Vini "Mad Dog" Lopez

batteur



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Lycéen à la Neptune High School (Neptune, New Jersey) en compagnie de Garry Tallent et de Southside Johnny, Vini Lopez s'est initié lui-même à la batterie avant d'intégrer ses premiers groupes, comme Sonny & the Flashfires (avec Sonny Kenn), Moment Of Truth (avec Garry Tallent, Danny Federici et Ricky DeSarno) et The Downtown Tangiers Rockin' Rythm & Blues (en compagnie de Garry Tallent, Danny Federici et Bill Chinnock).

En 1968, il a fait la connaissance de Bruce Springsteen et l'a invité à jouer avec lui à l'Upstage, un club d'Asbury Park (New Jersey). A partir de ce moment-là, il deviendra le batteur de toutes les futures formations du chanteur, de Child à Steel Mill, de Dr. Zoom and The Sonic Boom à The Bruce Springsteen Band. Des groupes qui feront la gloire de l'Upstage et dont l'ossature se composera souvent de Bruce Springsteen (guitare & chant), Vini Lopez (batterie), Garry Tallent et Vinnie Roslyn (basse), Danny Federici et David Sancious (claviers), Steven Van Zandt (guitare) et Southside Johnny (harmonica).

En 1972, Bruce Springsteen signe un contrat discographique avec Columbia Records mais n'oublie pas ses compagnons de jeu. Il fait alors appel à ses amis de l'Upstage pour enregistrer ses deux premiers albums, Greetings From Asbury Park, NJ et The Wild, The Innoncent & The E Street Shuffle. C'est ainsi que Vini Lopez, Garry Tallent, Danny Federici, David Sancious et le nouveau venu, le saxophoniste Clarence Clemons deviennent les membres fondateurs du E Street Band, première version.

Surnommé "Mad Dog" par Clive Davis (directeur de Columbia Records) à cause de ses colères imprévisibles, Vini Lopez ne tardera pas à faire honneur à sa réputation de chien fou et Bruce Springsteen sera contraint de s'en séparer en février 1974, à cause de dissensions internes avec Mike Appel et son frère Steve,road manager du groupe.

De retour dans le New Jersey, Vini Lopez intègrera le groupe Cold Blast & Steel, avant de monter sa propre formation en 1975, Maddog & the Shakes, avec Vinnie Roslyn et Ricky DeSarno. Puis il succèdera à Ernest "Boom" Carter (son remplaçant au sein du E Street Band) derrière la batterie du groupe Lord Gunner, une formation qui connaîtra une gloire locale en tant qu'hôte régulier du Stone Pony et première partie de Sly & The Family Stone ou de John Cafferty. Malheureusement, un incident impliquant Vini Lopez et ses colères noires empêchera le groupe de signer un premier contrat discographique, et de montrer son talent au-delà des frontières du New Jersey.

Vini Lopez décide alors de faire une pause de quelques années et se met au golf, en tant que caddy, puis intendant. Mais rattrapé par la musique, il fonde Steel Mill Retro en 2004. Avec la bénédiction de Bruce Springsteen, le groupe enregistre un premier album en 2007, The Dead Sea Chronicles, un disque qui contient officiellement et pour les premières fois les compositions de jeunesse de Bruce Springsteen, époque Steel Mill.


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Sauvage, mais pas vraiment innocent
The New York Times, 01.05.2005

Vini Lopez, qui a grandi à Neptune, a appris tout seul la batterie pendant son adolescence. En 1967, avec le bac en poche, il s'est retroussé les manches, et il est allé travailler sur les chantiers navals de Point Pleasant pendant que le soir, il jouait dans les clubs locaux. Très tôt, par un beau matin de 1969, dans l'enceinte de l'Upstage, un club d'Asbury Park ouvert jusqu'à tard dans la nuit, lui et son ami Danny Federici ont vu Bruce Springsteen sur scène. Soudain, tout a changé.

"Quand je suis arrivé en haut de l'escalier, il y avait Bruce tel qu'il ressemblait à cette époque-là, avec ces cheveux et des bretelles, en train de jouer" s'est récemment souvenu M. Lopez, alors qu'il sirote une Budweiser dans la cuisine de sa maison, en bordure d'une route poussiéreuse de Jackson. "J'ai dit: 'Regardez jouer ce type. Il a du charisme". Une fois terminée, Danny et moi sommes allés le voir et lui avons dit, "Le prochain set, laisse-nous jouer'. Et nous avons joué, et nous avons créé le groupe".

