Sirius Satellite Radio (E Street Radio), 04 octobre 2007

Conversation avec Dave Marsh



Dans sa loge. Collez votre oreille à la porte. Il est là maintenant avec le biographe et hôte de Sirius, Dave Marsh.

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Nous parlons à Bruce Springsteen. Nous sommes à Asbury Park, NJ. Je vous vois jouer depuis 1972 et depuis cette date, vous avez fait des apparitions ou donné un concert chaque année d'élection, et voilà que tout recommence. Vous vous êtes tellement impliqués lors de la dernière élection (2004), pourriez-vous imaginer rester en dehors de celle-là, cette fois-ci ?

"Oh ! oui. Je le peux, vous savez. Car je ne crois pas que les musiciens ou artistes aient une profonde influence sur le monde politique. Je crois que quelque soit l'aide que nous avons apportée la dernière fois, si aide il y a eu, elle a été en partie causée par la surprise que nous avons provoquée. Et donc, c'était, "Qu'est-ce qu'il fait ce mec ? Il doit se passer un truc". Si nous avons été d'une quelconque utilité, je pense qu'elle provient du fait que nous n'étions pas partout, tout le temps, et je pense que c'est important. Et je crois que vous pouvez être à la fois légèrement utile et être en même temps légèrement nuisible. Je ne veux surtout pas faire ça.

Je ne pense pas que les gens élaborent leurs opinions politiques en fonction de leur artiste préféré. Je pense qu'ils choisissent probablement les artistes avec lesquels ils possèdent quelque chose en commun, et ensuite, ils vous autorisent à les influencer, jusqu'à un certain degré. Et le système fonctionne dans l'autre sens également. J'autorise mon public à m'influencer de certaines façons. Je crois qu'il y a certaines choses où ils peuvent m'être utiles. Mais encore une fois, je pense aussi que ça peut devenir légèrement nuisible...

Nuisibles aux candidats ou à la cause ?

Aux candidats et à la cause, aux deux. Donc je reste prudent et tout dépend du contexte. Je ne sais pas ce que nous allons faire cette fois-ci, si nous allons faire quelque chose ou non. C'est quelque chose qui doit arriver si on en ressent la nécessité. Je doute que nous soyons dans le même contexte que la dernière fois.

Il y a en ce moment, un grand débat, semble-t-il, autour de Barack Obama. Vous sentez-vous concerné ?

Oui, c'est un personnage passionnant. Et j'aime bien Hillary Clinton également. Je pense que ce sont deux bons candidats. Je crois que ce qui a rendu Barack Obama unique - encore une fois c'est un cliché, mais c'est la vérité - c'est qu'il nous apparait comme un homme politique très "XXIème siècle". Et je pense que, comme quelqu'un l'a mentionné, c'est moins ce qu'il fait que qui il est, et ce qu'il a été. Cela me rappelle ces moments charnières de l'histoire culturelle, semblable à l'arrivée des Beatles. Et c'est le signe d'un changement culturel. Vous le sentez arriver en ce moment. Je crois que c'est la raison pour laquelle les gens sont aussi enthousiastes, quelque chose de vraiment différent pourrait arriver. Qui n'arrivera pas forcement. Mais il y a une possibilité pour que le président soit une femme ou le premier président noir. Vous savez que ce sont des choses qui peuvent profondément changer le pays d'une certaine façon.

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AMERICAN LAND

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American Land, chantée pendant tous les rappels de la tournée Magic. Bruce Springsteen est backstage sur E Street Radio, parlant de la tournée avec le biographe et animateur de Sirius, Dave Marsh.

Parlons de ce qui fait de Magic une tournée un peu différente des autres. Ce qui me paraît être la chose principale, c'est combien le set est compact, juste la durée parfaite pour un concert. Je n'ai pas l'impression que des choses soient laissées de côté...

Oui, le développement a véritablement été naturel. Le truc, c'est comment intégrer les chansons que vous venez d'écrire à votre répertoire. Pour que le concert apporte ces deux sentiments: vous voulez ressentir la nouveauté et également honorer l'histoire que vous avez avec votre public, et avec la musique que vous avez écrite par le passé. Donc, nous sommes toujours à la recherche du concert, vous répétez pour trouver le concert. Tout le monde sait jouer et rapidement, vous savez jouer les nouveaux morceaux. Alors vous répétez pour situer votre récit: vers quelle direction vous dirigez-vous cette fois-ci ? Quel récit suivez-vous ? Quand se mettra-t-il en place ? Puis vous êtes prêts. Pour nous la mise en place s'est faite, pas le premier soir à Asbury, mais le deuxième. Le premier soir, je suis sorti de scène et j'ai dit, "Nous sommes prêts à jouer". Le deuxième soir, je suis sorti de scène et j'ai dit, "Nous tenons le concert, nous tenons le récit, ce que nous voulons dire".

