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Cette question vous est soumise par Neo Bolt, de Reading, Massachusetts. Dans votre autobiographie, vous décrivez le pouvoir d'instants insaisissables de créativité, qui transcendent les expériences du quotidien. Vous dites, "Lorsque la vie semble pleinement accomplie, 1+1=3". Mais vous avez aussi mentionné que ces instants sont difficiles à conserver et faciles à oublier. Avez-vous un conseil à ceux d'entre nous qui cherchent à atteindre cette magie du "1+1=3" dans leur propre vie ?
1+1=3, voilà ces moments après lesquels vous courrez lorsqu'il y a un facteur X, lorsque que quelque chose d'imprévisible entre dans votre vie. Ces instants proviennent d'une convergence d'évènements. Vous ne pouvez pas les actionner sur commande. Si vous le pouviez, je sortirais un album par an, et non pas tous les trois ou quatre ans. Vous pouvez travailler pour que les conditions soient réunies, afin que ces instants se présentent favorablement. Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est la raison pour laquelle vous êtes là, et c'est ce que cette institution peut vous aider à accomplir, en grande partie. Enrichissez votre esprit, occupez-vous de la santé de votre âme et de votre esprit, et vous poserez les bases de votre vie la plus créative, pour que 1+1=3. Ces choses peuvent arriver, c'est ce que vous voulez faire avec votre temps passé ici. Merci.
Cette prochaine question vous est posée par Molly McGrane, de Aurora, Illinois. Aujourd'hui plus que jamais, votre chanson, American Skin, écrite il y a vingt ans, délivre un message qui a besoin d'être entendu et compris. Vous avez écrit, "J'ai beaucoup travaillé pour avoir une voix nuancée. Je savais qu'une diatribe ne serait pas bonne. Je voulais juste aider à voir le point de vue de l'autre. L'idée derrière cette chanson, c'est de montrer ce que la peur et la paranoïa et l'injustice raciale systématique fait à nos enfants, à nos êtres chers, à nous-mêmes. C'est le prix à payer par le sang". Vous avez joué cette chanson au cours de la tournée de 1999. Etes-vous surpris ou triste que American Skin soit une chanson si pertinente, de nos jours ? Et avec le recul, pensez-vous que la chanson a réussi à exprimer ces deux points de vue ?
Pour ceux qui ne la connaissent pas, American Skin est une chanson que j'ai écrite sur le meurtre de Amadou Diallo, à New York. Pendant qu'il cherchait son portefeuille, pris à tort comme un pistolet, on lui a tiré dessus à 41 reprises. Je suis triste que cette chanson soit pertinente, mais je ne suis pas complètement surpris, car nous, en tant que nation, n'avons pas fait le travail nécessaire pour nous occuper du racisme généralisé qui se propage à chaque coin de rue de notre société. Mais nous vivons actuellement un moment de masse critique, à cause des téléphones portables, ce qui nous a permis de filmer pour devenir les témoins de crimes perpétrés contre des personnes de couleur, et grâce au mouvement Black Lives Matter, qui a mis ce sujet sur le devant de la scène. Comme jamais auparavant, nous vivons une période de possibilité.
Si vous regardez autour de vous, cependant, vous pouvez vous rendre compte que le mouvement pour une justice sociale est extrême, et que rien n'est garanti. Aujourd'hui, personnellement, je pense que l'histoire nous impose d'avancer, mais il nous faudra chaque seconde d'action et de conviction que nous pouvons rassembler pour créer un véritable changement. C'est un sujet existentiel pour les États-Unis, un sujet qui nécessitera un profond engagement de vous tous ici ce soir, et de tous vos ainés. Avec cette pandémie, c'est le sujet central de notre époque, et nous serons jugés, en tant que nation, en fonction de la façon dont nous aurons tenu notre promesse que tous les hommes sont égaux. Votre génération sera essentielle dans cette décision. Merci.
La prochaine question a été soumise par Ben Austin, de Arlington, Massachusetts. A travers votre livre, on voit que vous avez pris beaucoup de risques et parfois, vous avez tout misé sur vous-même, votre musique et votre groupe. En y repensant, est-ce qu'il s'agissait de risques majeurs, et si c'est le cas, comment saviez-vous s'il fallait prendre ce risque ou pas ? Et comment ce conseil peut-il s'appliquer à d'autres apprentis musiciens ?
D'accord. C'est une question pour les futurs musiciens, je suppose. L'industrie du disque est un lieu intrinsèquement risqué et peu fiable. A l'âge de 22 ans, j'aurais apposé ma signature sur votre caleçon pour pouvoir faire un disque. J'aurais mis ma signature, et je l'ai fait, sur ce qui se présentait. Et j'ai signé des contrats calamiteux, qui m'ont coûté, bien plus tard, du temps, des amitiés, et d'immenses sommes d'argent pour m'en défaire. J'avais abandonné les droits de mes chansons, les créations auxquels je tenais le plus. J'ai survécu, grâce à Dieu, mais ce n'était pas la bonne façon de faire. Donc, avant de faire le grand saut, restez attentif, et soyez attentif aux personnes avec lesquelles vous vous impliquez, ainsi qu'aux accords passés.
Pour ce qui est de prendre des risques, j'étais jeune et je n'avais rien, je n'avais donc rien à perdre, et la vie est un risque. Miser sur soi-même, vous pourriez faire pire. Mais de cette façon-là, vous savez vers qui vous tourner pour vous plaindre de vos échecs ou pour donner du crédit à vos succès. Ceci étant dit, si vous faites de la musique pour vivre, c'est une occupation bénie. C'est ce que je fais depuis 50 ans, et je suis l'homme le plus chanceux sur terre.