Le groupe a été baptisé Child avant que ce nom soit abandonné, ajoutant Steve Van Zandt et se réincarnant en Steel Mill, un groupe restreint qui s'est construit un public acharné à Monmouth College et au-delà. Steel Mill a fait une courte tournée en Californie, où un critique du San Fransisco Examiner, Philip Elwood, a déclaré qu'il n'avait "jamais été tant subjugué par un groupe inconnu". Malgré tout, M. Springsteen a bientôt mis fin à Steel Mill, puis a monté quelques autres groupes, dont Dr. Zoom and the Sonic Boom, un ensemble qui comprenait 20 musiciens, plus deux types qui jouaient sans raison au Monopoly au centre de la scène, avant de signer finalement son propre contrat discographique avec Columbia Records.

Il avait besoin de musiciens pour enregistrer Greetings, et c'est ainsi que le E Street Band est né. Bien que tel un parent indécis, M. Springsteen n'a pas donné immédiatement un nom au groupe.

Après la sortie de Greetings, le groupe - qui comprenait alors M. Springsteen, M. Lopez, M. Sancious, M. Federici et les membres actuels Clarence Clemons et Garry Tallent - est parti en tournée pendant qu'ils enregistraient en même temps The Wild, The Innoncent & The E Street Shuffle. Selon M. Lopez, surnommé Mad Dog à cause de ses colères imprévisibles, il gagnait 85 $ par semaine et n'en était pas satisfait. Un soir, après une représentation devant une foule clairsemée à Villanova, il s'est opposé à Mike Appel, le producteur agressif du groupe, et, plus tard, en est venu aux mains avec Steve Appel, le frère de Mike et road manager du groupe. Peu après, M. Springsteen a viré son batteur rebelle.

"A ce moment-là, je ne pensais pas que le groupe irait bien loin et je m'en foutais" dit M. Lopez. "J'ai commis quelques erreurs, vous savez, chacun fait des erreurs. Je croyais encore que c'était mon groupe".

Après ce bref intermède avec le E Street Band, M. Lopez a pris la direction des greens et il est devenu intendant au Deal Golf and Country Club, s'investissant dans son habituel terrain vague qui ne comprenait pas assez de musique à son goût.

Mais M. Lopez, qui a 56 ans (et six mois de plus que M. Springsteen), s'essaye aujourd'hui à quelque chose qui ressemble à un retour, même s'il pourrait vous dire qu'il n'est jamais allé nulle part. Il propose un projet de livre intitulé First Beat From E Street, il est l'hôte, tous les dimanches, d'une émission de radio sur 105.7 FM à Ocean County et il a mis sur pied un groupe appelé Steel Mill Retro, qui joue d'ancienes chansons dans tous les vieux endroits familiers, comme le Stone Pony à Asbury Park. M. Lopez, qui est à la fois le chanteur et le batteur, essaye également de commercialiser les neufs titres que le groupe a récemment terminés. Cependant, avant "de se lancer corps et âme dans le projet", il voulait demander à M. Springsteen, qui a écrit les chansons, la permission. Alors en juillet 2003, lui et sa regrettée femme Laurel, sont allés au Giants Stadium pendant la tournée The Rising et ont été conduit en coulisses où M. Springsteen les a chaleureusement embrassé et où il lui a donné sa bénédiction.

"Puis Bruce a dit: Hey, j'ai une question à te poser. Tu es prêt à jouer un morceau ce soir ?" se souvient M. Lopez. Quelques heures plus tard, lors des rappels, M. Springsteen a appelé M. Lopez à la batterie et le groupe a joué Spirit In The Night comme si la pluie tombait en trombe du ciel.

"C'était quelque chose, revenir pour jouer", dit M. Lopez. "Le Giants Stadium, jamais imaginé ça. Toutes ces années, c'était la première fois que je jouais avec eux en 30 ans".

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"J'ai entendu parler d'un gamin nommé Bruce..."
Castiles.net, 01.2007

Child a été formé par Bruce et vous-même, après que vous ayez joué ensemble à l'Upstage, n'est-ce pas ? Comment en êtes-vous arrivé à cette idée de créer un groupe ?

Oui, Child a été créé après avoir joué ensemble à l'Upstage. L'idée est venue après ma rencontre avec Tinker [West] en 1967. Il a planté la graine. J'étais dans un groupe qui s'appelait Moment Of Truth, avec Garry Tallent à la guitare. Tinker nous a dit qu'il pensait que nous étions bon et nous a suggéré de jouer notre propre musique plutôt que des reprises. Il a dit que nous n'irions nulle part en faisant des reprises et que si nous écrivions nos propres chansons, nous pourrions détenir quelque chose d'unique. Tinker m'a dit de lui téléphoner 'si jamais nous faisons notre propre musique' car il avait assez de place dans son usine de planches de surf pour qu'un groupe répète.

