un Bosendorfer. C'est un outil de création fantastique, et je travaille déjà à de nouvelles choses pour un autre disque.

Allez-vous faire quelques scènes avec ce disque ?

Je suis en train de monter un groupe avec Mark Rivera, du groupe de Billy Joel, et en fait, je suis en train de m'occuper de la logistique en ce moment. Je ne m'étais pas rendu compte combien j'étais gâté avec le E Street Band : vous devez trouver un camion, vous devez trimballer beaucoup d'instruments - vous savez, que vais-je jouer ? De quelle façon allons-nous y arriver ? De quelle façon allons-nous les brancher ? Il y a beaucoup à faire. Je le faisais avant quand j'avais monté un groupe pour jouer quelques concerts... Je suis en bonne santé, je peux le faire.

Comment le fait d'avoir des enfants a-t-il affecté votre vie et votre travail ? Je sais que pour Bruce, son travail a été grandement affecté.

J'ai adopté deux enfants au cours de mon dernier mariage, et c'était incroyable car ils sont bi-raciaux - ils sont hispaniques et afro-américains - et c'était une chose incroyable pour moi, car je ne savais pas leur origine au départ. Et alors qu'ils étaient plus bruns que moi, j'ai commencé à regarder autour de moi, et à regarder mes préjugés et à réfléchir sur la façon dont j'avais été élevé. Mon père était italien et ma mère était polonaise, et j'ai été adopté, et j'ai grandi juste à côté d'un quartier noir à Flemington, et je pense que certains de ces préjugés m'avaient été inculqués.

Maintenant que j'ai ces enfants, ma vie est non seulement centrée sur eux et ils me font véritablement regarder ce qui m'entoure, et ils me font regarder des choses qui étaient enracinées en moi depuis longtemps. Et j'ai commencé à regarder tout le monde de la même façon. Et ces enfants sont absolument magnifiques, des filles intelligentes, et c'était un enchantement incroyable quand elles sont venues vers moi. Et je ne veux pas que ce que je dise sonne trop "léger", mais je vous dis juste que certaines personnes ont des enfants et ils ne s'entendent pas avec eux , et il n'y a rien à dire, ce n'est que routine. Ces filles ont eu un un effet profond sur ma vie, et c'est de ça que parle ma chanson Golden Apples.

Danny "Phantom Dan" Federici
Certains fans de Bruce ne réalisent peut-être pas que vous êtes un membre fondateur du E Street Band.

Oui, c'est vrai. Vini Lopez et moi avons vu Bruce et lui avons demandé de se joindre à notre groupe. J'en ai parlé à quelques personnes et elles ne l'ont jamais publié - elles ne le croyaient pas !

Comment c'est de travailler, en gros, avec les mêmes personnes depuis plus de 30 ans ?

C'est comme si elles devenaient votre famille, c'est comme quelqu'un qui est toujours là pour vous. Et vous n'avez pas besoin de les voir tout le temps - de plus, quand nous ne sommes pas ensemble, nous ne sommes pas ensemble. Nous habitons d'un bout à l'autre du pays. Mais nous pouvons compter sur chacun d'entre nous - Bruce a été d'un grand soutien tout au long de ma vie. J'ai eu des hauts et j'ai eu des bas, et il en a certainement eu pour son argent, et il a toujours été là pour moi, et on se dit que nous sommes chanceux. Il n' y a qu'une poignée de groupes au monde qui peut faire ce que nous faisons.

Vous savez, mon père disait, "Tu ferais mieux de trouver quelque chose que tu sais faire, car ton rock'n'roll ne durera jamais".

Parlons un peu de la scène d'Asbury Park au tout début du groupe. Elle ressemblait bien plus à une communauté de musiciens, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.

Asbury Park était une sacré scène à cette époque-là, c'était très animée. Il y avait quantité de clubs, ils étaient ouverts tard, tout le monde jouait les chansons du Top 40 - vous savez, ce qu'on entendait à la radio. Je conduisais depuis Flemington - j'avais un van Volkswagen, j'étais un peu hippie. Il y avait des fleurs sur mon bus, et il n'y avait jamais beaucoup d'essence, et j'avais l'habitude de conduire jusqu'à la Côte et de trainer là.

Il y avait un endroit appelé Upstage Club, c'était un bar ouvert jusqu'à 4 heures du matin. Et tous les musiciens qui jouaient en ville, quand ils avaient terminé, ils venaient au Upstage Club et puis jouaient la musique qu'ils voulaient jouer. Donc, il y avait là une cinquantaine de musiciens qui trainaient dans cet endroit, et tout ce qu'ils avaient à faire, c'était d'amener leur instrument et de le brancher dans le "mur du son" - ce type, Tom Potter, avait monté un mur remplis d'enceintes et il avait mis un ampli devant la scène, et vous n'aviez qu'à le brancher et commencer à jouer. Donc, tout le monde jouait avec tout le monde, et tous les membres du groupe se trouvaient là - Garry était dans un groupe, Vini était dans un autre groupe - des musiciens venus de tous horizons pouvaient se rassembler et jouer ensemble jusqu'à 4 heures du matin.

