Le 15 mars 2012, dans le cadre du festival South by Southwest (SXSW), dans un discours de près d'une heure sur la scène de l'Austin Convention Center, Bruce Springsteen a parlé de sa vie, en tant que musicien, et des artistes qui ont influencé sa carrière et son œuvre. Retrouvez la transcription intégrale de ce voyage musical...
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"Bonjour ! Oui, bonjour, bonjour, bonjour...
Pourquoi sommes-nous debout si tôt, bordel ? Quelle peut être l’importance de ce discours pour devoir le faire à midi ? Il ne peut pas être aussi important que ça... En ville, tout musicien digne de ce nom est encore endormi, ou le sera quand j’en aurai fini avec ce truc, je vous le garantis.
C’est un peu le bordel, ici...
Cette année, quand on m’a proposé de faire le discours d’ouverture de la conférence, j’ai un peu hésité, parce que le concept de "discours-clé" (1) me mettait mal à l’aise. Il semblait suggérer qu’il fallait une idée maîtresse qui puisse résumer tout ce qui se passe dehors, là dans les rues.
Du matin jusqu'au soir, cinq jours de groupes, des centaines de concerts, et plus personne n'est capable de s'accorder, pour ce qui concerne la pop. Je pense qu'il n’y a pas d’idée maîtresse. Il n’y a pas de théorie unifiée. Demandez à Einstein. Vous pouvez choisir n’importe quel groupe, Kiss (2) par exemple, et vous pouvez dire d'eux : "Partisans précoces d’un théâtre rock, exprimant les véritables hormones en effervescence de la jeunesse", ou : "Ils sont nuls !". Sur Phish, vous pouvez dire : "Héritiers de l’habit des Grateful Dead, centre brillant par excellence de la véritable communauté alternative", ou : "Ils sont nuls !". Vous dites : "Bruce Springsteen, génie poétique né, originaire des rues du comté de Monmouth, le travailleur du New Jersey le plus acharné dans le show business, la voix de l’homme de la rue, le futur du rock'n'roll", ou : "Il est nul. Dégage d’ici !".
Vous pourriez choisir n’importe quel groupe et créer votre propre équation. C’est plaisant. Il y a même eu récemment un livre qui parlait des Beatles et qui concluait, vous l'avez compris, qu’ils étaient nuls. Alors vraiment, au lieu de faire un discours d’ouverture, j’ai pensé que ce devrait être un discours "d’ouvertures", ou peut-être avec des tas d'orateurs différents. Je fais exprès d’exagérer, mais à peine.
Alors, avec ces propos en guise d’avertissement, je continue prudemment. Toutefois, c’est formidable d’être dans une ville avec dix mille groupes, ou presque... Quelqu’un connaît-il le chiffre exact ? Allez ! Il y en a beaucoup, non ?
A la fin de l'année 1964, quand j’ai pris une guitare, ce geste aurait pu ressembler à une folle utopie d’adolescent. Parce qu'au début, c'était numériquement impossible. A cette époque-là, il n’y avait pas beaucoup de guitares qui trainaient. On n’en avait pas encore fabriqué autant, tout simplement. Il aurait fallu que nous nous les partagions.
Mais les guitaristes étaient rares. La plupart avaient appris la musique seulement à l'école. Et les groupes étaient rares et, jusqu’à l’arrivée des Beatles, ils ne jouaient que des instrumentaux, principalement. Et il n’y avait pas tellement de musique à jouer. Quand je me suis mis à la guitare, on ne pouvait puiser que dans dix années d’histoire du rock. Ce serait comme si toute la musique pop que l'on connaît aujourd'hui était uniquement celle sortie entre 2002 et maintenant.
Pourquoi sommes-nous debout si tôt, bordel ? Quelle peut être l’importance de ce discours pour devoir le faire à midi ? Il ne peut pas être aussi important que ça... En ville, tout musicien digne de ce nom est encore endormi, ou le sera quand j’en aurai fini avec ce truc, je vous le garantis.
C’est un peu le bordel, ici...
Cette année, quand on m’a proposé de faire le discours d’ouverture de la conférence, j’ai un peu hésité, parce que le concept de "discours-clé" (1) me mettait mal à l’aise. Il semblait suggérer qu’il fallait une idée maîtresse qui puisse résumer tout ce qui se passe dehors, là dans les rues.
Du matin jusqu'au soir, cinq jours de groupes, des centaines de concerts, et plus personne n'est capable de s'accorder, pour ce qui concerne la pop. Je pense qu'il n’y a pas d’idée maîtresse. Il n’y a pas de théorie unifiée. Demandez à Einstein. Vous pouvez choisir n’importe quel groupe, Kiss (2) par exemple, et vous pouvez dire d'eux : "Partisans précoces d’un théâtre rock, exprimant les véritables hormones en effervescence de la jeunesse", ou : "Ils sont nuls !". Sur Phish, vous pouvez dire : "Héritiers de l’habit des Grateful Dead, centre brillant par excellence de la véritable communauté alternative", ou : "Ils sont nuls !". Vous dites : "Bruce Springsteen, génie poétique né, originaire des rues du comté de Monmouth, le travailleur du New Jersey le plus acharné dans le show business, la voix de l’homme de la rue, le futur du rock'n'roll", ou : "Il est nul. Dégage d’ici !".
Vous pourriez choisir n’importe quel groupe et créer votre propre équation. C’est plaisant. Il y a même eu récemment un livre qui parlait des Beatles et qui concluait, vous l'avez compris, qu’ils étaient nuls. Alors vraiment, au lieu de faire un discours d’ouverture, j’ai pensé que ce devrait être un discours "d’ouvertures", ou peut-être avec des tas d'orateurs différents. Je fais exprès d’exagérer, mais à peine.
Alors, avec ces propos en guise d’avertissement, je continue prudemment. Toutefois, c’est formidable d’être dans une ville avec dix mille groupes, ou presque... Quelqu’un connaît-il le chiffre exact ? Allez ! Il y en a beaucoup, non ?
A la fin de l'année 1964, quand j’ai pris une guitare, ce geste aurait pu ressembler à une folle utopie d’adolescent. Parce qu'au début, c'était numériquement impossible. A cette époque-là, il n’y avait pas beaucoup de guitares qui trainaient. On n’en avait pas encore fabriqué autant, tout simplement. Il aurait fallu que nous nous les partagions.
Mais les guitaristes étaient rares. La plupart avaient appris la musique seulement à l'école. Et les groupes étaient rares et, jusqu’à l’arrivée des Beatles, ils ne jouaient que des instrumentaux, principalement. Et il n’y avait pas tellement de musique à jouer. Quand je me suis mis à la guitare, on ne pouvait puiser que dans dix années d’histoire du rock. Ce serait comme si toute la musique pop que l'on connaît aujourd'hui était uniquement celle sortie entre 2002 et maintenant.
Quand j'étais adolescent, le plus grand nombre de groupes que j’avais jamais vu rassemblés sous un même toit, c’était vingt groupes ensemble qui se livraient à une bataille impitoyable, au Keyport-Matawan Roller Drome. Tellement de styles se télescopaient à ce moment-là, que vous aviez un ensemble vocal de doo-wop, portant tous la banane et des costumes assortis, installés à côté de notre groupe, qui jouait une version garage de Mystic Eyes de Them, et nous-mêmes installés à côté d’un groupe soul de treize musiciens. Et pourtant, ce n'est rien, si on compare à ce qui se passe en ce moment, dans les rues d’Austin.
C’est donc incroyable d’être de retour ici. J’ai passé beaucoup de bons moments, ici à Austin, depuis les années 70, et Jim Franklin et les Armadillo World Headquarters (3). Et c’est fascinant de voir ce qu’il est advenu de la musique que j’ai aimée durant toute ma vie. La pop est devenue un nouveau langage, une force culturelle, un mouvement social. En fait, une série de nouveaux langages, de forces culturelles et de mouvements sociaux, qui ont inspiré et animé la deuxième moitié du XXème siècle, et ses premières années. Qui aurait imaginé que nous aurions un président qui joue du saxophone ou un président qui chante de la soul ?
Quand nous avons débuté, il était impensable d'avoir 30 ans pour un musicien de rock. Bill Halley (4) a plus ou moins gardé son âge secret. Alors, quand Danny & The Juniors chantaient Rock'n'Roll Is Here to Stay (Le rock’n’roll est là pour toujours) (5), ils n’avaient pas idée à quel point ils allaient avoir terriblement raison, bordel ! Quand je suis sur scène aujourd'hui, et que je regarde le public, je croise les regards de trois générations, et pourtant la musique populaire continue de remplir sa fonction première de musique pour la jeunesse, de musique pour de joyeux déclencheurs de discussions, et de sujet principal pour les longues nuits de débats alcoolisées en compagnie de Steve Van Zandt, pour savoir qui régnera finalement de manière suprême.
Il y a tellement de sous-genres et de modes : two-tone, acid-rock, alternative dance, alternative metal, alternative rock, art punk, art rock, avant-garde metal, black metal, black & death metal, Christian metal, heavy metal, funk metal, glam metal, medieval metal, indie metal, melodic death metal, melodic black metal, metalcore, hardcore, electronic hardcore, folk punk, folk rock, pop punk, Brit-pop, grunge, sad core, surf music, psychedelic rock, punk rock, hip-hop, rap rock, rap metal, Nintendo core... hein ? Même moi, j'aimerais bien savoir ce qu’est le Nintendo core.
Mais : rock noir, shock rock, skate punk, noise core, noise pop, noise rock, pagan rock, paisley underground, indie pop, indie rock, heartland rock, roots rock, samba rock, screamo, emo, shoe-gazing stoner rock, swamp pop, synth pop, rock against communism, garage rock, blues rock, death & roll, lo-fi, jangle pop... folk music. Ajoutez juste néo - et post - à tout ce que je viens de dire, et citez-les à nouveau.
Oh oui, et le rock’n’roll... Alors, merde, voici tout ce qui ce passe dans cette ville en ce moment. Pour un mec qui réalise que U2 est probablement le dernier groupe dont il connaîtra le nom des quatre membres, c’est écrasant.