1+1=3, voilà ces moments après lesquels vous courrez lorsqu'il y a un facteur X, lorsque que quelque chose d'imprévisible entre dans votre vie. Ces instants proviennent d'une convergence d'évènements. Vous ne pouvez pas les actionner sur commande. Si vous le pouviez, je sortirais un album par an, et non pas tous les trois ou quatre ans. Vous pouvez travailler pour que les conditions soient réunies, afin que ces instants se présentent favorablement. Ce qu'il faut retenir, c'est que c'est la raison pour laquelle vous êtes là, et c'est ce que cette institution peut vous aider à accomplir, en grande partie. Enrichissez votre esprit, occupez-vous de la santé de votre âme et de votre esprit, et vous poserez les bases de votre vie la plus créative, pour que 1+1=3. Ces choses peuvent arriver, c'est ce que vous voulez faire avec votre temps passé ici. Merci.
Cette prochaine question vous est posée par Molly McGrane, de Aurora, Illinois. Aujourd'hui plus que jamais, votre chanson, American Skin, écrite il y a vingt ans, délivre un message qui a besoin d'être entendu et compris. Vous avez écrit, "J'ai beaucoup travaillé pour avoir une voix nuancée. Je savais qu'une diatribe ne serait pas bonne. Je voulais juste aider à voir le point de vue de l'autre. L'idée derrière cette chanson, c'est de montrer ce que la peur et la paranoïa et l'injustice raciale systématique fait à nos enfants, à nos êtres chers, à nous-mêmes. C'est le prix à payer par le sang". Vous avez joué cette chanson au cours de la tournée de 1999. Etes-vous surpris ou triste que American Skin soit une chanson si pertinente, de nos jours ? Et avec le recul, pensez-vous que la chanson a réussi à exprimer ces deux points de vue ?
Pour ceux qui ne la connaissent pas, American Skin est une chanson que j'ai écrite sur le meurtre de Amadou Diallo, à New York. Pendant qu'il cherchait son portefeuille, pris à tort comme un pistolet, on lui a tiré dessus à 41 reprises. Je suis triste que cette chanson soit pertinente, mais je ne suis pas complètement surpris, car nous, en tant que nation, n'avons pas fait le travail nécessaire pour nous occuper du racisme généralisé qui se propage à chaque coin de rue de notre société. Mais nous vivons actuellement un moment de masse critique, à cause des téléphones portables, ce qui nous a permis de filmer pour devenir les témoins de crimes perpétrés contre des personnes de couleur, et grâce au mouvement Black Lives Matter, qui a mis ce sujet sur le devant de la scène. Comme jamais auparavant, nous vivons une période de possibilité.
Si vous regardez autour de vous, cependant, vous pouvez vous rendre compte que le mouvement pour une justice sociale est extrême, et que rien n'est garanti. Aujourd'hui, personnellement, je pense que l'histoire nous impose d'avancer, mais il nous faudra chaque seconde d'action et de conviction que nous pouvons rassembler pour créer un véritable changement. C'est un sujet existentiel pour les États-Unis, un sujet qui nécessitera un profond engagement de vous tous ici ce soir, et de tous vos ainés. Avec cette pandémie, c'est le sujet central de notre époque, et nous serons jugés, en tant que nation, en fonction de la façon dont nous aurons tenu notre promesse que tous les hommes sont égaux. Votre génération sera essentielle dans cette décision. Merci.
La prochaine question a été soumise par Ben Austin, de Arlington, Massachusetts. A travers votre livre, on voit que vous avez pris beaucoup de risques et parfois, vous avez tout misé sur vous-même, votre musique et votre groupe. En y repensant, est-ce qu'il s'agissait de risques majeurs, et si c'est le cas, comment saviez-vous s'il fallait prendre ce risque ou pas ? Et comment ce conseil peut-il s'appliquer à d'autres apprentis musiciens ?
D'accord. C'est une question pour les futurs musiciens, je suppose. L'industrie du disque est un lieu intrinsèquement risqué et peu fiable. A l'âge de 22 ans, j'aurais apposé ma signature sur votre caleçon pour pouvoir faire un disque. J'aurais mis ma signature, et je l'ai fait, sur ce qui se présentait. Et j'ai signé des contrats calamiteux, qui m'ont coûté, bien plus tard, du temps, des amitiés, et d'immenses sommes d'argent pour m'en défaire. J'avais abandonné les droits de mes chansons, les créations auxquels je tenais le plus. J'ai survécu, grâce à Dieu, mais ce n'était pas la bonne façon de faire. Donc, avant de faire le grand saut, restez attentif, et soyez attentif aux personnes avec lesquelles vous vous impliquez, ainsi qu'aux accords passés.
Pour ce qui est de prendre des risques, j'étais jeune et je n'avais rien, je n'avais donc rien à perdre, et la vie est un risque. Miser sur soi-même, vous pourriez faire pire. Mais de cette façon-là, vous savez vers qui vous tourner pour vous plaindre de vos échecs ou pour donner du crédit à vos succès. Ceci étant dit, si vous faites de la musique pour vivre, c'est une occupation bénie. C'est ce que je fais depuis 50 ans, et je suis l'homme le plus chanceux sur terre.