Bruce Springsteen
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THE WALL

LE MUR



11_the_wall.mp3 11 The Wall.mp3  (9.93 Mo)


Cigarettes and a bottle of beer, this poem that I wrote for you
This black stone and these hard tears are all I got left now of you
I remember you in your Marine uniform laughin’, laughin’ at your ship out party
I read Robert McNamara says he's sorry

Your high boots and striped T-shirt, Billy you looked so bad
You and your rock'n'roll band you were the best thing this shit town ever had
Now the men who put you here eat with their families in rich dining halls
And apology and forgiveness got no place here at all, at the wall

I’m sorry I missed you last year, I couldn't find no one to drive me
If your eyes could cut through that black stone, tell me would they recognize me
For the living time it must be served, the day goes on
Cigarettes and a bottle of beer, skin on black stone

On the ground dog tags and wreaths of flowers, with the ribbons red as the blood
Red as the blood you spilled in the Central Highlands mud
Limousines rush down Pennsylvania Avenue rustling the leaves as they fall
And apology and forgiveness got no place here at all, here at the wall

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Des cigarettes et une bouteille de bière, ce poème que j'ai écrit pour toi
Cette pierre noire et ces larmes difficiles, c'est tout ce qui me reste de toi à présent
Je me souviens de toi dans ton uniforme de Marine riant, riant lors de la fête donnée pour ton départ
Je lis que Robert McNamara dit qu'il est désolé (1)

Tes bottes et ton tee-shirt rayé, Billy tu n'avais pas fière allure
Toi et ton groupe de rock and roll, c'était la meilleure chose que cette ville de merde n'ait jamais eu
Aujourd'hui, les hommes qui t'ont mis là mangent en famille dans des salles à manger de luxe
Et ici il n'y a aucune place pour les excuses et le pardon, ici sur le mur (2)

Je suis désolé de t'avoir manqué l'année dernière, je n'ai pu trouver personne pour m'emmener en voiture
Si tes yeux pouvaient percer à travers cette pierre noire, dis moi me reconnaitraient-ils
Pour les vivants, il faut purger sa peine alors que la journée avance
Des cigarettes et une bouteille de bière, la peau sur une pierre noire

Au sol, des plaques d'identité militaire et des couronnes de fleurs, avec les rubans aussi rouges que le sang
Aussi rouges que le sang que tu as versé dans la boue de Central Highlands (3)
Les limousines dévalent Pennsylvania Avenue (4) faisant bruisser les feuilles qui tombent
Et ici il n'y a aucune place pour les excuses et le pardon, ici sur le mur

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NOTES

(1) Robert McNamara (1916-2009) était un homme d'affaires et un homme politique américain, secrétaire à la Défense de 1961 à 1968, sous les présidences Kennedy et Johnson (pendant la Guerre du Vietnam), puis président de la Banque mondiale de 1968 à 1981. Dans son autobiographie, In Retrospect: The Tragedy and Lessons of Vietnam (1995), il reconnait s'être "trompé, terriblement trompé" en s'entêtant dans la poursuite de la guerre.

(2) Ce mur fait partie intégrante du Vietnam Veterans Memorial, un mémorial situé à Washington DC et dédié aux soldats américains morts pendant la guerre du Viêtnam. Le mur, conçu par l'architecte Maya Lin, est fait de marbre noir de Bangalore, long de 150 m, et sur lequel sont gravés les noms des 58 156 Américains tués ou portés disparus pendant cette guerre, dans l'ordre chronologique de leur disparition. La pierre a été choisie délibérément pour que le visiteur voit son reflet en regardant le mur, ce qui rapproche symboliquement le passé et le présent.

(3) Central Highlands (ou Montagnes Centrales) est une région du Viêtnam.

(4) Pennsylvania Avenue est une grande avenue située à Washington, reliant la Maison-Blanche au Capitole des États-Unis.

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"The Wall, c’est quelque chose que j'avais joué sur scène quelques fois et elle m’est très chère. Le titre et l'idée étaient de Joe Grushecky. Puis la chanson m'est venue en tête lorsque Patti et moi avons visité le mémorial des vétérans du Vietnam à Washington. Elle était inspirée de mes souvenirs de Walter Cichon. Walter était un des premiers grands rockers sur la côte du New Jersey, qui, en compagnie de son frère Ray (un de mes premiers mentors à la guitare) était le leader des Motifs. Les Motifs étaient un groupe de rock local qui avait toujours une longueur d'avance sur tout le monde. Brut, sexy et rebelles, ils étaient les héros que vous espériez devenir. Mais c’était des héros que vous pouviez toucher, à qui vous pouviez parler, et à qui vous pouviez poser vos questions musicales. Cool, mais toujours accessibles, ils ont été une inspiration pour moi, et pour de nombreux jeunes musiciens dans les années 60, dans le centre du New Jersey. Bien que mon personnage de The Wall soit un Marine, Walter a été en réalité dans l'Armée, Compagnie A, 3ème Bataillon, 8ème Infanterie. C'était la première personne que j’ai eue devant moi, dont la présence était imprégnée par la mystique d'une véritable rock star. Walter a disparu au combat en mars 1968. Il continue de jouer assez régulièrement dans mon esprit, sa façon d'être, de s’habiller, de tenir le tambourin, son calme habituel, sa liberté d'esprit. L'homme qui disait, par son attitude, sa démarche, "vous pouvez tout défier, tout ce qui est là, tout ce qu'on vous a enseigné, qu'on vous a appris à craindre, à aimer et vous serez toujours quelqu’un de bien". Sa perte a été terrible pour nous, pour ses proches et pour la scène musicale locale. Il me manque toujours". (High Hopes)

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THE WALL


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