Peut-être que le commentaire le plus prophétique que j’ai entendu au cours du dernier quart de siècle, au sujet de la musique rock, a été prononcé par Lester Bangs (6), concernant la mort d’Elvis. En 1977, Lester Bangs a dit qu’Elvis était probablement la dernière chose sur laquelle nous serions tous d’accord - sans compter Public Enemy. A partir de ce moment-là, vous auriez vos héros et j’aurais les miens. Le centre de votre monde peut être Iggy Pop, ou Joni Mitchell, ou peut être Dylan. Le mien pourrait être Kiss, ou Pearl Jam, mais nous ne nous regarderons plus jamais les yeux dans les yeux, et nous ne serons plus jamais réunis par une seule musique. Et sa dernière phrase dans l’article disait : "Alors, au lieu de dire au revoir à Elvis, c’est à vous que je vais dire au revoir".
Alors que ce commentaire a été prouvé un millier de fois depuis, nous sommes pourtant ici dans une ville avec des milliers de groupes, chacun avec un style, et avec une philosophie, et une chanson qui leur est propre. Et je pense que les meilleurs d’entre eux s'imaginent qu’ils ont le pouvoir de démonter la prophétie de Lester, et de faire mentir son pronostic.
C’est donc incroyable d’être de retour ici. J’ai passé beaucoup de bons moments, ici à Austin, depuis les années 70, et Jim Franklin et les Armadillo World Headquarters (3). Et c’est fascinant de voir ce qu’il est advenu de la musique que j’ai aimée durant toute ma vie. La pop est devenue un nouveau langage, une force culturelle, un mouvement social. En fait, une série de nouveaux langages, de forces culturelles et de mouvements sociaux, qui ont inspiré et animé la deuxième moitié du XXème siècle, et ses premières années. Qui aurait imaginé que nous aurions un président qui joue du saxophone ou un président qui chante de la soul ?
Quand nous avons débuté, il était impensable d'avoir 30 ans pour un musicien de rock. Bill Halley (4) a plus ou moins gardé son âge secret. Alors, quand Danny & The Juniors chantaient Rock'n'Roll Is Here to Stay (Le rock’n’roll est là pour toujours) (5), ils n’avaient pas idée à quel point ils allaient avoir terriblement raison, bordel ! Quand je suis sur scène aujourd'hui, et que je regarde le public, je croise les regards de trois générations, et pourtant la musique populaire continue de remplir sa fonction première de musique pour la jeunesse, de musique pour de joyeux déclencheurs de discussions, et de sujet principal pour les longues nuits de débats alcoolisées en compagnie de Steve Van Zandt, pour savoir qui régnera finalement de manière suprême.
Il y a tellement de sous-genres et de modes : two-tone, acid-rock, alternative dance, alternative metal, alternative rock, art punk, art rock, avant-garde metal, black metal, black & death metal, Christian metal, heavy metal, funk metal, glam metal, medieval metal, indie metal, melodic death metal, melodic black metal, metalcore, hardcore, electronic hardcore, folk punk, folk rock, pop punk, Brit-pop, grunge, sad core, surf music, psychedelic rock, punk rock, hip-hop, rap rock, rap metal, Nintendo core... hein ? Même moi, j'aimerais bien savoir ce qu’est le Nintendo core.
Mais : rock noir, shock rock, skate punk, noise core, noise pop, noise rock, pagan rock, paisley underground, indie pop, indie rock, heartland rock, roots rock, samba rock, screamo, emo, shoe-gazing stoner rock, swamp pop, synth pop, rock against communism, garage rock, blues rock, death & roll, lo-fi, jangle pop... folk music. Ajoutez juste néo - et post - à tout ce que je viens de dire, et citez-les à nouveau.
Oh oui, et le rock’n’roll... Alors, merde, voici tout ce qui ce passe dans cette ville en ce moment. Pour un mec qui réalise que U2 est probablement le dernier groupe dont il connaîtra le nom des quatre membres, c’est écrasant.
Peut-être que le commentaire le plus prophétique que j’ai entendu au cours du dernier quart de siècle, au sujet de la musique rock, a été prononcé par Lester Bangs (6), concernant la mort d’Elvis. En 1977, Lester Bangs a dit qu’Elvis était probablement la dernière chose sur laquelle nous serions tous d’accord - sans compter Public Enemy. A partir de ce moment-là, vous auriez vos héros et j’aurais les miens. Le centre de votre monde peut être Iggy Pop, ou Joni Mitchell, ou peut être Dylan. Le mien pourrait être Kiss, ou Pearl Jam, mais nous ne nous regarderons plus jamais les yeux dans les yeux, et nous ne serons plus jamais réunis par une seule musique. Et sa dernière phrase dans l’article disait : "Alors, au lieu de dire au revoir à Elvis, c’est à vous que je vais dire au revoir".
Alors que ce commentaire a été prouvé un millier de fois depuis, nous sommes pourtant ici dans une ville avec des milliers de groupes, chacun avec un style, et avec une philosophie, et une chanson qui leur est propre. Et je pense que les meilleurs d’entre eux s'imaginent qu’ils ont le pouvoir de démonter la prophétie de Lester, et de faire mentir son pronostic.
Alors que les disques sur lesquels ma musique est initialement sortie, laissent place à un nuage de uns et de zéros, et alors que je transporte toute ma collection de disques accumulés depuis mes 13 ans dans la poche de ma chemise, j’aimerais parler de cette unique chose qui est constante depuis des années : la genèse et le pouvoir de la créativité, le pouvoir de l’auteur, ou plutôt du compositeur, ou simplement du créateur. Alors que vous enregistriez de la dance music, de l’Américana, du rap, de la musique électronique, tout dépend de la manière dont vous assemblez ce que vous faites. Les éléments que vous utilisez n’ont pas d’importance. La pureté de l’expression humaine et l’expérience ne se limitent pas aux guitares, aux hits, aux tourne-disques, aux micro-puces. Il n’y a pas de bonne manière, ni de manière pure, de le faire. Il s’agit simplement de le faire.
Nous vivons dans un monde post-authentique. Et aujourd’hui, l'authenticité est un palais de miroirs. Il s’agit juste de ce que vous apportez quand les lumières s’éteignent. Ce sont vos professeurs, vos influences, votre histoire personnelle. Et à la fin de la journée, c’est le pouvoir et la raison d'être de votre musique qui continue d'être important.
Aujourd'hui, je vais donc un peu parler de la manière dont j’ai assemblé ce que j’ai fait, dans l’espoir que, ce soir, quelqu’un traînant dans un de ces clubs puisse éventuellement en trouver un petit échantillon qui en vaille la peine. Et comme c’est le 100ème anniversaire de Woody Guthrie, et la pièce maîtresse de la conférence South by Southwest de cette année, je vais aussi parler un petit peu de mon développement musical, et de l'endroit dans lequel il a croisé celui de Woody, et pourquoi.
Nous vivons dans un monde post-authentique. Et aujourd’hui, l'authenticité est un palais de miroirs. Il s’agit juste de ce que vous apportez quand les lumières s’éteignent. Ce sont vos professeurs, vos influences, votre histoire personnelle. Et à la fin de la journée, c’est le pouvoir et la raison d'être de votre musique qui continue d'être important.
Aujourd'hui, je vais donc un peu parler de la manière dont j’ai assemblé ce que j’ai fait, dans l’espoir que, ce soir, quelqu’un traînant dans un de ces clubs puisse éventuellement en trouver un petit échantillon qui en vaille la peine. Et comme c’est le 100ème anniversaire de Woody Guthrie, et la pièce maîtresse de la conférence South by Southwest de cette année, je vais aussi parler un petit peu de mon développement musical, et de l'endroit dans lequel il a croisé celui de Woody, et pourquoi.
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Au début, chaque musicien a sa période de genèse. Pour vous, il s'agissait peut-être des Sex Pistols, ou de Madonna, ou de Public Enemy. C’est tout ce qui, au départ, vous inspire pour agir. La mienne, c'était en 1956, Elvis (7) au Ed Sullivan Show (8). C’est ce soir-là que j’ai réalisé qu’un blanc pouvait être magique, que vous n’aviez pas besoin d’être limité par votre éducation, par votre physique ou par le contexte social qui vous oppressait. Vous pouviez faire appel à vos propres pouvoirs d’imagination, et vous pouviez créer votre propre identité transformative.
Un certain type d’identité transformative, qui à n’importe quel autre moment dans l’histoire américaine, aurait pu sembler difficile, si ce n’est impossible. Et je dis toujours à mes enfants qu’ils ont eu de la chance de naître à l’époque de la technologie reproductible. Sinon, ils voyageraient à l’arrière d’un chariot et je porterai un chapeau de bouffon. Tout est une question de synchronisation. Tout est une question de synchronisation. L’avènement de la télévision et sa dissémination de l’information visuelle ont changé la vie dans les années 50, de la même manière qu’Internet l’a fait au cours de ces vingt dernières années.
Souvenez-vous, il ne s'agissait pas seulement du physique d’Evis; il s'agissait de la façon dont il bougeait et qui rendait le public fou, furieux, qui les conduisaient à hurler leur extase, ou leur répulsion profane. C’était la télévision. Quand ils ont essayé de le censurer au-dessous de la taille, c’était parce que vous pouviez voir ce qui se passait dans son pantalon. Elvis était le premier homme moderne du XXème siècle, le précurseur de la révolution sexuelle, de la révolution des Droits Civiques, venu de la même ville de Memphis que Martin Luther King, et créant un art fondamental et étranger, qui serait entraîné par un courant dominant de la culture populaire.
La télévision et Elvis nous ont donné un accès total à un nouveau langage, à une nouvelle forme de communication, à une nouvelle façon d’être, une nouvelle façon de paraître, une nouvelle façon de penser le sexe, la race, l’identité, la vie; une nouvelle façon d’être américain, d'être un être humain, et une nouvelle façon d’entendre la musique. Une fois qu’Elvis a traversé les ondes, une fois qu’il a été entendu et vu en action, on ne pouvait plus remettre le génie dans sa bouteille. Après ce moment, il y a eu hier, et il y eu aujourd’hui, et il y avait un rockabilly incandescent qui forgeait un nouveau lendemain, juste sous vos yeux.
Un certain type d’identité transformative, qui à n’importe quel autre moment dans l’histoire américaine, aurait pu sembler difficile, si ce n’est impossible. Et je dis toujours à mes enfants qu’ils ont eu de la chance de naître à l’époque de la technologie reproductible. Sinon, ils voyageraient à l’arrière d’un chariot et je porterai un chapeau de bouffon. Tout est une question de synchronisation. Tout est une question de synchronisation. L’avènement de la télévision et sa dissémination de l’information visuelle ont changé la vie dans les années 50, de la même manière qu’Internet l’a fait au cours de ces vingt dernières années.