Est-ce qu'il existe un lien entre ce long groupe de chansons qui commence par Devil's Arcade et se termine typiquement par Badlands, qui clôt le set, avant les rappels ?

Oui. Si vous cherchez le moment charnière du concert, je dirais qu'il se trouve probablement là. Si vous voulez savoir pourquoi le E Street Band a repris la route en 2008, la raison sera celle-là. Cette série de chansons, je suppose, sera au cœur de la réponse.

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DEVIL'S ARCADE - THE RISING - LAST TO DIE - LONG WALK HOME - BADLANDS

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Il y a quelque chose sur la façon dont ces chansons se déplacent les unes après les autres. De Devil's Arcade jusqu'à The Rising, jusqu'à Last To Die, jusqu'à Long Walk Home, jusqu'à Badlands. Si vous voulez évaluer la distance entre la musique de 2001, celle de The Rising en 2002 et celle d'aujourd'hui, voici le genre de route que nous parcourons.

Et puis, vous nous ramenez en arrière, un retour en arrière de presque 30 ans avec Badlands.

Oui. Le matériel de Darkness reste ce que j'ai écrit, comme musique, de plus puissant et de plus pertinent. Et tournée après tournée, nous continuons de le jouer.

Mais Badlands n'avait jamais terminé un set auparavant...

Non, mais la raison est que les chansons changent et évoluent selon les circonstances: l'histoire, le répertoire que vous présentez à un moment donné. Ce qu'elles contiennent se développe, je pense, ou peut se développer, si on leur trouve la place juste. Et cette chanson était celle qui s'accordait le mieux pour clore la partie principale du concert.

Mais c'est déroutant de revenir de Long Walk Home où vous vous trouvez dans cet endroit désert et soudain dans ces Badlands qui crient au triomphe.

Oui, mais que demande Badlands ? La chanson demande de la ténacité, demande de la foi, et de la solidité, demande de la force, demande simplement de l'endurance, émotionnelle, spirituelle. Donc, je crois que si nous avons besoin de quelque chose après ces sept dernières années, ce que nous venons de vivre jusqu'ici, c'est un besoin de ténacité. Et vous n'avez pas besoin que l'on vous vide de votre vitalité.

Le concert atteint son pic en deux endroits: le premier, à la moitié du concert, avec The Promised Land, une chanson joyeuse de Darkness. Parce que nous sortons de Livin' In The Future et que la seule réponse, c'est The Promised Land. Et ensuite, Badlands, qui est une sorte de réponse à la deuxième partie du concert. Il est surprenant que ces deux chansons que j'ai écrites probablement à l'âge de 27 ans, même si le contexte politique était similaire, finissent par devenir les deux choses qui peuvent encore résumer, en grande partie, la façon dont je vois les choses actuelles.

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THE PROMISED LAND

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The Promised Land, sur l'album Darkness On The Edge Of Town, toujours une chanson de base dans un concert de Springsteen. Vous écoutez une conversation backstage entre Bruce et le critique rock Dave Marsh, en exclusivité sur E Street Radio Sirius 10.

L'autre façon pour Darkness de faire son retour est que cette année équivaut pour Darkness à ce qu'a représenté en 2005, l'année 1975 pour Born To Run.

Oui. Nous avons travaillé dessus, nous avons fouillé dans nos archives de Darkness, nos sept années d'archives et puis d'autres choses. Et si nous pouvons monter un truc qui mette un peu en valeur ce disque, peut-être que nous aurons l'occasion de le sortir.

Cette époque-là était intéressante pour vous et pour le pays, car le pays allait mal, comme maintenant, dans le sens où il se tournait vers de grands changements. C'était une période de crise, en grande partie une crise économique. C'était une époque bizarre, avec les otages et tout ce non-sens. C'était une époque intéressante, qui arrive jusqu'à nous, en flottant depuis l'horizon.

