BLACK COWBOYS

COWBOYS NOIRS



05 Black Cowboys.mp3  (9.49 Mo)


Rainey Wiliams' playground was the Mott Haven streets
Where he ran past melted candles and flower wreaths
Names and photos of young black faces
Whose death and blood consecrated these places

Rainey's mother said, "Rainey, stay at my side
For your are my blessing, you are my pride
It's your love here that keeps my soul alive
I want you to come home from school and stay inside"

Rainey'd do his work and put his books away
There was a channel showed a western movie everyday
Lynette brought him home books on the black cowboys of the Oklahoma range
And the Seminole scouts who fought the tribes of the Great Plains

Summer come and the days grew long
Rainey always had his mother's smile to depend on
Along a street of stray bullets he made his way
To the warmth of her arms at the end of each day

Come the fall the rain flooded these homes
Here in Ezekiel's valley of dry bones
It fell hard and dark to the ground
It fell without a sound

Lynette took up with a man whose business was the boulevard
Whose smile was fixed in a face that was never off guard
In the pipes 'neath the kitchen sink, his secrets he kept
In the day, behind draw curtains, in Lynette's bedroom he slept

Then she got lost in the days
The smile Rainey depended on dusted away
The arms that held him were no more his home
He lay at night his head pressed to her chest, listening to the ghost in her bones

In the kitchen, Rainey slipped his hand between the pipes
From a brown bag, pulled five hundred dollar bills and stuck it in his coat side
Stood in the dark at his mother's bed
Brushed her hair and kissed her eyes

In the twilight, Rainey walked to the station along streets of stone
Through Pennsylvania and Ohio, his train drifted on
Through the small towns of Indian, the big train crept
As he lay his head back on the seat and slept

He awoke and the towns gave way to muddy fields of green
Corn and cotton and an endless nothin' in between
Over the rutted hills of Oklahoma, the red sun slipped and was gone
The moon rose and stripped the earth to its bone

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Le terrain de jeu de Rainey Williams, c'était les rues de Mott Haven (1)
Où il courait devant des bougies consumées et des couronnes de fleurs
Les noms et les photos de jeunes visages noirs
Dont la mort et le sang avaient sanctifié ces lieux

La mère de Rainey disait, "Rainey, reste à mes côtés
Car tu es ma bénédiction, tu es ma fierté
C'est ton amour qui maintient mon âme en vie
Je veux que tu rentres à la maison après l'école et que tu ne ressortes pas"

Rainey faisait ses devoirs et rangeait ses livres
Il y avait une chaine qui passait des westerns chaque jour
Lynette lui apportait à la maison des livres sur les cowboys noirs des prairies de l'Oklahoma (2)
Et sur les éclaireurs Séminoles (3) qui ont combattu les tribus des Grandes Plaines (4)

L'été est arrivé et les jours se sont allongés
Rainey pouvait toujours compter sur le sourire de sa mère
Le long d'une rue aux cartouches égarées, il s'est frayé un chemin
Jusqu'à la chaleur de ses bras à la fin de chaque journée

Quand l'automne est arrivé, la pluie a inondé ces maisons
Ici dans la vallée des ossements desséchés d'Ezekiel (5)
Elle est tombée forte et sombre sur le sol
Elle est tombée sans un bruit

Lynette s'est mise avec un homme qui faisait son commerce sur le boulevard
Dont le sourire était figé sur un visage qui ne baissait jamais la garde
Dans les tuyaux sous l'évier de la cuisine, ses secrets il gardait
La journée, derrière des rideaux tirés, dans la chambre de Lynette il dormait

Puis elle s'est perdue au fil des jours
Le sourire sur lequel Rainey comptait s'évanouit
Les bras qui le tenaient ne lui étaient plus d'aucun réconfort
Il s'allongeait le soir, la tête contre sa poitrine, écoutant le fantôme dans ses os

Dans la cuisine, Rainey a glissé sa main entre les tuyaux
D'un sac marron, a sorti cinq cent dollars en billets et les a fourrés dans la poche de son manteau
S'est tenu dans l'obscurité devant le lit de sa mère
Lui a passé une main dans les cheveux et lui a embrassé les yeux

Au crépuscule, Rainey a marché jusqu'à la gare le long des rues de pierre
A travers la Pennsylvanie et l'Ohio, son train a dérivé
A travers les petites villes indiennes, le grand train a rampé
Tandis qu'il posait sa tête en arrière sur le siège et dormait

Il s'est réveillé et les villes ont fait place à des champs boueux
De maïs vert et de coton et un néant infini au milieu
Au-dessus des collines défoncées de l'Oklahoma, le soleil rouge a glissé et a disparu
La lune s'est levée et a mis la terre à nu (6)

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NOTES

Cette chanson est inspirée du livre Amazing Grace : The Lives Of Children And The Conscience Of A Nation, écrit par Jonathan Kozol en 1995, et qui décrit le quartier pauvre de Mott Haven (New York), ravagé par les drogues, la violence, le SIDA et la faim.

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(1) Mott Haven est un quartier pauvre de New York, situé dans le Bronx.

(2) L'Oklahoma est un État situé au centre des États-Unis, bordé au nord par le Colorado et le Kansas, à l'est par le Missouri et l'Arkansas, à l'ouest par le Nouveau-Mexique et au sud par le Texas. Sa capitale est Oklahoma City.

(3) Les Séminoles sont un peuple amérindien d'Amérique du Nord, originaires de Floride et de l'Oklahoma.

(4) Les Grandes Plaines occupent la partie médiane de l'Amérique du Nord, à l'est des montagnes Rocheuses. La région est semi-aride, et constituée de vastes plaines qui s'étendent des provinces canadiennes de la Saskatchewan et de l'Alberta au nord, jusqu'au Texas au sud.

(5) Dans le livre d'Ézéchiel (Ancien Testament, chapitre 37), le prophète assiste à une vision de la résurrection, dans une vallée désertique et couverte d'ossements, où les squelettes des ressuscités sortent de terre et se couvrent de chair.

(6) Paroles croisées : "The moon rose and stripped the earth to its bone" est un vers apparaissant dans la chanson Matamoros banks ("The pale moon opens the earth to its bones").

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"J'ai combiné mon amour pour les westerns et... chaque semaine dans les journaux, on voit encore une personne se faire tuer en toute innocence, dans nos quartiers pauvres. Et je suis tombé sur des photographies de ces petits mémoriaux dans les rues, avec des fleurs et les photos d'une personne qui s'est faite tuer à cet endroit précis et j'ai écrit cette chanson particulière. Une histoire sur un garçon et sa maman. Sa maman est tout ce qu'il possède, et il est tout ce qu'elle possède, et il la perd au cours de la chanson. Pour l'éloigner des rues, elle commence à lui montrer ces westerns et il finit par regarder ces westerns les après-midis et il en devient comme enchanté" (Detroit, 25.04.2005)

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"Il y a un type nommé Jonathan Kozol qui a écrit des livres magnifiques sur les enfants dans les quartiers pauvres. Un de ces livres s’appelle Amazing Grace, un livre qui mérite qu'on se le procure et qui explique la façon dont nous trions nos citoyens. Nous décidons des rêves qui valent la peine d'être vécus et ceux qui ne le valent pas - et ceux qui quittent le droit chemin ne sont que le prix à payer pour faire du business" (Cleveland, 15.05.2005)

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