Souvenez-vous, il ne s'agissait pas seulement du physique d’Evis; il s'agissait de la façon dont il bougeait et qui rendait le public fou, furieux, qui les conduisaient à hurler leur extase, ou leur répulsion profane. C’était la télévision. Quand ils ont essayé de le censurer au-dessous de la taille, c’était parce que vous pouviez voir ce qui se passait dans son pantalon. Elvis était le premier homme moderne du XXème siècle, le précurseur de la révolution sexuelle, de la révolution des Droits Civiques, venu de la même ville de Memphis que Martin Luther King, et créant un art fondamental et étranger, qui serait entraîné par un courant dominant de la culture populaire.
La télévision et Elvis nous ont donné un accès total à un nouveau langage, à une nouvelle forme de communication, à une nouvelle façon d’être, une nouvelle façon de paraître, une nouvelle façon de penser le sexe, la race, l’identité, la vie; une nouvelle façon d’être américain, d'être un être humain, et une nouvelle façon d’entendre la musique. Une fois qu’Elvis a traversé les ondes, une fois qu’il a été entendu et vu en action, on ne pouvait plus remettre le génie dans sa bouteille. Après ce moment, il y a eu hier, et il y eu aujourd’hui, et il y avait un rockabilly incandescent qui forgeait un nouveau lendemain, juste sous vos yeux.
Alors, une semaine plus tard, inspiré par la passion contenue dans le pantalon d’Elvis, mes petits doigts de garçon de six ans s’enroulaient pour la première fois autour d’un manche de guitare, louée chez Mike Deal’s Music à Freehold, New Jersey. Ils n’étaient pas assez grands. L’échec avec un "E" majuscule. Je me suis alors acharné, et acharné, et acharné - devant le miroir, évidemment. Je continue toujours à m'acharner. Pas vous ? Allez, faut bien vérifier ses gestes !
Mais même avant qu'Elvis apparaisse, mon monde avait commencé à se façonner grâce à la petite radio, avec un simple haut-parleur de 30 cm, posée sur notre réfrigérateur. Ma mère aimait la musique, et elle nous a élevés en écoutant la musique pop à la radio. Entre 8h00 et 9h00 tous les matins, tout en saupoudrant de sucre mes Sugar Pops, les sons des premiers morceaux pop et doo-wop étaient chuchotés à mes oreilles juvéniles et impressionnables. Le doo-wop, la musique la plus sensuelle jamais produite, le son du sexe brut, des bas de soie frottant sur le tissu du siège arrière de la voiture, le bruit sourd des agrafes de soutiens-gorge à travers les États-Unis, des merveilleux mensonges murmurés dans des oreilles parfumées au Tabu, le son des traînées de rouge à lèvres, des chemises déboutonnées, des mascaras qui coulent, des larmes sur votre oreiller, des secrets murmurés dans le calme de la nuit, les gradins du lycée, et l’obscurité à la cantine du YMCA. La bande-son de votre incroyable et merveilleux retour chez vous, juste après avoir dansé, la démarche boitillante et les testicules échauffées. Oh ! et c’était si bon d'avoir mal...
A la fin des années 50 et au début des années 60, le doo-wop a commencé à ruisseler à la radio, dans les stations-services, les usines, les rues et les salles de billard - les temples de la vie et du mystère dans ma petite ville natale. Et j’étais toujours fasciné devant la progression basique des accords.
Il ne devrait pas y avoir une guitare par ici ? Quelqu’un en a une ?
[Il gratte la guitare et chante] Oooo whooo, Whooo, Whooo...
Vous n'avez pas envie d'embrasser quelqu'un ? Et puis, c'est devenu :
[Il gratte la guitare et chante les premiers vers de Backstreets]
One soft infested summer, me and Terry became friends... / Au cours d'un été ravagé par la douceur, Terry et moi sommes devenus amis...
Tout vient du même endroit.
Mais même avant qu'Elvis apparaisse, mon monde avait commencé à se façonner grâce à la petite radio, avec un simple haut-parleur de 30 cm, posée sur notre réfrigérateur. Ma mère aimait la musique, et elle nous a élevés en écoutant la musique pop à la radio. Entre 8h00 et 9h00 tous les matins, tout en saupoudrant de sucre mes Sugar Pops, les sons des premiers morceaux pop et doo-wop étaient chuchotés à mes oreilles juvéniles et impressionnables. Le doo-wop, la musique la plus sensuelle jamais produite, le son du sexe brut, des bas de soie frottant sur le tissu du siège arrière de la voiture, le bruit sourd des agrafes de soutiens-gorge à travers les États-Unis, des merveilleux mensonges murmurés dans des oreilles parfumées au Tabu, le son des traînées de rouge à lèvres, des chemises déboutonnées, des mascaras qui coulent, des larmes sur votre oreiller, des secrets murmurés dans le calme de la nuit, les gradins du lycée, et l’obscurité à la cantine du YMCA. La bande-son de votre incroyable et merveilleux retour chez vous, juste après avoir dansé, la démarche boitillante et les testicules échauffées. Oh ! et c’était si bon d'avoir mal...
A la fin des années 50 et au début des années 60, le doo-wop a commencé à ruisseler à la radio, dans les stations-services, les usines, les rues et les salles de billard - les temples de la vie et du mystère dans ma petite ville natale. Et j’étais toujours fasciné devant la progression basique des accords.
Il ne devrait pas y avoir une guitare par ici ? Quelqu’un en a une ?
[Il gratte la guitare et chante] Oooo whooo, Whooo, Whooo...
Vous n'avez pas envie d'embrasser quelqu'un ? Et puis, c'est devenu :
[Il gratte la guitare et chante les premiers vers de Backstreets]
One soft infested summer, me and Terry became friends... / Au cours d'un été ravagé par la douceur, Terry et moi sommes devenus amis...
Tout vient du même endroit.
En tout cas, dans mes oreilles de garçon de 13 ans, la pop des années 60 est arrivée. Roy Orbison (9) - en plus de Johnny Cash - c'était l’autre Homme en Noir. Il était le véritable maître de l’apocalypse romantique que vous redoutiez, et dont vous saviez qu'il allait arriver, après la première nuit où vous avez murmuré "Je t’aime" à votre nouvelle petite amie. Vous déprimiez. Roy était le plus cool des perdants que vous ayez jamais vus. Avec ses lunettes noires en forme de bouteilles de Coca, sa tessiture à trois octaves, il semblait se réjouir de planter son couteau au plus profond des entrailles de vos insécurités d’adolescent.
Rien que les titres : Crying [Pleurer], It’s Over [C'est fini], Running Scared [Prendre peur]. C’est vrai. La paranoïa, oh, la paranoïa. Il chantait l’impossibilité tragique de connaître les femmes. Il était torturé par la peau douce, les pulls en angora, la beauté et la mort - tout comme vous. Mais il chantait aussi sur les hauteurs d’une béatitude presque indicible, qu'il avait atteint, grâce à ces mêmes choses qui le torturaient. Oh, ironie cruelle...
Et pour ces quelques instants, il vous disait que les dégâts, et les ruines et les cœurs brisés en valaient la peine. J’ai compris, mes jeunes auteurs. La sagesse m’a dit : La vie est une tragédie, rompue par des moments d’extase naïve qui rendent cette tragédie supportable. J’avais à moitié raison. Ce n’était pas la vie, c’était la pop music. Mais à 24 ans, qui connaissait la différence ?
Rien que les titres : Crying [Pleurer], It’s Over [C'est fini], Running Scared [Prendre peur]. C’est vrai. La paranoïa, oh, la paranoïa. Il chantait l’impossibilité tragique de connaître les femmes. Il était torturé par la peau douce, les pulls en angora, la beauté et la mort - tout comme vous. Mais il chantait aussi sur les hauteurs d’une béatitude presque indicible, qu'il avait atteint, grâce à ces mêmes choses qui le torturaient. Oh, ironie cruelle...
Et pour ces quelques instants, il vous disait que les dégâts, et les ruines et les cœurs brisés en valaient la peine. J’ai compris, mes jeunes auteurs. La sagesse m’a dit : La vie est une tragédie, rompue par des moments d’extase naïve qui rendent cette tragédie supportable. J’avais à moitié raison. Ce n’était pas la vie, c’était la pop music. Mais à 24 ans, qui connaissait la différence ?
J’étais donc en route. Et puis Spector et le Mur du Son (10). L’oeuvre entière de Phil pouvait être décrite par le titre d’une de ses productions les moins connues, He Hit Me (And I Felt Like A Kiss) [Il m'a frappé (Et j'ai senti comme un baiser)] (11). Les disques de Phil ressemblaient presque au chaos, à de la violence enrobée de sucre et de bonbons, chantés par des filles qui envoyaient directement Roy prendre des anti-dépresseurs. Si Roy était un opéra, Phil représentait les symphonies, des petits orgasmes de trois minutes, suivis par l’oubli.
Et la plus grande leçon de Phil, c'était le son, le son, le son est son propre langage. La première chose à laquelle vous pensez avec Phil Spector, c’est [il imite le son de batterie du début de Be My Baby]. Il ne vous fallait rien de plus.
Et la plus grande leçon de Phil, c'était le son, le son, le son est son propre langage. La première chose à laquelle vous pensez avec Phil Spector, c’est [il imite le son de batterie du début de Be My Baby]. Il ne vous fallait rien de plus.
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Et puis, l’Invasion Britannique. Ma première véritable guitare - en fait j’ai vraiment appris à jouer - et c’était différent : la configuration de la terre a changé. Quatre garçons, qui jouaient et chantaient, écrivaient leurs propres chansons. Il n’y aurait plus de producteur, à part le chanteur, un chanteur qui n’écrivait pas, un auteur qui ne chantait pas. Ce qui a changé la manière dont les choses étaient faites. Les Beatles étaient cool. Ils étaient classiques, bien habillés et ont créé l’idée d’un groupe indépendant où tout pouvait sortir de votre garage.