Je pense que c'est juste la musique qui s'est révélée être pertinente, car j'étais conscient de faire de la musique d'adulte. En même temps, nous jouons les morceaux de Born To Run, qui passent toujours aussi bien. Nous avons joué Jungleland ici et durant la tournée et j'ai l'impression, vous voyez, que le morceau sonne différemment au fil du temps. C'est une des meilleures choses que j'ai écrites.

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JUNGLELAND

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Une performance captivante de Jungleland sur E Street Radio Sirius 10. Nous sommes backstage avec Bruce Springsteen et l'écrivain Dave Marsh, en train de parler du Magic Tour et du changement à l'intérieur du E Street Band, Charlie Giordano remplaçant Danny Frederici aux claviers.

Vous avez un groupe légèrement différent, étant donné que Danny Frederici ne fait pas la tournée et que Charlie Giordano le remplace. Quand je regarde la scène, d'un point de vue du public, du moins, c'est une expérience chargée d'émotions. Car Danny est un type très mélancolique sur scène et dans la vie.

Une des choses importantes, c'est le groupe. Je joue avec Danny depuis 40 ans et avec Steve depuis aussi longtemps. Je veux dire que ce groupe de personnes, ce groupe spécifique d'individus, au même endroit, au même moment, est une chose rare aujourd'hui. C'est une chose unique et c'est pour moi une grande source de plaisir et de joie. Et nous avons tous eu nos hauts et nos bas au cours des années. Nous avons rencontré les mêmes problèmes que les autres groupes de rock, mais je pense que ce qui a fonctionné différemment dans notre groupe, c'est que les membres se sont vraiment préoccupés les uns des autres. Si quelqu'un avait des ennuis, il y en avait toujours un autre pour s'occuper de lui, d'une certaine façon. Cela nous amène à 30, 40 années sur la route et nous sommes tous ensemble, dans ce même endroit, continuant à jouer. Le groupe est simplement une unité extrêmement vitale et puissante.

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PROVE IT ALL NIGHT

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Je ne pense pas que quelqu'un qui suit ce groupe depuis si longtemps puisse l'accepter comme une simple addition d'individus ?

Je crois que quand Danny est rentré chez lui, au milieu de la tournée, la sensation fut très inhabituelle. Parce que je n'avais jamais joué avec le E Street Band sans Danny, vous comprenez ? Cela n'était juste "jamais arrivé avant". Et Charlie est arrivé - et vous savez que j'ai vécu une grande expérience avec Charlie pendant la tournée des Seeger Sessions. Il est arrivé, s'est avancé et a commencé à jouer. Et pour les répétitions, il n'a eu littéralement besoin que d'un soir. Il s'est assis à côté de Danny, ils ont travaillé pendant un bon moment ensemble et il est monté sur scène et a commencé à jouer. Et il a fait un boulot fantastique.

Et Charlie s'intègre d'une façon particulière, car il ne joue pas seulement des claviers et de l'accordéon...

C'est également un grand musicien. Il est connu de partout, à New York depuis toujours. Et il est arrivé et a intégré le groupe. Il a merveilleusement bien joué avec le Sessions Band, donc il avait déjà établi un contact avec une bonne partie de notre public. Et je pense qu'il a simplement géré tout cela avec beaucoup d'élégance.

Mais il possède la personnalité qui s'intègre avec n'importe quel groupe musical de personnes.

Oui, c'est un merveilleux musicien. Il a été très utile, il nous a été très utile. Et Danny, nous sommes heureux de vous l'annoncer, se porte bien, va très bien en ce moment. Donc tout le monde est très content de cette nouvelle. D'après ce que je sais - j'ai eu quelques conversations avec lui - il va essayer de reprendre la tournée sur ce leg et je l'attends avec impatience.

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IF I SHOULD FALL BEHIND

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Ici E Street Radio. Tout de suite une conversation backstage avec l'animateur de Sirius, Dave Marsh et Bruce Springsteen qui admet qu'il n'est pas toujours facile d'être le patron.

Nils (Lofgren) me parlait simplement de la notion de leader de groupe et combien il apprécie de ne pas avoir à en être un dans le votre.

C'est bien de ne pas avoir à en être un. J'ai joué avec Joe Grushecky, je jouais juste de la guitare, pendant une courte tournée (octobre 1995, ndt). C'était assez agréable. Assez agréable de simplement monter sur scène et de chanter les chansons et de devoir juste jouer les parties de guitares pendant un moment.

