Bruce Springsteen
Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable
Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

MATAMOROS BANKS

LES RIVES DE MATAMOROS




Chaque année beaucoup meurent traversant les déserts, les montagnes, et les rivières au sud de notre frontière, à la recherche d'une meilleure vie. Je retrace ici le voyage à l'envers, du corps au fond de la rivière, jusqu'à l'homme marchant à travers le désert en direction des rives du Rio Grande.

For two days the river keeps you down
Then you rise to the light without a sound
Past the playgrounds and empty switching yards
The turtles eat the skin from your eyes, so they lay open to the stars

Your clothes give way to the current and river stone
'Till every trace of who you ever were is gone
And the things of the earth they make their claim
That the things of heaven may do the same

Goodbye, my darling, for your love I give God thanks
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros banks


Over rivers of stone and ancient ocean beds
I walk on sandals of twine and tire tread
My pockets full of dust, my mouth filled with cool stone
The pale moon opens the earth to its bones

I long, my darling, for your kiss, for your sweet love I give God thanks
The touch of your loving fingertips
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros banks


Your sweet memory comes on the evenin' wind
I sleep and dream of holding you in my arms again
The lights of Brownsvile, across the river shine
A shout rings out and into the silty red river I dive

I long, my darling, for your kiss, for your sweet love I give God thanks
A touch of your loving fingertips
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros banks

Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros
Meet me on the Matamoros banks

****

Pendant deux jours, la rivière te maintient tout au fond
Puis tu t’élèves vers la lumière sans un bruit
Au-delà des terrains de jeu et des gares de triage désertes
Les tortues mangent la peau de tes yeux, pour qu’ils restent ouverts sur les étoiles

Tes vêtements cèdent au courant et aux pierres de la rivière
Jusqu'à ce que disparaisse toute trace de celui que tu as été
Et les choses de la terre, elles réclament leur dû
Que les choses du paradis puissent en faire de même

Adieu, ma chérie, pour ton amour je remercie Dieu
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi sur les rives du Matamoros
(1)

Par-delà les rivières de pierre et les fonds d'anciens océans
Je marche avec des sandales faites de ficelle et de chape de pneu
Mes poches pleines de poussière, ma bouche pleine de galets froids
La lune pâle ouvre la terre et la met à nu (2)

Je désire ardemment, ma chérie, ton baiser, pour ton tendre amour je remercie Dieu
Le toucher de tes doigts amoureux
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi sur les rives du Matamoros


Ton doux souvenir arrive avec le vent du soir
Je dors et rêve de te prendre à nouveau dans mes bras
Les lumières de Brownsville (1), de l'autre côté de la rivière, brillent
Un cri retentit et dans une rivière de boue rouge, je plonge

Je désire ardemment, ma chérie, ton baiser, pour ton tendre amour je remercie Dieu
Un toucher de tes doigts amoureux
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi sur les rives du Matamoros

Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi à Matamoros
Retrouve-moi sur les rives du Matamoros

****

NOTES

(1) Matamoros est une ville portuaire mexicaine, située à la frontière avec les États-Unis, juste en face la ville américaine de Brownsville. Les deux villes sont séparées par le fleuve Rio Grande.

(2) Paroles croisées : "The pale moon opens the earth to its bones" est un vers apparaissant dans la chanson Black Cowboys ("The moon rose and stripped the earth to its bone").

****

"J'ai écrit celle-là comme une suite à une autre chanson que j'ai composée, Across The Border... Elle raconte une histoire similaire en quelque sorte. Un homme fait ce même voyage, alimenté par les mêmes désirs de travail et la volonté de prendre soin de sa famille et de ses enfants. Mais chaque année, des centaines de personnes meurent en essayant d'entrer aux États-Unis. Ils meurent dans les rivières, ils meurent dans les montagnes, en traversant les déserts, et ils meurent à l'arrière des vans et des remorques. A la place de milices privées le long de la frontière, nous avons besoin d'un Président avec le courage d'imaginer une politique d'immigration humaine... J'ai écrit la chanson à l'envers. Premier couplet : le corps est au fond de la rivière; le second couplet : il traverse le désert; le troisième couplet : il arrive sur les rives du Matamoros" (East Rutherford, 19.05.2005)

****

MATAMOROS BANKS


Lu 743 fois