La pochette de l'album Meet the Beatles ! (12), ces photos de leurs quatre têtes - je me souviens l'avoir vue dans le magasin J. J. Newberry's - c'était la première chose que j'ai vue quand je suis allé en courant dans ce petit magasin bon marché. Il n'y avait pas de magasins de disques. Il n'y avait pas assez de disques, je pense, à cette époque-là. Il y avait comme un coin à côté des jouets, où ils vendaient quelques albums. Et je me souviens m'être précipité à l'intérieur et d'avoir vu cette pochette d'album avec ces quatre têtes. Ils étaient comme les dieux silencieux de l'Olympe. Là était mon avenir, il me crevait les yeux. Et je me rappelle avoir pensé, "C'est trop cool. Je ne vais pas y arriver, je ne vais jamais y arriver". Ensuite dans un fanzine, je suis tombé par hasard sur une image des Beatles à Hambourg. Ils portaient leurs vestes en cuir et avaient leurs cheveux coiffés en banane, ils avaient de l'acné sur le visage. Je me suis dit, "Hé, tiens donc ! Ce sont les types avec lesquels j'ai grandi, vous comprenez, sauf qu'ils s'agissait de rats venant des quais de Liverpool". Sans leurs vestes Nehru et leur coupe de cheveux, ces types, ce sont des gosses. Ils sont beaucoup plus cool que moi, mais ils restent des gosses. Il doit bien exister une manière d'arriver là où ils sont.
La pochette de l'album Meet the Beatles ! (12), ces photos de leurs quatre têtes - je me souviens l'avoir vue dans le magasin J. J. Newberry's - c'était la première chose que j'ai vue quand je suis allé en courant dans ce petit magasin bon marché. Il n'y avait pas de magasins de disques. Il n'y avait pas assez de disques, je pense, à cette époque-là. Il y avait comme un coin à côté des jouets, où ils vendaient quelques albums. Et je me souviens m'être précipité à l'intérieur et d'avoir vu cette pochette d'album avec ces quatre têtes. Ils étaient comme les dieux silencieux de l'Olympe. Là était mon avenir, il me crevait les yeux. Et je me rappelle avoir pensé, "C'est trop cool. Je ne vais pas y arriver, je ne vais jamais y arriver". Ensuite dans un fanzine, je suis tombé par hasard sur une image des Beatles à Hambourg. Ils portaient leurs vestes en cuir et avaient leurs cheveux coiffés en banane, ils avaient de l'acné sur le visage. Je me suis dit, "Hé, tiens donc ! Ce sont les types avec lesquels j'ai grandi, vous comprenez, sauf qu'ils s'agissait de rats venant des quais de Liverpool". Sans leurs vestes Nehru et leur coupe de cheveux, ces types, ce sont des gosses. Ils sont beaucoup plus cool que moi, mais ils restent des gosses. Il doit bien exister une manière d'arriver là où ils sont.
Et puis pour moi, ce fut les Animals (13). Pour certains, c'était juste un autre groupe parmi les vraiment bons groupes de British Beat des années 60. Mais pour moi, les Animals ont été - ils ont été une révélation. Les premiers disques avec une conscience sociale totale que j'avais jamais entendue. We Gotta Get Out Of This Place (14) avait ce super riff de basse, [il joue la ligne de basse de We Gotta Get Out Of This Place] et ça, c'était marquant, marquant pour l'époque.
[Il chante et joue à la guitare We Gotta Get Out Of This Place]:
In this dirty old part of the city / Dans ce vieux quartier sale de la ville
Where the sun refused to shine / Où le soleil refusait de briller
People tell me there ain't no sense in trying / Les gens disent qu'il est inutile d'essayer
My little girl, you're so young and pretty / Ma chérie, tu es si jeune et jolie
One thing I know is true / Il y a une chose que je sais
You'll be dead before your time is due, this I know / Tu seras morte avant que ton heure sonne, je le sais
See my Daddy in bed and dying / Regarde mon père au lit, en train de mourir
See his hair turning gray / Regarde ses cheveux qui deviennent gris
He's been working and slaving his life away, yes, I know / Il travaille et trime comme un esclave toute sa vie, oui je sais
It's been work every day / C'est du travail chaque jour
Just work every day / Rien que du travail chaque jour
It's been work, work, work, work / C'est du travail, travail, travail, travail
We gotta get out of this place / Nous devons nous tirer de cet endroit
If it's the last thing we ever do / Si c'est la dernière chose que nous devons jamais faire
We gotta get out of this place / Nous devons nous tirer de cet endroit
Girl, there's a better life for me and you / Il y a une meilleure vie à mener pour toi et moi
Yes, I know it's true / Oui, tu sais que c'est vrai
Il y a là chaque chanson que j'ai écrite. Oui. Toutes mes chansons sont là. Je ne plaisante pas, non plus. C'est Born To Run, Born In The USA, toutes les chansons que j'ai écrites ces 40 dernières années, y compris les toutes dernières. Mais elle m'a bouleversé si profondément. C'était la première fois où j'ai eu le sentiment d'entendre quelque chose qui venait de la radio et qui reflétait ma vie, mon enfance. Et l'autre chose qui était génial avec les Animals, c'était qu'aucun membre n'était beau. Aucun. On les a considérés comme l'un des groupes les plus laids de tout le rock'n'roll.
Et c'était une bonne chose. C'était une bonne chose pour moi, parce qu'à l'époque, je me trouvais affreux. Et, et ils n'étaient pas sympas, vous savez. Ils ne cherchaient pas à se faire bien voir. Ils étaient comme l'agression personnifiée. "It's my life. I'll do what I want / C'est ma vie. Je ferai ce que je veux" (15). Ils étaient cruels, ce qui était si libérateur. Tellement libérateur. Quand vous regardiez Eric Burdon - Eric Burdon ressemblait à votre papa, modèle réduit, avec une perruque. Il n'a jamais eu un visage d'enfant. Il a toujours eu le visage d'un petit homme.
De plus, il ne savait pas danser. Ils l'ont mis dans un costume, mais c'était comme si on avait mis un gorille dans un costume. On voyait bien qu'il se disait - Rien à foutre de cette merde, mec. Il n'en voulait pas, vous savez ? Et puis, il avait cette voix qui était, comment dire, comme Howlin' Wolf, ou quelque chose dans le genre qui sortait de la bouche d'un gosse de 17 ou 18 ans. Je ne sais pas comment s'est arrivé. Mais ils étaient si - J'ai trouvé leur cruauté si libératrice. Quel était ce vers terrible dans It's My Life ? "It's a hard world to get a break in, all the good things have been taken / C'est un monde dur pour obtenir quelque chose, toutes les bonnes choses ont été prises". Et puis "Though dressed in these rags I'll wear sable someday, hear what I say. I'm gonna ride the serpent. No more time spent sweating rent / Même si je porte des haillons, je porterai de la fourrure un jour, entendez ce que je dis. Je vais chevaucher ce serpent. Je ne passerai plus mon temps à suer pour payer mon loyer". Et puis ce vers magnifique, "It's my life. Show me I'm wrong, hurt me sometime. Hurt me sometime. But someday I'll treat you real fine / C'est ma vie. Montre-moi que j'ai tort, fais-moi du mal parfois. Mais un jour je te traiterai vraiment bien". J'adore. Oui, oui, oui, oui.
Et puis, il y avait leur nom - leur nom était très différent des Beatles ou d'Herman's Hermits, ou de Freddie & the Dreamers. Leur nom était impardonnable, et final et irrévocable. Vous le preniez en pleine face. Ce fut le nom le plus convaincant, jusqu'à l'arrivée des Sex Pistols.
Badlands, Prove It All Night - Darkness On The Edge Of Town était un album avec beaucoup de choses provenant des Animals. Les jeunes, écoutez bien. Je vais vous dire comment on fait, maintenant. J'ai pris Don't Let Me Be Misunderstood (16).
[Il chante et joue à la guitare l'introduction de Don't Let Me Be Misunderstood, puis chante la mélodie au piano et puis joue le riff de guitare de Badlands].
[Il chante et joue à la guitare We Gotta Get Out Of This Place]:
In this dirty old part of the city / Dans ce vieux quartier sale de la ville
Where the sun refused to shine / Où le soleil refusait de briller
People tell me there ain't no sense in trying / Les gens disent qu'il est inutile d'essayer
My little girl, you're so young and pretty / Ma chérie, tu es si jeune et jolie
One thing I know is true / Il y a une chose que je sais
You'll be dead before your time is due, this I know / Tu seras morte avant que ton heure sonne, je le sais
See my Daddy in bed and dying / Regarde mon père au lit, en train de mourir
See his hair turning gray / Regarde ses cheveux qui deviennent gris
He's been working and slaving his life away, yes, I know / Il travaille et trime comme un esclave toute sa vie, oui je sais
It's been work every day / C'est du travail chaque jour
Just work every day / Rien que du travail chaque jour
It's been work, work, work, work / C'est du travail, travail, travail, travail
We gotta get out of this place / Nous devons nous tirer de cet endroit
If it's the last thing we ever do / Si c'est la dernière chose que nous devons jamais faire
We gotta get out of this place / Nous devons nous tirer de cet endroit
Girl, there's a better life for me and you / Il y a une meilleure vie à mener pour toi et moi
Yes, I know it's true / Oui, tu sais que c'est vrai
Il y a là chaque chanson que j'ai écrite. Oui. Toutes mes chansons sont là. Je ne plaisante pas, non plus. C'est Born To Run, Born In The USA, toutes les chansons que j'ai écrites ces 40 dernières années, y compris les toutes dernières. Mais elle m'a bouleversé si profondément. C'était la première fois où j'ai eu le sentiment d'entendre quelque chose qui venait de la radio et qui reflétait ma vie, mon enfance. Et l'autre chose qui était génial avec les Animals, c'était qu'aucun membre n'était beau. Aucun. On les a considérés comme l'un des groupes les plus laids de tout le rock'n'roll.
Et c'était une bonne chose. C'était une bonne chose pour moi, parce qu'à l'époque, je me trouvais affreux. Et, et ils n'étaient pas sympas, vous savez. Ils ne cherchaient pas à se faire bien voir. Ils étaient comme l'agression personnifiée. "It's my life. I'll do what I want / C'est ma vie. Je ferai ce que je veux" (15). Ils étaient cruels, ce qui était si libérateur. Tellement libérateur. Quand vous regardiez Eric Burdon - Eric Burdon ressemblait à votre papa, modèle réduit, avec une perruque. Il n'a jamais eu un visage d'enfant. Il a toujours eu le visage d'un petit homme.