Je me souviens avoir rencontré Nils au début des années 80 - et j'étais un grand fan de Nils, vous savez ? J'aimais tout simplement sa musique. Et je l'ai rencontré au Roxy ou ailleurs, et nous avions l'habitude de loger au même endroit, au Sunset Marquee. Un jour, nous nous promenions en voiture, remontant la Californie en passant par Ventura. Il y a une énorme colline de sable sur le côté droit de la chaussée, un genre d'attraction touristique, et cette colline est immense. Et les gens emmenaient une sorte de boite en carton et quand vous arriviez à grimper jusqu'au sommet de la colline avec cette boite, vous pouviez la dévaler avec ce carton servant de luge. Donc, nous grimpons sur cette immense colline de sable et, assis au sommet, Nils me parlait de ses disques. Il avait quelques difficultés avec sa maison de disques. Il avait enregistré de bons disques et je pense que la compagnie s'écroulait. Et il m'a dit, "Ça ne me dérangerait pas de jouer de la guitare dans un grand groupe de rock". Et nous avons continué à parler et je me suis toujours souvenu de Nils et de ses paroles. Et puis, je ne l'ai plus vu pendant un long moment. Et quand Steve est parti pendant un certain temps, je me suis rappelé des paroles de Nils, et je ne sais plus si c'est moi qui lui ai téléphoné ou le contraire, quand j'ai appris le départ de Steve. C'est juste un de ces instants uniques, et depuis, il est parfait.

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YOUNGSTOWN

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Youngstown en concert, avec ce solo de tueur du guitariste Nils Lofgren. Ici E Street Radio avec une conversation exclusive entre Bruce Springsteen et le critique de rock, Dave Marsh.

Un phénomène a certainement engendré un effet certain sur la façon dont vous vous penchez sur votre propre travail, c'est, comme vous l'avez remarqué, le Nebraska Project - ce concert donné pendant le New York Guitar Festival (le 14 janvier 2006, ndt) - qui était fascinant. Puis il y a eu celui au Carnegie Hall (le 05 avril 2007, ndt), des artistes tous jeunes, principalement. Quand vous vous penchez en arrière sur votre œuvre, comment cela affecte-t-il la façon de voir votre propre travail ?

C'est simplement satisfaisant, dirais-je. J'ai rencontré un tas de musiciens et d'artistes intéressants durant ces deux concerts.

Un de ceux-là a fini par intégrer les Seeger Sessions.

Oui, et de quelle manière. Ce fut très inhabituel.

Marc Thompson, un coup de génie.

C'est arrivé de façon amusante, quand j'ai pris Art (Baron), comme joueur de tuba. je lui ai dit, "Nous sommes à la recherche de quelques choristes". Il m'a répondu, "Je connais ce gars, il m'a dit qu'il t'avait déjà rencontré, il n'avait même pas 20 ans à l'époque". Et je lui ai dit, "Oui, je me souviens de lui". Et il est arrivé et c'est un de ces instants spontanés. Il a un peu chanté, a pris une guitare et tout était parfait. Il a apporté une magnifique dimension au Sessions Band.

C'est la seule personne que j'ai jamais vue, se tenir à côté de vous sur scène, et il avait avec vous cette même connexion physique que vous avez aussi avec Steve.

Oh ! oui. C'était assez agréable, véritablement fraternel. C'était très complémentaire, très beau. Si vous le vivez une fois, c'est extraordinaire. Si vous le vivez deux ou trois fois, c'est juste... C'était un groupe qui respirait si naturellement, qu'il y a eu une bonne dose de fortune.

Est-ce que vous imaginez travailler avec eux à nouveau ?

Oui. C'est quelque chose que j'aimerais refaire. J'aimerais refaire un de ces disques. Vous savez, je pense que je le ferai, de nouveau sur la route. J'ai aimé toutes ces couleurs. J'ai aimé les cuivres et les violons. Et la capacité que j'ai eue à faire quelque chose de complètement inhabituel pour moi. Nous étions assez libres, tout simplement libres. C'est pourquoi j'aimerais le refaire. Ce groupe était trop bon pour n'exister qu'une fois. Et puis, tout le monde a aimé. Mettez ce DVD, regardez, cette communauté de musiciens hors de ce monde. Et puis c'était quelque chose de complètement différent de ce que je fais avec le E Street Band. C'était très divertissant et j'attends avec impatience de le refaire un jour.