Après la dissolution de Moment Of Truth, j'ai commencé à chercher des musiciens qui seraient intéressés à l'idée de jouer des chansons originales dans un groupe. J'ai entendu parler d'un gamin nommé Bruce qui était un grand joueur de guitare. Un soir, il jouait avec son groupe à l'Italian-American Club, alors j'y suis allé pour vérifier. Il était génial et je l'ai invité à venir à l'Upstage Club à Asbury Park, un endroit où j'aimais jouer et improviser toute la nuit. Peu de temps après, il est venu pour jouer et c'était géant ! Les gars qui étaient présents cette nuit-là, il y avait moi, Bruce Springsteen à la guitare, Little Vinnie Roslyn à la basse et Danny Federici à l'orgue. Tous ensemble, nous avons si bien joué qu'après la fin de ce jam, nous avons décidé de monter un nouveau groupe pour jouer des chansons originales. Bruce avait déjà quelques idées de chansons qu'il voulait faire.

Puis, nous sommes allés voir Tinker dans son usine de planches de surf à Wannamassa, NJ pour lui dire que nous avions accepté son invitation de répéter dans sa boutique. Il était heureux de nous voir et nous a laissé utiliser l'endroit. Nous avons baptisé le groupe Child, mais nous avons découvert, plus tard cette année-là, qu'un autre groupe portait déjà ce nom. Nous avions besoin d'un nouveau nom et avons bataillé pendant un bon moment pour trouver, jusqu'à un soir précis, les gars du groupe mangeaient tous avec mon bon ami Chuck Dillon, dans un coffee-house de West-End, ouvert toute la nuit, et appelé The Inkwell. Après avoir jeté en l'air quelques noms, Chuck est arrivé avec le nom de Steel Mill. Tous les gars du groupe ont beaucoup aimé. Le reste appartient à l'histoire. Le meilleur groupe issu de la Côte du New Jersey de cette époque.

Vous avez joué avec Steel Mill, Dr Zoom et le Bruce Springsteen Band. Comment décririez-vous les différences musicales entre ces groupes ?

Steel Mill combinait ensemble un tas de musiques différentes. C'était du hard rock. C'était de la country. C'était du jazz. Le groupe embrassait énormément de différents styles de musique. Nous étions libres d'expérimenter et de nous exprimer, contrairement aux groupes de reprises. Steel Mill surfait sur la vague des sons heavy-metal d'Hendrix et de Led Zeppelin et les sons de jam des dix années qui ont suivies et de Canned Heat. C'était un groupe de hard rock.

Dr. Zoom n'était qu'un groupe pour s'amuser, dans lequel nous avions tous nos amis. Nous l'avons rapidement monté, pour continuer à travailler et nous permettre d'avoir un revenu. C'était le son de l'Upstage Club que nous proposions, à une plus grande échelle. Nous faisions un mélange de Bob Dylan, du blues de Chicago, de Carole King, et des morceaux originaux de Bruce, dont une chanson qu'il avait composée et qui s'intitulait Southside Shuffle, avec Southside Johnny à l'harmonica pour la première fois. Le groupe avait également beaucoup de paires - 2 batteurs, 2 guitaristes, 2 claviers et 2 saxophonistes. Un harmonica et un bassiste. Dix membres, sans compter le Zoom Chorus.

Le Bruce Springsteen Band a évolué vers du Rythm & Blues, en direction du son auquel on associe Bruce aujourd'hui. Le groupe avait 2 guitaristes, 2 cuivres (trompette et sax), 2 chanteuses, claviers, basse et batterie. Si vous ajoutez Tinker aux congas, vous aviez là aussi dix membres. Le groupe s'est révélé plus tard sur l'album The Wild, The Innocent & The E Street Shuffle, quand David Sancious a rejoint le groupe et a influencé l'écriture de Bruce.

Qu'est-ce que vous ressentez en jouant à nouveau les vieilles chansons, après avoir formé Steel Mill Retro ? Sont-ils toujours dans un coin de votre tête ?

C'est tout simplement magnifique, nous passons vraiment du bon temps à chaque fois que nous jouons. Ces chansons n'ont jamais quitté mon esprit. Tout le monde dans le groupe a été impressionné par la qualité des chansons.

Quels sont vos projets pour l'avenir ? J'ai appris que vous écrivez un livre sur le "bon vieux temps", pouvons-nous nous attendre à une publication ?

Nous travaillons dessus en ce moment et je vous préviendrai quand nous aurons quelque chose de concret.

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Photographies Gene Boyars & David Gahr

Lien The New York Times
Lien Castiles.net


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