De plus, il ne savait pas danser. Ils l'ont mis dans un costume, mais c'était comme si on avait mis un gorille dans un costume. On voyait bien qu'il se disait - Rien à foutre de cette merde, mec. Il n'en voulait pas, vous savez ? Et puis, il avait cette voix qui était, comment dire, comme Howlin' Wolf, ou quelque chose dans le genre qui sortait de la bouche d'un gosse de 17 ou 18 ans. Je ne sais pas comment s'est arrivé. Mais ils étaient si - J'ai trouvé leur cruauté si libératrice. Quel était ce vers terrible dans It's My Life ? "It's a hard world to get a break in, all the good things have been taken / C'est un monde dur pour obtenir quelque chose, toutes les bonnes choses ont été prises". Et puis "Though dressed in these rags I'll wear sable someday, hear what I say. I'm gonna ride the serpent. No more time spent sweating rent / Même si je porte des haillons, je porterai de la fourrure un jour, entendez ce que je dis. Je vais chevaucher ce serpent. Je ne passerai plus mon temps à suer pour payer mon loyer". Et puis ce vers magnifique, "It's my life. Show me I'm wrong, hurt me sometime. Hurt me sometime. But someday I'll treat you real fine / C'est ma vie. Montre-moi que j'ai tort, fais-moi du mal parfois. Mais un jour je te traiterai vraiment bien". J'adore. Oui, oui, oui, oui.
Et puis, il y avait leur nom - leur nom était très différent des Beatles ou d'Herman's Hermits, ou de Freddie & the Dreamers. Leur nom était impardonnable, et final et irrévocable. Vous le preniez en pleine face. Ce fut le nom le plus convaincant, jusqu'à l'arrivée des Sex Pistols.
Badlands, Prove It All Night - Darkness On The Edge Of Town était un album avec beaucoup de choses provenant des Animals. Les jeunes, écoutez bien. Je vais vous dire comment on fait, maintenant. J'ai pris Don't Let Me Be Misunderstood (16).
[Il chante et joue à la guitare l'introduction de Don't Let Me Be Misunderstood, puis chante la mélodie au piano et puis joue le riff de guitare de Badlands].
C'est ce même putain de riff, mec. Écoutez bien, les jeunes : voilà la recette d'un plagiat réussi. Et Darkness a été aussi influencé par l'explosion du punk à cette époque-là. Je suis allé acheter tous les disques - tous les premiers disques punk - et j'ai acheté Anarchy In The UK, et God Save The Queen et les Sex Pistols (17) étaient si terrifiants. Ils ont littéralement - ils ont ébranlé la terre. Ce qui est différent d'être choquant. Et beaucoup de groupes étaient choquants. Mais terrifiant, c'était autre chose. Il y avait, très, très peu de groupes rock qui étaient terrifiants. C'était une grande qualité, qui faisait partie de leur grande beauté.
Ils étaient courageux et ils vous défiaient, et ils vous rendaient courageux. Et beaucoup de cette énergie a trouvé son chemin dans le sous-texte de Darkness. Darkness a été écrit en 1977, et toute cette musique existait, et si vous aviez des oreilles, vous ne pouviez pas l'ignorer. J'ai connu des musiciens qui l'ont ignorée. Et ils se sont trompés. On ne pouvait pas ignorer ce défi, vous comprenez ?
Ils étaient courageux et ils vous défiaient, et ils vous rendaient courageux. Et beaucoup de cette énergie a trouvé son chemin dans le sous-texte de Darkness. Darkness a été écrit en 1977, et toute cette musique existait, et si vous aviez des oreilles, vous ne pouviez pas l'ignorer. J'ai connu des musiciens qui l'ont ignorée. Et ils se sont trompés. On ne pouvait pas ignorer ce défi, vous comprenez ?
****
Puis, évidemment, pour moi, il y a eu les films. Mais ça, c'est une autre discussion. Puis, il y a eu la soul music. La soul music, vraiment important. Le courage ouvrier de la soul music.
[Il chante Soul Man]: (18)
I was brought up on a backstreet / J'ai grandi dans une petite ruelle
I learned how to love before I could eat / J'ai appris à aimer avant de savoir manger
Aujourd’hui, même si j'ai personnellement appris à manger bien avant de savoir aimer, je savais de quoi il parlait. C'était la musique d'une détermination courageuse - venant du blues, de l'église, de la Terre et des cieux imbibés de sexe. C'était de la musique de transpiration moite et qui nous arrosait de demandes de plaisir et de respect. C'était de la musique d'adulte, chantée par des hommes et des femmes soul, et non par des idoles de jeunes.
[Il chante Soul Man]: (18)
I was brought up on a backstreet / J'ai grandi dans une petite ruelle
I learned how to love before I could eat / J'ai appris à aimer avant de savoir manger
Aujourd’hui, même si j'ai personnellement appris à manger bien avant de savoir aimer, je savais de quoi il parlait. C'était la musique d'une détermination courageuse - venant du blues, de l'église, de la Terre et des cieux imbibés de sexe. C'était de la musique de transpiration moite et qui nous arrosait de demandes de plaisir et de respect. C'était de la musique d'adulte, chantée par des hommes et des femmes soul, et non par des idoles de jeunes.
Et puis il y a eu la soie et les sons ambitieux et plein de paillettes de la Motown. C'était quelque chose de plus lisse, mais ce n'était pas pour autant moins puissant que les sons de chez Stax (19). Il y a l'âme admirable, remplie d'une conscience sociale, de Curtis Mayfield & the Impressions, We're a Winner - Keep on Pushin' (20). De grands, grands disques qui ont envahi les ondes hertziennes à une époque où vous aviez vraiment besoin de ces gens-là. Vous aviez vraiment besoin d'eux.
Woman's Got Soul - quel disque magnifique pour les femmes. It's All Right - c'était la bande son du Mouvement pour les Droits Civiques. Et c'est ici, parmi ses grands artistes afro-américains que j'ai appris mon métier. J'ai appris à écrire. J'ai appris à faire des arrangements. J'ai appris ce qui comptait et ce qui ne comptait pas. J'ai appris à quoi ressemblait un disque bien produit. J'ai appris comment mener un groupe. J'ai appris comment être leader d'un groupe.
Ces hommes et ces femmes, ils étaient et ils sont toujours mes maîtres. Et quand j'ai eu 20 ans, j'avais déjà passé un millier de nuits à mettre en œuvre leurs leçons dans les clubs et bars du coin, à perfectionner mon propre talent. J'ai signé mon premier contrat en tant qu'auteur et chanteur acoustique, mais j'étais un loup déguisé en agneau.
Un contrat signé avec John Hammond de chez Columbia Records, en même temps qu'Elliott Murphy, John Prine, Loudin Wainwright III; nous étions tous les nouveaux Dylan. Et le vieux Dylan n'avait que 30 ans. Je ne sais donc même pas pourquoi ils avaient besoin d'un putain de nouveau Dylan. Mais c'était ainsi à l'époque, avoir 30 ans, c'était... Mais j'avais pour expérience des nuits et des nuits à jouer dans des bars à perfectionner mes chansons. Jeunes musiciens, apprenez à perfectionner vos chansons en public, et chantez-les soir après soir, après soir. Votre public se rappellera de vous.
Woman's Got Soul - quel disque magnifique pour les femmes. It's All Right - c'était la bande son du Mouvement pour les Droits Civiques. Et c'est ici, parmi ses grands artistes afro-américains que j'ai appris mon métier. J'ai appris à écrire. J'ai appris à faire des arrangements. J'ai appris ce qui comptait et ce qui ne comptait pas. J'ai appris à quoi ressemblait un disque bien produit. J'ai appris comment mener un groupe. J'ai appris comment être leader d'un groupe.
Ces hommes et ces femmes, ils étaient et ils sont toujours mes maîtres. Et quand j'ai eu 20 ans, j'avais déjà passé un millier de nuits à mettre en œuvre leurs leçons dans les clubs et bars du coin, à perfectionner mon propre talent. J'ai signé mon premier contrat en tant qu'auteur et chanteur acoustique, mais j'étais un loup déguisé en agneau.
Un contrat signé avec John Hammond de chez Columbia Records, en même temps qu'Elliott Murphy, John Prine, Loudin Wainwright III; nous étions tous les nouveaux Dylan. Et le vieux Dylan n'avait que 30 ans. Je ne sais donc même pas pourquoi ils avaient besoin d'un putain de nouveau Dylan. Mais c'était ainsi à l'époque, avoir 30 ans, c'était... Mais j'avais pour expérience des nuits et des nuits à jouer dans des bars à perfectionner mes chansons. Jeunes musiciens, apprenez à perfectionner vos chansons en public, et chantez-les soir après soir, après soir. Votre public se rappellera de vous.
Voilà où est votre réussite. Cette expérience m'a donné une énorme carte à jouer. Et quand nous sommes finalement partis en tournée et que nous avons joué cette carte, nous avons enflammé le paysage, parce que c'était ce que Sam Moore m'avait appris, ce que James Brown m'avait appris. Il n'y a pas de plus grande performance que celle de James Brown mettant le feu au cul des Rolling Stones, au T.A.M. I. Show (21). Désolé, désolé mes amis. Putain, j'adore les Stones. Mais avec James Brown - les gars, vous vous faisiez baiser. "Oui, je pense que je vais passer après James Brown". "Oh, oui, pouvez-vous me mettre au programme après James Brown ?" Putain, non ! Sortez de là ! Rentrez chez vous ! Repassez une autre fois ! Ne gâche pas la fête, mec !
J'ai vécu un grand truc avec James Brown. Je suis allé voir James Brown un soir, et il me connaissait vaguement. J'étais assis dans le public et tout à coup j'ai entendu: "Mesdames et Messieurs, Magic Johnson" et Magic Johnson est monté sur scène. Et: "Mesdames et Messieurs, Woody Harrelson" et il est monté sur scène. Et puis, je suis assis dans mon fauteuil, je regarde et j'entends: "Mesdames et Messieurs, Monsieur..., Monsieur..., Monsieur Born In The USA". Et je me suis rendu compte qu'il ne connaissait pas mon nom, mais il connaissait... Je suis alors monté sur scène, en courant comme si j'avais le feu au cul.
Vous ne pouvez pas imaginer, être sur scène à côté de James Brown, vous savez - c'était du genre, "Bordel, qu'est-ce que je fous là ?" [Il imite James Brown] "Eh ! Ah !" Et il est une si grande influence. Mais son influence - James Brown: sous-estimée. Encore de nos jours. Sous-estimée. Il est Elvis. Il est Dylan.