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EYES ON THE PRIZE

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Chanson du Seeger Sessions Band sur E Street Radio. Notre conversation continue entre l'écrivain Dave Marsh et Bruce Springsteen.

Je travaille énormément depuis ces 7 ou 8 dernières années. Assez systématiquement. Ce qui est quelque chose que je m'étais toujours promis de faire, mais dont j'étais incapable durant la première partie de ma vie professionnelle. Ce qui est marrant, c'est que j'avais la musique. Si vous achetez Tracks, vous remarquerez que, pour chaque album sorti, il existe à côté un disque aussi bon, jamais sorti. Quelque fois je m'assois et regarde en arrière et je me dit, "Oops, pourquoi je n'ai pas sorti ces disques ?"

Et une de ces raisons, c'est que vous façonnez une identité particulière et une collection d'idées. J'enregistrais des disques et la façon de les sortir était très ciblée. Ce qui, je pensais, était très important à l'époque. Aujourd'hui, ma priorité est sans cesse, j'espère toujours, en développement. Mais il y a une partie de ce que vous avez fait qui est gravée dans le marbre, donc vous avez plus d'opportunités pour expérimenter. Et dans cette partie de ma vie professionnelle, il existe une liberté plus grande que par le passé.

Et j'aime travailler systématiquement. Et j'ai trouvé une façon pour l'intégrer à ma vie privée, avec le soutien de Patti. Qui est, vous le savez, une des raisons qui m'a permis de faire cette tournée. Avec 3 enfants, elle reste souvent à la maison. Durant la tournée, nous ne pouvions pas partir tous les deux systématiquement. Vous ne pouvez pas avoir vos deux parents partis. Et puis, je ne suis pas souvent éloigné. Je suis à l'extérieur deux soirs de suite et je rentre chez moi pour deux ou trois jours. La présence constante des parents est essentielle.

Les enfants remarqueront plus facilement le soir où vous n'êtes pas là que celui où vous êtes là.

Oui, et nos enfants sont habitués. Ils voulaient une vie casanière. Ils ne voulaient pas d'une vie où ils déménagent souvent. Et ils nous l'ont fait comprendre assez tôt. Et nous avons fait de notre mieux pour faire en sorte de réussir. Donc, elle m'a donné beaucoup de liberté pour pouvoir accomplir autant de travail que celui que j'ai abattu durant ces 7 ou 8 années. C'était très important.

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SHE'S THE ONE

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Vous repartez en tournée. Cette fois, les gens peuvent s'attendre à voir plus ou moins le même show qu'ils ont vu la dernière fois sur la tournée Magic, sans aucune nouvelle chose ?

Nous avons gardé une setlist plus compacte, et nous nous sommes peu écartés. En partie, car je voulais jouer le nouvel album. Je forme beaucoup d'espoir en cette musique, et elle sonne si bien. C'est certainement ce que j'ai fait de mieux. Si vous voulez mettre un disque sur la platine et laisser jouer, peut-être que depuis Born To Run, il se peut que ce soit ce qu'il y a de meilleur. Ça sonne vraiment bien. Et puis, il y a les chansons. Je m'intéresse à l'immédiateté du groupe, et tant que ce que tu fais actuellement est bon et que les gens veulent l'écouter, je veux dire, une partie...

C'est une source de fierté d'avoir été capable de continuer, mais également de grande vitalité, de part nos enregistrements ou notre performance. Je dirais que si vous avez 15 ou 16 ans, vous pouvez venir nous voir sur scène et vous pouvez dire que vous avez vu le E Street Band à son zénith. Certains auront peut-être leur époque préférée, certains auront peut-être aimé ce que nous faisions quand nous avions 25, 35, 45 ans, où je ne sais quelle période, vous comprenez ? Mais si vous êtes un gosse et que vous venez aujourd'hui et que votre frère ainé n'a plus rien aimé, votre père n'a plus rien aimé, votre grand-père n'a plus rien aimé depuis Born To Run, ce sera tout simplement encore plus fou. Et vous pourrez dire, "J'ai vu que Clarence, que Steve, que moi..., vous nous avez vu à notre meilleure forme".

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BORN TO RUN

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