Récemment, nous avons vu le E Street Band au sein de la tournée Vote For Change. C'était intéressant d'observer la synergie qui s'est développée, presque générationnelle entre John Fogerty, vous, R.E.M, et puis Bright Eyes. Pour vous, qu'en avez-vous retiré ?

Vous savez, on n'a pas vraiment l'habitude de jouer avec d'autres musiciens. Donc, cette expérience-là, avoir d'autres musiciens qui jouent avec nous... Je pouvais juste m'assoir et être diverti par d'autres grands musiciens. Politiquement parlant, je n'ai pas grand chose à dire - c'était une idée de Bruce, c'était son truc, et quelque chose qu'il voulait vraiment faire, et c'était vraiment le grand frisson. Fogerty était formidable, il était très énergique. James Taylor, j'ai aimé quand les Dixie Chicks l'accompagnaient. Neil Young était génial. Je suis allé le voir après l'avoir entendu jouer - je ne voulais pas arriver et lui dire, "Je suis fan de ce que tu fais depuis que je suis gamin", mais je l'ai fait. C'est un homme si gentil, il est formidable. Tout le monde se trouvait dans le même état d'esprit; nous prenions tous du bon temps.

En repensant à la tournée The Rising, c'était toujours un grand moment quand vous jouiez de temps en temps de l'accordéon sur des morceaux comme Working On The Highway.

Oui. J'aime toujours sortir l'accordéon; il me permet de sortir de derrière mon orgue imposant. C'est débilitant jusqu'à un certain point, vous savez - vous ne pouvez voir que ma tête. Et puis, c'est mon instrument principal, ce que j'ai joué pendant des années et des années, je peux en jouer à l'endroit, à l'envers. Tout dépend du set, tout dépend de ce qu'on joue. Parfois, on ne peut pas. Mais il y a des moments où on peut en jouer... En fait, Nils et Roy et moi avons commencé à jouer de l'accordéon comme un trio. Nous étions en Suisse, et nous avons tous appris à jouer un vieux truc suisse et nous sommes montés sur scène et avons joué cette chanson à trois et nous avons eu des éloges !

Danny "Phantom Dan" Federici
Un autre de mes instants préférés sur la tournée The Rising était la partie d'orgue sur You're Missing.

Merci, c'est toujours bien un grand moment tel que celui-là. J'aime aussi cette partie.

Est-ce que le E Street Band a effectué des enregistrements en studio depuis le disque The Rising ?

Non, on a parlé de faire quelque chose juste après la tournée, et le projet ne s'est pas fait, alors tout le monde est parti faire ce qu'il a à faire, parti s'occuper.

Est-ce que les fans doivent commencer à économiser pour l'année prochaine ?

Laissez-moi vous dire, ils économisent leur argent de toute façon ! J'ai fait une interview un peu plus tôt aujourd'hui, et le journaliste me disait qu'il avait lu dans un journal italien que Bruce avait dit qu'il écrivait des chansons - des "chansons rock". Et je lui ai dit, "C'est bon à savoir", car les gens me posent toujours la question, et je suis toujours le dernier à l'apprendre ! Bruce est un homme chanceux - il peut faire ce qu'il veut quand il veut, et c'est de cette façon qu'il opère.

Nous arrivons au 30ème anniversaire de l'album Born To Run, reconnu aujourd'hui comme un classique. Vous n'êtes pas trop sur ce disque - quelle était la raison ?

C'était étrange à cette époque-là... Je ne connais pas la raison. Il y avait des périodes où il pouvait y avoir un disque sur lequel Roy était plus privilégié que moi, et il pouvait y avoir un disque sur lequel j'étais plus privilégié que Roy. A cette époque, il y avait des allers et retours, et je n'ai vraiment pas d'autres explications. Des changements dans l'humeur, des changements dans le contenu de la chanson. C'est de ça qu'il s'agit, tout est histoire de coloration. Et je pense qu'au fur et à mesure que le groupe s'est développé, il est devenu une part plus importante d'un truc global. Et puis, il est difficile d'inclure chaque instrument - il y a beaucoup d'instruments, et parfois on peut en retirer. Le son est rendu plus important - vous comprenez, essayez de mettre trois guitares sur un disque, parfois c'est un peu dense.

J'ai parlé récemment à Cerphe Colwell, le DJ de Washington, et il m'a parlé du jour où vous étiez venu dans le vieux studio WHFS et que vous aviez joué deux chansons. Est-ce que ce genre de choses vous manque ?

C'est ce que je fais en ce moment, c'est donc plutôt cool... Parce que, oui, c'est ce que nous faisions, et Vini Lopez jouait sur une boite, et Bruce jouait de la guitare acoustique et moi de l'accordéon.

Les gens parlent encore de cette apparition ici à Washington.

Oui, peu de radios sont aujourd'hui conçues pour accueillir ce genre de choses. J'ai entendu dire que Sirius a un beau studio avec un grand piano, je pense y aller et jouer un peu de piano. J'ai parlé à Max l'autre jour et il va venir m'accompagner... Je vais devoir faire le Conan O'Brien Show un de ces jours !

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