J'ai vécu un grand truc avec James Brown. Je suis allé voir James Brown un soir, et il me connaissait vaguement. J'étais assis dans le public et tout à coup j'ai entendu: "Mesdames et Messieurs, Magic Johnson" et Magic Johnson est monté sur scène. Et: "Mesdames et Messieurs, Woody Harrelson" et il est monté sur scène. Et puis, je suis assis dans mon fauteuil, je regarde et j'entends: "Mesdames et Messieurs, Monsieur..., Monsieur..., Monsieur Born In The USA". Et je me suis rendu compte qu'il ne connaissait pas mon nom, mais il connaissait... Je suis alors monté sur scène, en courant comme si j'avais le feu au cul.
Vous ne pouvez pas imaginer, être sur scène à côté de James Brown, vous savez - c'était du genre, "Bordel, qu'est-ce que je fous là ?" [Il imite James Brown] "Eh ! Ah !" Et il est une si grande influence. Mais son influence - James Brown: sous-estimée. Encore de nos jours. Sous-estimée. Il est Elvis. Il est Dylan.
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Dylan (22), grâce à qui j'ai entendu parler, pour la première fois, de l'endroit où je vivais, avec une vision sans fioritures et réelle à mes yeux. Dans les années 50 et 60, lorsque vous étiez jeune, partout où vous alliez, tout semblait faux. Mais vous ne saviez pas comment l'exprimer. Il n'y avait pas de langage pour ça, à cette époque-là. Tout semblait merder, vous comprenez ? Mais vous n'aviez pas les mots pour le dire. Bob est apparu et nous a donné ces mots, il nous a donné ces chansons. Et la première fois qu'il nous a posé une question, c'était : "Qu'est-ce que tu ressens ? Mec, qu'est-ce que tu ressens quand tu es tout seul ?" (23). Et lorsque vous étiez un gamin en 1965, vous étiez seul, à cause de vos parents, Dieu les bénisse, car ils ne pouvaient pas comprendre les changements qui se produisaient. Vous étiez seul. Sans toit. Il nous a donné les mots pour comprendre nos cœurs.
Il ne vous traitait pas comme un enfant. Il vous traitait comme un adulte. Il prenait du recul et il assimilait tous les enjeux pour lesquels nous jouions, il les a posés devant nos yeux. Je ne l'ai jamais oublié, et Bob est le père de mon pays musical, maintenant et à jamais. Et je le remercie.
La grande astuce que Bob m'a apprise - si c'était possible - c'est qu'il fait toujours une chose que personne, personne ne sait faire. Il chante vers, après vers, après vers, et sans être ennuyeux. C'est presque - c'est quasiment impossible. Mais Dylan n'a pas écrit sur quelque chose, il a écrit sur tout ce qui avait de l'importance, d'un seul coup, dans chacune de ses chansons. C'est l'impression qu'il donnait.
Il a réussi à le faire. Je me suis dit, "Oui, j'aime ça. Je vais essayer ça". A ce moment-là, j'ai presque 30 ans, et je me préoccupe, évidemment, de vieillir. Je veux écrire des chansons que je me vois chanter sur scène à un âge avancé, à 40 ans peut-être ? Je voulais grandir. Je voulais transformer la forme que j'aimais en quelque chose qui répondrait à mes inquiétudes d'adulte. Et j'ai alors trouvé mon chemin vers la musique country.
Il ne vous traitait pas comme un enfant. Il vous traitait comme un adulte. Il prenait du recul et il assimilait tous les enjeux pour lesquels nous jouions, il les a posés devant nos yeux. Je ne l'ai jamais oublié, et Bob est le père de mon pays musical, maintenant et à jamais. Et je le remercie.
La grande astuce que Bob m'a apprise - si c'était possible - c'est qu'il fait toujours une chose que personne, personne ne sait faire. Il chante vers, après vers, après vers, et sans être ennuyeux. C'est presque - c'est quasiment impossible. Mais Dylan n'a pas écrit sur quelque chose, il a écrit sur tout ce qui avait de l'importance, d'un seul coup, dans chacune de ses chansons. C'est l'impression qu'il donnait.
Il a réussi à le faire. Je me suis dit, "Oui, j'aime ça. Je vais essayer ça". A ce moment-là, j'ai presque 30 ans, et je me préoccupe, évidemment, de vieillir. Je veux écrire des chansons que je me vois chanter sur scène à un âge avancé, à 40 ans peut-être ? Je voulais grandir. Je voulais transformer la forme que j'aimais en quelque chose qui répondrait à mes inquiétudes d'adulte. Et j'ai alors trouvé mon chemin vers la musique country.
Je me souviens être assis dans mon petit appartement, à écouter encore et encore le Greatest Hits de Hank Williams (24). J'essayais de déchiffrer son code, parce qu'au début, ça ne sonnait pas bien, à mes oreilles. Le son était grincheux et ringard. Mais il y avait cette voix dure de la country. Je l'écoutais - et il y avait une instrumentation austère - mais peu à peu, mes oreilles se sont habituées à ce son, et à sa belle simplicité, et à son obscurité et à sa profondeur. Et Hank Williams est passé d'archive à quelqu'un de vivant, devant mes propres yeux.
Je m'y suis nourri pendant un moment à la fin des années 70. Dans la musique country, j'ai trouvé le blues d'adulte, les histoires de travailleurs et de travailleuses que j'avais cherchées, la reconnaissance sinistre que tout allait contre toi. My Bucket's Got A Hole In It. I'll Never Get Out Of This World Alive. Lost Highway (23). La superbe chanson de Charlie Rich, Life Has Its Little Ups and Downs (25)
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
Like ponies on a merry-go-round / Comme des poneys dans un manège
No one grabs a brass ring every time / Personne n’attrape l'anneau en métal à tous les coups
But she don't mind / Mais elle s'en moque
Oh merde, c'était comme...
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
She wears a gold ring on her finger / Elle porte un anneau en or à son doigt
And it's mine / Et il est à moi
Je m'y suis nourri pendant un moment à la fin des années 70. Dans la musique country, j'ai trouvé le blues d'adulte, les histoires de travailleurs et de travailleuses que j'avais cherchées, la reconnaissance sinistre que tout allait contre toi. My Bucket's Got A Hole In It. I'll Never Get Out Of This World Alive. Lost Highway (23). La superbe chanson de Charlie Rich, Life Has Its Little Ups and Downs (25)
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
Like ponies on a merry-go-round / Comme des poneys dans un manège
No one grabs a brass ring every time / Personne n’attrape l'anneau en métal à tous les coups
But she don't mind / Mais elle s'en moque
Oh merde, c'était comme...
[Il chante Life Has Its Little Ups and Downs]:
She wears a gold ring on her finger / Elle porte un anneau en or à son doigt
And it's mine / Et il est à moi
Oh, mon Dieu, ce truc peut me faire fondre en larmes aujourd'hui. C'était trop. C'était "Le Blues du Travailleur" - une reconnaissance stoïque de la réalité au quotidien, et les petites et grandes choses qui te permettent de mettre un pied devant l'autre et d'avancer. J'ai trouvé que le fatalisme de la country m'attirait. C'était une musique pensive. C'était une musique drôle. C'était une musique mélancolique. Mais c'était une musique assez fataliste. Demain avait l'air sombre.
La chose que cette musique était rarement - elle était rarement rageuse politiquement, et elle était rarement critique politiquement. Et je me suis rendu compte que ce fatalisme avait un élément toxique. Si le rock'n'roll était un week-end de sept jours, la country était un samedi soir en enfer, suivi d'un lourd retour sur terre le dimanche matin [Sunday Morning Coming Down, chanson de Johnny Cash]. Culpabilité, culpabilité, culpabilité. J'ai merdé. Oh, mon Dieu. Mais comme le dit la chanson : "Tenterais-tu ta chance encore une fois avec moi ?" La country, c'était ça.
La country ne semblait pas demander pourquoi. Elle parlait de faire des choses, puis de mourir. De baiser, puis de pleurer. De picoler, puis d'essayer. Comme l'a dit Jerry Lee Lewis, la personnification vivante à la fois du rock et de la country: "Je suis tombé tout en bas et je continue à descendre".
C'était le blues de l'ouvrier à l'état pur, à l'état pur - j'ai adoré. Et en réponse à la question de Hank Williams : "Pourquoi, pourquoi mon seau a-t-il un trou ? Pourquoi ?"
Tout en nous amusant, et avec le vacarme d'un groupe de bar que symbolisait le E Street Band, la recherche de l'identité est devenue une partie centrale de ma musique. La country, par nature, me plaît. La country venait de la province, tout comme moi. Je ne venais pas de New York. Je n'étais pas particulièrement bohémien ou branché. J'étais une sorte de hippie-par-hasard, quand c'est arrivé. Mais je sentais que j'étais un mec normal, avec un talent légèrement au-dessus de la normale. Et j'ai bossé comme un dingue...
La country parlait de la vérité qui émane de votre sueur, de votre bar du coin, de votre petit magasin au coin de la rue. Elle posait son regard sur la tristesse d'hier, sur les plaisirs du soir, et à venir, et éventuellement sur dimanche et au-delà. J'avais couvert beaucoup de terrain, mais il me manquait encore quelque chose. Alors, quand j'ai approché la trentaine, j'ai lu Woodie Guthrie, A Life de Joe Klein.
La chose que cette musique était rarement - elle était rarement rageuse politiquement, et elle était rarement critique politiquement. Et je me suis rendu compte que ce fatalisme avait un élément toxique. Si le rock'n'roll était un week-end de sept jours, la country était un samedi soir en enfer, suivi d'un lourd retour sur terre le dimanche matin [Sunday Morning Coming Down, chanson de Johnny Cash]. Culpabilité, culpabilité, culpabilité. J'ai merdé. Oh, mon Dieu. Mais comme le dit la chanson : "Tenterais-tu ta chance encore une fois avec moi ?" La country, c'était ça.
La country ne semblait pas demander pourquoi. Elle parlait de faire des choses, puis de mourir. De baiser, puis de pleurer. De picoler, puis d'essayer. Comme l'a dit Jerry Lee Lewis, la personnification vivante à la fois du rock et de la country: "Je suis tombé tout en bas et je continue à descendre".
