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Boston College, 09 septembre 2020

"La vie sans examen ne vaut pas la peine d'être vécue"



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Bonjour, je m'appelle Sloke Jerry-Walla, membre de la promotion 2024, et je viens de Cedar Grove, New Jersey. De quelle manière votre éducation vous a permis de créer les personnages qui prennent vie dans vos chansons ?

Bonjour, compatriote du New Jersey. Mon père travaillait en usine. Ma mère était une secrétaire juridique, qui après son baccalauréat, a travaillé les 50 années qui ont suivies. J'ai été élevé dans un petit quartier ouvrier. J'en ai tiré ce que je connaissais pour donner un cadre et des détails à mes histoires. Mais pour que vos personnages prennent vie, vous devez intégrer leurs histoires avec votre propre vie intérieure. Vous devez sonder les profondeurs de votre propre expérience émotionnelle, spirituelle et psychologique afin de créer, que vous écriviez une chanson ou autre chose, des êtres en trois dimensions, dont les vies résonneront avec celles de vos auditeurs ou de vos lecteurs. Vous devez les intégrer à votre propre cœur intérieur.

Les circonstances dans ma propre vie, c'est vraiment ce que j'ai le plus retiré de mon éducation. Et on dit que si vous êtes un écrivain, vous aurez assez de douleur, de tristesse, de rire, de joie au cours des douze premières années de votre vie pour écrire jusqu'à la fin de vos jours. J'ai découvert que c'était vrai. J'ai essayé de garder foi en ces personnes qui m'ont mis au monde, foi en la ville où j'ai vécu, en mes voisins, mes amis, en écrivant sur leurs expériences et la mienne. Merci.


Bonjour, je m'appelle Katie Gilmore, membre de la promotion 2024, et je viens de Memphis, Tennessee. Dans votre livre, Born to Run, vous décrivez la façon dont vous avez grandi à une époque tumultueuse de l'histoire américaine. A la page 331, vous avez écrit, "J'étais un enfant de l'Amérique période Vietnam, au temps des assassinats de Kennedy, King et Malcom X. Ce pays ne ressemblait plus à cet endroit innocent qu'il était au cours des années 50 d'Eisenhower". Cette phrase m'a vraiment frappée, car ma génération grandit également à une époque où le pays n'est plus cet endroit innocent qu'on décrit. Quels conseils pouvez-vous nous donner ? Que devons-nous attendre de ces temps lugubres ?

Pour commencer, comme je l'ai déjà dit, vous êtes nés aux États-Unis, et même si nous traversons une de ces époques des plus dures et des plus complètement folles que j'ai pu traverser de toute ma vie - et j'ai eu votre âge au cours des années 60 - l'Amérique reste une terre où, si tout n'est pas possible, beaucoup de grandes choses restent possibles. Elle reste une terre de promesse inassouvie, et ce sera votre job. Si vous allez au bout de votre cursus avec succès, vous allez avoir une grande chance de n'être freiné que par votre éthique et par votre imagination, aussi loin que votre vie vous emmènera. Les États-Unis restent un des meilleurs endroits sur terre pour être jeune et travailleur et créatif. Aujourd'hui, il ne s'agit pas d'une promesse qu'on peut faire à tous nos concitoyens. Donc, si vous êtes là ce soir, considérez-vous comme les plus chanceux, et utilisez bien votre privilège. Il est bon d'être un optimiste réaliste. Avancez et prospérez. Merci.

Bonjour, je m'appelle Sharon Foil, membre de la promotion 2024, et je viens de Hyde Park, Massachusetts. Quand vous avez émergé sur la scène musicale, votre son était très distinctif et différent de la musique populaire de l'époque. Aviez-vous la pression pour vous y conformer ? Comment avez-vous gardé confiance en votre style et confiance en la direction que vous avez prise ?

Comment ai-je gardé confiance ? Je suis une montagne ravagée de grandes insécurités, encore aujourd'hui. Mais je m'étais façonné une identité créatrice dont j'avais confiance, pendant une décennie de travail, avant même de signer un contrat discographique. C'est probablement impossible aujourd'hui. Mais j'ai joué devant des milliers de personnes, des milliers de soirs, dans des bars, des salles de réunions de syndicats, des casernes de pompiers, des fêtes, des mariages, des gymnases de lycées, des bar-mitzvah. Donc, quand j'ai intégré le milieu musical, j'avais assez confiance en la personne que j'étais. Si vous vous appliquez convenablement, cette école vous aidera à modeler celui que vous êtes. Vos quatre années passées ici seront des années d'immense transformation personnelle. Vous allez devenir des êtres humains plus complets, plus accomplis, plus assurés de la direction à prendre et confiant en celui que vous êtes en train de devenir. Ces qualités sont de grandes valeurs et elles vous serviront. C'est ce que vous emporterez d'ici ce soir, si vous êtes béni. Merci.

Bonjour, je m'appelle Javier Pardo, membre de la promotion 2024, et je viens de Coral Gables, Floride. Beaucoup de vos chansons contiennent des références à la foi, et, dans le livre, vous dites avoir grandi dans un milieu catholique. Quel rôle a joué la foi, en tant que source d'inspiration, dans votre musique ?

J'ai une relation ambivalente avec ma foi, j'imagine. Je me considère comme un Catholique non pratiquant. J'ai fréquenté l'école Catholique pendant huit ans, et elle m'a quasiment guéri à vie de ma catholicisme. Mais après ces huit années d'enseignement catholique, j'ai pensé que je pourrais m'échapper de ma foi, mais j'avais tort. Je ne pouvais pas. Je pouvais m'éloigner de ma religion, mais pas de ma foi. Ma foi est restée en moi, façonnant mes écrits, affectant le langage avec lequel je m'exprimais et les thèmes sur lesquels j'écrivais. J'ai souvent écrit en incorporant un langage biblique. Je me considère moi-même comme un auteur principalement spirituel. Je fais de la musique qui cherche à s'adresser à l'âme, finalement. J'ai fait la paix avec mon éducation catholique pour le meilleur, pour le pire, et j'ai dû accepter le fait que je ne serais pas exactement celui que je suis aujourd'hui sans elle. Merci.


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