C'était le blues de l'ouvrier à l'état pur, à l'état pur - j'ai adoré. Et en réponse à la question de Hank Williams : "Pourquoi, pourquoi mon seau a-t-il un trou ? Pourquoi ?"
Tout en nous amusant, et avec le vacarme d'un groupe de bar que symbolisait le E Street Band, la recherche de l'identité est devenue une partie centrale de ma musique. La country, par nature, me plaît. La country venait de la province, tout comme moi. Je ne venais pas de New York. Je n'étais pas particulièrement bohémien ou branché. J'étais une sorte de hippie-par-hasard, quand c'est arrivé. Mais je sentais que j'étais un mec normal, avec un talent légèrement au-dessus de la normale. Et j'ai bossé comme un dingue...
La country parlait de la vérité qui émane de votre sueur, de votre bar du coin, de votre petit magasin au coin de la rue. Elle posait son regard sur la tristesse d'hier, sur les plaisirs du soir, et à venir, et éventuellement sur dimanche et au-delà. J'avais couvert beaucoup de terrain, mais il me manquait encore quelque chose. Alors, quand j'ai approché la trentaine, j'ai lu Woodie Guthrie, A Life de Joe Klein.
Quand j'ai lu ce livre, s'est ouvert à moi un monde de possibilités qui dataient d'avant Dylan, qui l'avaient inspiré et l'avait conduit à écrire ses plus belles chansons. Le regard de Woody (26) se tournait vers les temps durs actuels. Mais aussi quelque part vers l'horizon, là où il y avait quelque chose. Le monde de Woody était un monde où le fatalisme était atténué par un idéalisme pragmatique. C'était un monde où il n'était pas futile de dire la vérité au pouvoir en place, quelles qu'en soient les conséquences.
Pourquoi continue-t-on de parler de Woody après tant d'années ? Il n'a jamais composé un seul tube, n'a jamais eu un disque de platine, n'a jamais joué dans de grandes salles, n'a jamais fait la couverture de Rolling Stone. Mais il est un fantôme dans la machine - un grand, grand fantôme dans la machine. Et je crois que c'est grâce aux chansons de Woody, son œuvre, qui essaient de répondre à la question de Hank Williams : "Pourquoi y a-t-il un trou dans ton seau ?". C'est une question qui me dévore, moi aussi, depuis longtemps.
Autour de la trentaine, sa voix m'a parlé d'une façon très, très profonde. Et nous avons commencé à reprendre sur scène This Land Is Your Land. Je savais que je n'allais jamais devenir Woody Guthrie. J'aimais Elvis, et j'aimais trop la Cadillac Rose. J'aime la simplicité et les sentiments éphémères que les hits de la musique pop renvoient. J'aimais ce putain d'énorme bruit. Et à ma façon, j'aime le luxe et le confort liés au statut de star. J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin sur une route bien différente.
Alors il y a 4 ans, je me suis retrouvé dans une situation inhabituelle. C'était une froide journée d'hiver. Je me tenais à côté de Pete Seeger. Il faisait -3°C. Pete était venu à Washington. Pete emmène son banjo partout où il va - dans le métro, dans le bus - et il est arrivé en chemise. Je lui ai dit, "Pete, mets une veste. Il fait vraiment froid dehors". Il a 90 ans - l'incarnation vivante de l'héritage de Woody. Il y avait des centaines de milliers de nos citoyens devant nous. Nous avions le Lincoln Memorial derrière nous et un président nouvellement élu à notre droite. Nous allions chanter This Land Is Your Land devant tous ces Américains. Et Pete a insisté - il m'a dit, "Nous devons chanter tous les couplets. Nous devons chanter tous les couplets, mec. On ne peut pas en laisser un de côté". Je lui ai dit, "Je ne sais pas Pete". Nous avions un groupe d'enfants de 6 ans derrière nous. Il a dit, "Non, nous allons chanter tous les couplets". Et on l'a fait.
[Il joue de la guitare et chante This Land Is Your Land]:
As I was walking I saw a sign there / Et alors que je marchais j'ai vu un panneau là
And on that sign said we're trespassing / Et sur ce panneau était écrit défense d'entrer
And on the other side It didn't say nothing / Et sur l'autre côté il n'y avait rien d'écrit
That side was made for you and me / Ce côté-là était fait pour toi et moi
This land is your land / Ce pays est ton pays
This land is my land / Ce pays est mon pays
Cette chanson doit être chantée par tous...
[Le public chante avec lui]:
From California to the New York island / De la Californie à l’Ile de New York
From the Redwood Forest to the Gulf Stream waters / De la forêt de Redwood aux eaux du Gulf Stream
This land was made for you and me / Ce pays a été fait pour toi et moi
Pourquoi continue-t-on de parler de Woody après tant d'années ? Il n'a jamais composé un seul tube, n'a jamais eu un disque de platine, n'a jamais joué dans de grandes salles, n'a jamais fait la couverture de Rolling Stone. Mais il est un fantôme dans la machine - un grand, grand fantôme dans la machine. Et je crois que c'est grâce aux chansons de Woody, son œuvre, qui essaient de répondre à la question de Hank Williams : "Pourquoi y a-t-il un trou dans ton seau ?". C'est une question qui me dévore, moi aussi, depuis longtemps.
Autour de la trentaine, sa voix m'a parlé d'une façon très, très profonde. Et nous avons commencé à reprendre sur scène This Land Is Your Land. Je savais que je n'allais jamais devenir Woody Guthrie. J'aimais Elvis, et j'aimais trop la Cadillac Rose. J'aime la simplicité et les sentiments éphémères que les hits de la musique pop renvoient. J'aimais ce putain d'énorme bruit. Et à ma façon, j'aime le luxe et le confort liés au statut de star. J'avais déjà parcouru beaucoup de chemin sur une route bien différente.
Alors il y a 4 ans, je me suis retrouvé dans une situation inhabituelle. C'était une froide journée d'hiver. Je me tenais à côté de Pete Seeger. Il faisait -3°C. Pete était venu à Washington. Pete emmène son banjo partout où il va - dans le métro, dans le bus - et il est arrivé en chemise. Je lui ai dit, "Pete, mets une veste. Il fait vraiment froid dehors". Il a 90 ans - l'incarnation vivante de l'héritage de Woody. Il y avait des centaines de milliers de nos citoyens devant nous. Nous avions le Lincoln Memorial derrière nous et un président nouvellement élu à notre droite. Nous allions chanter This Land Is Your Land devant tous ces Américains. Et Pete a insisté - il m'a dit, "Nous devons chanter tous les couplets. Nous devons chanter tous les couplets, mec. On ne peut pas en laisser un de côté". Je lui ai dit, "Je ne sais pas Pete". Nous avions un groupe d'enfants de 6 ans derrière nous. Il a dit, "Non, nous allons chanter tous les couplets". Et on l'a fait.
[Il joue de la guitare et chante This Land Is Your Land]:
As I was walking I saw a sign there / Et alors que je marchais j'ai vu un panneau là
And on that sign said we're trespassing / Et sur ce panneau était écrit défense d'entrer
And on the other side It didn't say nothing / Et sur l'autre côté il n'y avait rien d'écrit
That side was made for you and me / Ce côté-là était fait pour toi et moi
This land is your land / Ce pays est ton pays
This land is my land / Ce pays est mon pays
Cette chanson doit être chantée par tous...
[Le public chante avec lui]:
From California to the New York island / De la Californie à l’Ile de New York
From the Redwood Forest to the Gulf Stream waters / De la forêt de Redwood aux eaux du Gulf Stream
This land was made for you and me / Ce pays a été fait pour toi et moi
En ce jour, Pete et moi-même, et des générations d'américains, jeunes et vieux - de toutes les couleurs, de toutes les croyances - je me suis rendu compte que parfois certaines choses viennent de l'extérieur et trouvent leur chemin vers l'intérieur, pour devenir une partie du cœur battant de la nation. En ce jour, quand nous avons chanté cette chanson, les américains - jeunes et vieux, noirs et blancs, de toutes les croyances religieuses ou politiques - pendant un court instant, ont été unis par la poésie de Woody.
Peut-être que Lester Bangs n'avait pas complètement raison, car nous sommes tous réunis ici, dans cette ville, ce soir. Musiciens, jeunes et vieux, célébrant - chacun et, peut-être à notre propre façon - ce sentiment de liberté qu'était l'héritage de Woody.
Alors, faites du bruit, jeunes musiciens, faites du bruit. Ouvrez vos oreilles et ouvrez votre cœur. Ne vous prenez pas trop au sérieux et prenez-vous au sérieux à mort. Ne vous inquiétez pas. Inquiétez-vous à mort. Ayez une confiance inébranlable, mais doutez - ça permet de rester vivant et éveillé. Imaginez-vous comme le plus gros con en ville, et imaginez que vous êtes à nul à chier !
Cette pensée vous permet de rester honnête. Cette pensée vous permet de rester honnête. Soyez capables de constamment garder en vie, dans votre cœur et dans votre tête, ces deux idées contradictoires. Si elles ne vous rendront pas fous, elles vous rendront forts. Restez durs, restez affamés et restez vivants. Quand vous monterez sur scène ce soir pour faire du bruit, traitez ce bruit comme si c'était la seule chose que vous ayez. Et puis rappelez-vous, c'est seulement du rock'n'roll.
Je pense que je vais peut-être sortir ce soir pour voir un petit concert de Black Death Metal...
Merci".
Peut-être que Lester Bangs n'avait pas complètement raison, car nous sommes tous réunis ici, dans cette ville, ce soir. Musiciens, jeunes et vieux, célébrant - chacun et, peut-être à notre propre façon - ce sentiment de liberté qu'était l'héritage de Woody.
Alors, faites du bruit, jeunes musiciens, faites du bruit. Ouvrez vos oreilles et ouvrez votre cœur. Ne vous prenez pas trop au sérieux et prenez-vous au sérieux à mort. Ne vous inquiétez pas. Inquiétez-vous à mort. Ayez une confiance inébranlable, mais doutez - ça permet de rester vivant et éveillé. Imaginez-vous comme le plus gros con en ville, et imaginez que vous êtes à nul à chier !
Cette pensée vous permet de rester honnête. Cette pensée vous permet de rester honnête. Soyez capables de constamment garder en vie, dans votre cœur et dans votre tête, ces deux idées contradictoires. Si elles ne vous rendront pas fous, elles vous rendront forts. Restez durs, restez affamés et restez vivants. Quand vous monterez sur scène ce soir pour faire du bruit, traitez ce bruit comme si c'était la seule chose que vous ayez. Et puis rappelez-vous, c'est seulement du rock'n'roll.
Je pense que je vais peut-être sortir ce soir pour voir un petit concert de Black Death Metal...
Merci".
****
NOTES
(1) Keynote a le double sens de discours-clé et de note tonique.
(2) Allusion à la (petite) polémique lancée à l'encontre de Bruce Springsteen et à l'accusation de plagiat pour sa chanson Outlaw Pete (sur l'album Working On A Dream) supposée ressembler à I Was Made For Loving You du groupe Kiss.
(3) Jim Franklin est un artiste connu pour sa peinture, créée spécialement pour les Armadillo World Headquarters, la première salle de spectacles à Austin entre 1970 et 1980.
(4) Bill Haley (1925-1981) est un des pionniers du rock'n'roll.
(5) Danny & The Juniors est un quatuor de doo-wop, formé en 1955 et originaire de Philadelphie. Rock And Roll Is Here To Stay est une chanson de 1958.
(6) Leslie Lester Conway Bangs (1948-1982) était un journaliste et critique musical américain, auteur et musicien.
(7) Elvis Presley (1935-1977) était un chanteur et acteur américain, ayant eu sur la culture musicale une influence mondiale et considérable.
(8) Émission de télévision américaine, diffusée chaque dimanche soir sur le réseau CBS, entre 1948 et 1971.
(9) Roy Orbison (1936-1988) était un auteur-compositeur-interprète américain, pionnier du rock'n'roll.
(10) Harvey Phillip Phil Spector (1932) est un producteur et un auteur-compositeur américain, créateur original de la technique de production appelée Wall of Sound (Mur de Son).
(11) He Hit Me (It Felt Like A Kiss) est une chanson écrite par Gerry Goffin & Carole King et enregistrée en 1962 par The Crystals.
(12) Meet The Beatles est le deuxième album américain des Beatles, sorti en 1964. Il reprend une partie du contenu du deuxième album britannique du groupe, With the Beatles, et y ajoute trois titres tirés de singles.
(13) The Animals est un groupe de rock britannique fondé en 1962. Au même titre que les Rolling Stones, cette formation a été l'une des pionnières du British Blues Boom.
(14) We Gotta Get Out Of This Place est une chanson écrite par Barry Mann & Cynthia Weil et enregistrée en 1965 par The Animals.
(15) It's My Life est une chanson écrite par Roger Atkins & Carl D'Errico et enregistrée en 1965 par The Animals.
(16) Don't Let Me Be Misunderstood est une chanson écrite par Bennie Benjamin, Gloria Caldwell & Sol Marcus et enregistrée en 1964 par Nina Simone. En 1965, The Animals en enregistrent une version qui la rendra célèbre.
(17) Les Sex Pistols sont un groupe anglais formé en 1975, et connus pour être les initiateurs du mouvement punk. Anarchy In The U.K. est une chanson enregistrée par le groupe en 1976 et God Save The Queen en 1977, pour le vingt-cinquième anniversaire de l'accession au trône de la reine Élisabeth II.
(18) Soul Man est une chanson écrite par Isaac Hayes & David Porter et enregistrée en 1967 par le duo Sam & Dave.
(19) Motown Records est une compagnie de disques, créée en janvier 1959 par Berry Gordy à Détroit (Michigan). Stax Records est une compagnie de disques, créée à Memphis en 1958 par Jim Stewart et Estelle Axton, avant de fermer ses portes en 1975.
(20) Curtis Mayfield (1942-1999), était un chanteur, auteur et compositeur américain, fondateur du groupe The Impressions en 1958. We're a Winner a été enregistrée par le groupe en 1967, Keep On Pushing en 1964, Woman's Got Soul en 1965 et It's All Right en 1963.
(21) Le T.A.M.I. Show est un concert filmé les 28 et 29 octobre 1964 au Civic Auditorium de Santa Monica et regroupant les plus grands artistes de l'époque. Ce concert est particulièrement connu pour la performance scénique de James Brown, éclipsant tous les autres artistes, dont les Rolling Stones.
(22) Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman) (1941) est un auteur-compositeur-interprète américain, peintre et poète, une des figures majeures de la musique populaire du XXe siècle.
(23) Like a Rolling Stone est une chanson écrite et interprétée par Bob Dylan, et apparaissant sur l'album Highway 61 Revisited en 1965.
(24) Hiram King Hank Williams (1923-1953) était un chanteur, guitariste et un compositeur américain qui devint une icône de la musique country, et l'un des plus influents musiciens du XXe siècle. My Bucket's Got A Hole In It est une chanson écrite par Clarence Williams et enregistrée par Hank Williams en 1949. I'll Never Get Out Of This World Alive a été écrite par Fred Rose et Hank Williams, et enregistrée en 1952. Lost Highway est une chanson écrite par Leon Payne.
(25) Charles Charlie Rich (1932-1995) était un musicien américain, de musique country, mais parsemait sa musique de jazz, de blues ou de gospel. Life Has Its Little Ups and Downs est une chanson composée par Margaret Ann Rich, et enregistrée par Charlie Rich en 1969.
(26) Woodrow Wilson Woody Guthrie (1912-1967) était un chanteur et guitariste folk américain, dont l'héritage musical a exercé une énorme influence sur de nombreux artistes.
(2) Allusion à la (petite) polémique lancée à l'encontre de Bruce Springsteen et à l'accusation de plagiat pour sa chanson Outlaw Pete (sur l'album Working On A Dream) supposée ressembler à I Was Made For Loving You du groupe Kiss.
(3) Jim Franklin est un artiste connu pour sa peinture, créée spécialement pour les Armadillo World Headquarters, la première salle de spectacles à Austin entre 1970 et 1980.
(4) Bill Haley (1925-1981) est un des pionniers du rock'n'roll.
(5) Danny & The Juniors est un quatuor de doo-wop, formé en 1955 et originaire de Philadelphie. Rock And Roll Is Here To Stay est une chanson de 1958.
(6) Leslie Lester Conway Bangs (1948-1982) était un journaliste et critique musical américain, auteur et musicien.
(7) Elvis Presley (1935-1977) était un chanteur et acteur américain, ayant eu sur la culture musicale une influence mondiale et considérable.
(8) Émission de télévision américaine, diffusée chaque dimanche soir sur le réseau CBS, entre 1948 et 1971.
(9) Roy Orbison (1936-1988) était un auteur-compositeur-interprète américain, pionnier du rock'n'roll.
(10) Harvey Phillip Phil Spector (1932) est un producteur et un auteur-compositeur américain, créateur original de la technique de production appelée Wall of Sound (Mur de Son).
(11) He Hit Me (It Felt Like A Kiss) est une chanson écrite par Gerry Goffin & Carole King et enregistrée en 1962 par The Crystals.
(12) Meet The Beatles est le deuxième album américain des Beatles, sorti en 1964. Il reprend une partie du contenu du deuxième album britannique du groupe, With the Beatles, et y ajoute trois titres tirés de singles.
(13) The Animals est un groupe de rock britannique fondé en 1962. Au même titre que les Rolling Stones, cette formation a été l'une des pionnières du British Blues Boom.
(14) We Gotta Get Out Of This Place est une chanson écrite par Barry Mann & Cynthia Weil et enregistrée en 1965 par The Animals.
(15) It's My Life est une chanson écrite par Roger Atkins & Carl D'Errico et enregistrée en 1965 par The Animals.
(16) Don't Let Me Be Misunderstood est une chanson écrite par Bennie Benjamin, Gloria Caldwell & Sol Marcus et enregistrée en 1964 par Nina Simone. En 1965, The Animals en enregistrent une version qui la rendra célèbre.
(17) Les Sex Pistols sont un groupe anglais formé en 1975, et connus pour être les initiateurs du mouvement punk. Anarchy In The U.K. est une chanson enregistrée par le groupe en 1976 et God Save The Queen en 1977, pour le vingt-cinquième anniversaire de l'accession au trône de la reine Élisabeth II.
(18) Soul Man est une chanson écrite par Isaac Hayes & David Porter et enregistrée en 1967 par le duo Sam & Dave.
(19) Motown Records est une compagnie de disques, créée en janvier 1959 par Berry Gordy à Détroit (Michigan). Stax Records est une compagnie de disques, créée à Memphis en 1958 par Jim Stewart et Estelle Axton, avant de fermer ses portes en 1975.
(20) Curtis Mayfield (1942-1999), était un chanteur, auteur et compositeur américain, fondateur du groupe The Impressions en 1958. We're a Winner a été enregistrée par le groupe en 1967, Keep On Pushing en 1964, Woman's Got Soul en 1965 et It's All Right en 1963.
(21) Le T.A.M.I. Show est un concert filmé les 28 et 29 octobre 1964 au Civic Auditorium de Santa Monica et regroupant les plus grands artistes de l'époque. Ce concert est particulièrement connu pour la performance scénique de James Brown, éclipsant tous les autres artistes, dont les Rolling Stones.
(22) Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman) (1941) est un auteur-compositeur-interprète américain, peintre et poète, une des figures majeures de la musique populaire du XXe siècle.
(23) Like a Rolling Stone est une chanson écrite et interprétée par Bob Dylan, et apparaissant sur l'album Highway 61 Revisited en 1965.
(24) Hiram King Hank Williams (1923-1953) était un chanteur, guitariste et un compositeur américain qui devint une icône de la musique country, et l'un des plus influents musiciens du XXe siècle. My Bucket's Got A Hole In It est une chanson écrite par Clarence Williams et enregistrée par Hank Williams en 1949. I'll Never Get Out Of This World Alive a été écrite par Fred Rose et Hank Williams, et enregistrée en 1952. Lost Highway est une chanson écrite par Leon Payne.
(25) Charles Charlie Rich (1932-1995) était un musicien américain, de musique country, mais parsemait sa musique de jazz, de blues ou de gospel. Life Has Its Little Ups and Downs est une chanson composée par Margaret Ann Rich, et enregistrée par Charlie Rich en 1969.
(26) Woodrow Wilson Woody Guthrie (1912-1967) était un chanteur et guitariste folk américain, dont l'héritage musical a exercé une énorme influence sur de nombreux artistes.